Et maintenant Robert Menard, condamnez-vous les actes d’Allassane Ouattara ?
Comment expliquer le traitement que la presse française a réservé à la crise post-électorale en côte d'ivoire ? Comment comprendre pourquoi une seule pensée, une seule réalité a semblé s'imposer à tous en même temps faisant disparaître comme par une baguette magique la traditionnelle diversité de la presse française. M Allassane Ouattara nous a été vendu comme le "gentil" démocrate a qui le "méchant", sanguinaire, dictateur Gbagbo "qui s'accroche au pouvoir" avait volé l'élection à cause d'un conseil constitutionnel acquis à sa cause et parceque l'adversaire était musulman". Il fallait dire "Amen" a ce réquisitoire sinon on vous sortait les rapports de HRW sur les exactions des troupes de Gbagbo et les menaces du tribunal pénal international. La barque de Gbagbo ainsi chargée était tellement lourde que ses conseillers en communication sans doute pas ou mal préparés à la violence des attaques ont quasiment capitulé en rase campagne offrant un boulevard à la désinformation organisée.
Les éditorialistes "flingueurs" ont ainsi allègrement surfé sur la vague unique multipliant les inepties et les imprécisions sur l'affaire ivoirienne sans aucun contradicteur en face. Dans l'opinion publique Gbagbo est au pouvoir depuis plusieurs décennies, comme beaucoup de dictateurs africains, y est arrivé à la suite d'un coup d'état, a truqué l'organisation de ces élections avec la complicité de la commission électorale et de la cour constitutionnelle. L'histoire des élections africaines hélas favorise une telle compréhension. Sauf que dans l'affaire ivoirienne les choses ne se sont en réalité pas déroulées ainsi.
Mais aucun organe de presse sérieux n'avait jusque là décidé de s"affranchir des dépêches fournies par l'AFP ou du scénarios paquet-cadeau remis aux reporters a Abidjan pour essayer d'effectuer une analyse impartiale et sereine de cette crise.
Les arguments présentés par le camps Gbagbo ou les faits ne favorisant pas le camps Ouattara avaient été minutieusement maintenues sous silence et ceux présentés à charge contre Gbagbo, largement répandus dans les médias. Du "deux poids deux mesures" en somme.
Le problème est que les faits sont têtus. Ils reviennent à la surface mêmes quand on essaie de les "noyer".
C'est ainsi que ce qui est connu des ivoiriens depuis 2002 refait à nouveau surface ces jours-ci : La violence des hommes du "gentil démocrate", Ouattara et les violations contre les droits de l'homme dont ils se sont faits une spécialité, connaissent enfin leurs premiers échos dans les médias.
On se souvient des "affrontements verbaux" Robert Menard/calixte Beyala et Robert Menard/Alain toussaint sur I-TELE. On se souvient des réquisitoires de M Menard et ses "Tout le monde sait" "tout le monde a vérifié les élections sauf vos amis", "vous avez vu les exactions dont sont responsables les proches de M Gbagbo,... exécutions extra judiciaires, actes de tortures, disparitions forcées ... ça doit vous troubler quand même !?... " est ce que vous condamnez ?" "Il n'y a pas d'exactions systématiques des proches de Ouattara" etc
M Laurent Gbagbo depuis ces interviews a été bombardé et capturé par les forces militaires françaises outrepassant au demeurant la résolution de l'ONU. Mais l'histoire est close pour lui.
M Le procureur Robert Menard, il n y a plus qu'une force militaire sur le terrain celle de vos "amis" et cependant les violations contre les droits de l'homme n'ont jamais atteint un niveau aussi élevé :
1 Le journal "le Temps" a été interdit de parution. Vous qui avez été responsable de RSF n'allez vous pas vous étendre en condamnations sur tous les médias devant ce manquement grave à la liberté de la presse.
2. Un journaliste du service public M. Herman Aboa a été arrêté puis incarcéré pour des émissions qu'il a animées au moment ou M Gbagbo était au pouvoir. Devant une si grave atteinte à la liberté d'expression, Monsieur le procureur Menard, que dites vous ?
3 M Ouattara a promu des chefs de guerre accusés de graves exactions et inscrits par l'ONU sur la liste des personnes sanctionnées par le conseil de sécurité des nations unies en 2006 ; HRW s'est donc insurgé contre cette promotion car selon cette organisation ces "hommes devraient faire l'objet d'enquêtes au lieu de recevoir des récompenses". La conclusion de HRW est sans appel " Ouattara ne tient pas parole". Condamnez vous ou pas M Robert Menard ?
4 En juin dernier l'ONUCI a fait état dans son rapport de l'usage d'armes lourdes dans les opérations de maintien de l'ordre par l'armée d'Allassane Ouattara, Un féru de la défense des droits de l'homme comme vous devrait bondir sur sa chaise et réclamer une résolution de l'ONU pour arrêter les massacres des populations civiles à l'arme lourde. Mais on a beau tendre l'oreille on ne vous entend pas. Mais "usage d'armes lourdes contre les populations civiles" ça ne vous dit rien ?
5 L''ONUCI à nouveau, dans son rapport couvrant la période du 11 juillet au 10 août 2011 fait état d'un total de 26 personnes qui sont mortes d’exécutions extra judiciaires, sommaires ou arbitraires. Des crimes auxquels s’ajouteraient quelques 85 cas d’arrestations arbitraires et de détentions illégales. Et là on ne peut s'empêcher de vous poser la même question que vous avez posée a Calixte Beyala : "ça doit vous troubler quand même ! non ?"
5 Les rapports de HRW "organisation on ne peut plus sérieuse" selon vos propos a déjà dénoncé les exactions des dozos à l'ouest de la cote d'ivoire ou des populations exilés sont empêchés de rentrer chez eux et leurs terres offertes a des non ressortissants. Ces dozos auto-promus justiciers réglant leurs litiges à coup de fusil ou de poignard. Cela devrait finir par vous étrangler M Menard quand même vous qui êtes aux premiers rangs du combat pour les droits de l'homme..
Mais, les dozos vous connaissiez ? Certainement non ? Et quand vos interlocuteurs essayaient vainement de vous faire prendre conscience que la situation ivoirienne n'était pas aussi caricaturale (le gentil démocrate ouattara contre le méchant dictateur Gbagbo) que vos certitudes ne l'affirmait, vous les forciez à camper dans ce schéma primaire dont vous faisiez la propagande.
Aujourd'hui ce sont bien toutes les organisations des droits de l'homme dont vous aviez parlées qui dans les mêmes termes que vous avez utilisés (leur vocabulaire ne change pas) , épinglent maintenant votre "poulain", le "gentil démocrate ?!?", Ouattara et ses hommes.
Nous vous mettons donc au défi M Menard d'effectuer une vraie enquête professionnelle, de compter les victimes de chaque camps de mesurer l'atrocité des exactions leurs ampleur, leurs impacts depuis le coup d'etat raté de 2002 à nos jours et de nous dire finalement de MM Allassane Ouattara et Laurent Gbagbo qui est l'ange et qui est le démon.
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