Et pendant ce temps, au Sri Lanka...
Loin du tapage médiatique de la guerre en Irak ou encore de la guerre « israëlo-hezbollahienne », d’autres conflits plus meurtriers se multiplient dans le monde. On commence un peu à parler du Darfour, car il intéresse les Américains obsédés par l’intégrisme musulman, mais tout le monde oublie le cas Sri lankais...
Certes, cette guerre civile entre les Tamouls et les Cingalais est active, sous différentes formes, depuis l’indépendance, mais les violences ont connu une explosion depuis décembre 2005.
A la base de ce conflit, le nationalisme cingalais, qui semble trouver son origine avant l’indépendance. Les Cingalais reprochaient alors à l’administration britannique de favoriser les Tamouls, notamment en important des Tamouls continentaux et en les privilégiant lors de l’accès à l’emploi. Cette politique du "diviser pour régner" semble donc être à l’origine de ce conflit, mais bizarrement, on n’entend point de responsables politiques britanniques se répandre sur le sujet !
Depuis 1949, les Tamouls "indiens" (amenés à Ceylan par les Britanniques), ont perdu la nationalité sri-lankaise, et la puissance électorale des Tamouls a donc été sérieusement amputée, laissant le pouvoir aux Cingalais dont ces apatrides sont devenus la cible privilégiée.
La première étincelle de cette guerre civile est apparue en 1947, lors de la construction d’un barrage situé dans la région de Batticaloa. Les populations tamoules déplacées lors de la construction du barrage devaient récupérer les terres aux alentours, mais celles-ci ont été données à des colons cingalais. L’équilibre ethnique de la région en fut alors bouleversé, et le séparatisme tamoul trouvait dans cet acte sa genèse.
Depuis, par intermittence, le conflit rejaillit, avec plus ou moins de violence et de manière plus ou moins ordonnée. Les Tamouls, dont l’organisation principale (les Tigres tamouls) est reconnue comme organisation terroriste par l’Union européenne, réclame la séparation du Nord de l’île, peuplé majoritairement de Tamouls, du reste du pays.
Récemment, l’armée sri-lankaise s’en est prise à des militants d’action contre la faim. Selon libération, dix-sept membres de l’association auraient été tués. "C’est la conclusion de l’enquête indépendante menée par la Mission de contrôle de la trêve au Sri Lanka (SLMM), composée d’une vingtaine d’observateurs norvégiens et islandais."
C’est malheureux à dire, mais le seul moyen de faire réagir la communauté internationale est de mettre la lumière sur des événements touchant des occidentaux.
Rappelons que selon le Haut Commissariat des Nations unies, 135 000 personnes ont fui les violences au Sri Lanka depuis décembre 2005. Depuis cette date, plus de 1400 personnes ont été tuées. Depuis les origines du conflit, le chiffre semble s’établir à 60 000 personnes tuées.
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