Faux départ pour la jeune démocratie tunisienne ?
En attendant d’y voir plus clair une chose est sûre : La Tunisie n’est pas - ou pas encore - la France et ce malgré le fait que le pays de « la révolution du Jasmin » aime se comparer au pays de Molière.
Youssef Chahed annonce le 31 juillet sa candidature à la présidentielle tunisienne du 15 septembre mais ne démissionne pas de son poste de chef de gouvernement ! On est déjà le 8 août est le candidat unique du parti Tahya Tounes (Vive la Tunisie) est toujours le Premier ministre du pays de Bourguiba. Est-ce un manque de profils au sein du parti lancé le 27 janvier à Monastir par le dauphin du président Béji Caid Essebsi, décédé le 25 juillet dernier à 92 ans, ou la période de deuil de 7 jours qui a été décrété suite à cette disparition qui explique cette non-démission ? Ou bien autre chose. En tout cas la semaine de deuil est belle et bien terminée.
Qui empêche donc M. Chahed à rendre les clés de Dar El Bey pour être totalement libre dans la course à la succession de Caid Essebsi qui ameute déjà une dizaine de candidats dont des islamistes tels que l’islamiste controversé Hamadi Jebali, ancien chef de gouvernement, le président par intérim de l'Assemblée des représentants du peuple Abdelfattah Mourou et l’ex-président de la république tunisienne élu par l’assemblée constituante et actuel président du parti Mouvement Tunisie Volonté Moncef Marzouki ? Le goût du pouvoir ou une volonté cachée de mettre à contribution sa position de Premier ministre et chef de l’administration pour augmenter ses chances pour entrer au Palais de Carthage ou les deux à la fois ?
En attendant d’y voir plus clair une chose est sûre : la Tunisie n’est pas - ou pas encore - la France et ce malgré le fait que le pays de « la révolution du Jasmin » aime se comparer au pays de Molière. En effet et pour ne prendre qu’un exemple récent, « Le 5 décembre 2016, depuis Évry, son fief en Essonne, la ville où il a été maire pendant 10 ans Manuel Valls annonce sa candidature à la présidentielle et démissionne de son poste de Premier ministre. » Et l’ex ministre de l’Intérieur de Hollande d’affirmer sur sa page Facebook : « Je quitterai mes fonctions dès demain, car je veux, en toute liberté, proposer aux Français, un chemin. »
Mieux : non seulement M. Chahed s’accroche mordicus à son strapontin de chef du gouvernement mais près de 7 mois plutôt [le 21/12/2018] il avait affirmé « qu’il n’est pas tenté par une candidature à l’élection présidentielle qui doit avoir lieu dans moins d’un an. » « Je n’y pense pas. Ce n’est pas une priorité pour moi », a fait valoir sur les ondes d’une chaîne de télévision privée celui que la plupart des sondages placent en tête des personnalités politiques présidentiables. À présent que son parrain est passé à trépas, Chahed, dont la candidature devait être entérinée ce jeudi par le comité nationale, a un autre avis. Moralité : il y en aura à qui la harissa montera au museau.
http://chankou.over-blog.com/2019/08/faux-depart-pour-la-jeune-democratie-tunisienne.html
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