Flotille humanitaire ou de solidarité : Le blocus de Ghaza continue
« Il est erroné de parler de flottille humanitaire, il s'agit d'une flottille de solidarité. La flottille est une action politique et symbolique. Il s'agit de dénoncer ce qui se passe à Ghaza. Ce territoire est toujours occupé. Ghaza reste une prison. Les matons sont à l'extérieur. »
La solidarité par les flottilles
« Le siège inhumain de Ghaza a commencé avec la prise de pouvoir par le Hamas de la bande de Ghaza. Rappelons que le Hamas a été élu démocratiquement - de l'avis de tous les observateurs internationaux dont le président Carter -par les Ghazaouis. Pour l'avoir élu, les Ghazaouis sont mis au ban, le Hamas diabolisé par les pays occidentaux et Israël n'a fait que mettre en musique cette sanction en décrétant un blocus inhumain. « Depuis les bateaux Free Ghaza arrivés en 2008, écrit Eva Barlett, le mouvement qui amène des bateaux à Ghaza s'est développé de manière exponentielle. Free Ghaza a réussi à rentrer cinq fois dans le port de Ghaza et quatre autres expéditions ont été violemment contrecarrées par la marine israélienne. L'expédition maritime de
Des bateaux en provenance de Libye, de Malaisie et un bateau transportant des militants juifs ont fait route sur Ghaza et ont été bloqués par des navires de guerre israéliens avant d'arriver à la bande de Gaza. En mai 2010, Free Gaza, soutenu par l'organisation humanitaire turque IHH, a envoyé à nouveau des bateaux et des militants vers la bande de Ghaza assiégée, cette fois accompagnés par le grand bateau turc le Mavi Marmara. (...) Tout de suite après le massacre de l'année dernière, les autorités égyptiennes ont ouvert partiellement le passage de Rafah. Le siège de Ghaza a un impact sur l'eau potable (95% de l'eau de Ghaza a une qualité inférieure aux normes de l'Organisation mondiale de la santé), le système sanitaire (les eaux usées sont pompées quotidiennement dans la mer par manque de capacité de stockage), et les secteurs de l'agriculture et de la pèche (les soldats israéliens tirent tous les jours sur les pêcheurs et les fermiers). »(1)
Le blocus absolument illégal de Ghaza est considéré par le Conseil de sécurité des Nations unies comme « insoutenable et injustifiable punition collective imposée aux Ghazaouis. Pourtant et curieusement l'ONU donne raison à Israël, Eva Barlette écrit : « Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a suggéré que les nations empêchent leurs citoyens de prendre la mer en disant que les gouvernements devraient « utiliser leur influence pour décourager de telles flottilles qui peuvent engendrer une escalade de la violence ».(...) »(1)
« Pis encore, Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a appelé les gouvernements des pays de
On remarquera que Ban Ki-moon n'a fait qu'obéir aux « ordres » à la fois des Etats-Unis et d'Israël, il ne propose pas de solution pour lever le blocus de Ghaza ! Même son de cloche de la part du Quartette - analogue à un groupe musical qui joue une partition, : le requiem de la cause palestinienne. Avec tout cela on nous dit qu'il n'y a pas de crise humanitaire. Laurent Zecchini écrit : « Les organisateurs de la nouvelle flottille pour Ghaza, dont le départ des ports grecs est désormais sérieusement compromis en raison du refus des autorités d'Athènes de la laisser appareiller. La dernière manifestation du succès remporté par cette offensive diplomatique israélienne est la déclaration publiée, samedi 2 juillet, par le Quartette pour le Proche-Orient (Etats-Unis, Union européenne, Nations unies et Russie), qui demande « à tous les gouvernements concernés d'user de leur influence pour dissuader toute nouvelle flottille, qui met en péril la sécurité des participants et fait peser la menace d'une escalade ». (...) Sur le plan régional, Israël a obtenu une victoire tactique significative en convainquant
La situation à Ghaza et la politique de fuite en avant d'Israël
Laurent Zecchni poursuit en rapportant l'ambivalence du discours sans, toutefois, le critiquer : « « Ehud Barak(ministre israélien de
Dans le même ordre, après le massacre opéré sur la flottille humanitaire l'an dernier, il faut garder en tête le fait qu'en l'espace des six derniers mois, 700 personnes (Palestiniennes, cela va de soi...) ont fait l'objet de déplacement forcé et 600 structures civiles (immeubles d'habitation, structures sanitaires, citernes d'eau,etc.) ont été détruites. Les expropriations et la construction de colonies en Cisjordanie ne font que se poursuivre ; les violences émanant de colons et des IDF (Israeli Défense Forces) est bien réelle (y compris à l'encontre d'enfants lorsque ceux-ci sont sur le chemin de l'école) ; les restrictions aux libertés d'associations et d'expression font rage ; la liberté de circulation quant a elle, est à l'agonie (check-points où on peut être retenue des heures pour des motifs fallacieux d'y voir des personnes âgées ou handicapées y faire preuve de patience dans la peine et des soldats de 20 ans aboyer sur des individus trois fois leurs aînés. Pendant ce temps, sur les autoroutes passent à grande vitesse des familles israéliennes les cheveux au vent et riant à gorge déployée.
Une tentative bloquée par l'Europe sur ordre d'Israël
« D'autre part, Israël présenté comme un îlot de démocratie dans un océan moyen-oriental d'arriération fait de la discrimination dans sa politique envers les Palestiniens. L'Etat d'Israël dépense 5 fois plus d'argent pour un écolier juif qu'un écolier arabe, la discrimination à l'embauche et la ségrégation grandissante en matière d'habitat. On dit qu'en 2010, la ségrégation en Israël entre Arabes et Juifs est presque totale : sous le couvert du nom faussement banal.
L'opération « flottille » n'a pu être concrétisée du fait de l'aide de toutes les compagnies aériennes européennes qui ont reçu des listes d'Israël pour ne pas laisser embarquer des militants de la cause palestinienne. La flottille pour Ghaza n'a pas dépassé les ports grecs, les pro-palestiniens de l'opération « Bienvenue en Palestine » iront-ils plus loin que les passerelles de l'aéroport Ben Gourion de Lod ? Les autorités israéliennes sont déjà sur le pied de guerre et des militants ont été refoulés à l'embarquement de Roissy-Charles-de-Gaulle jeudi après-midi. Une liste noire de 329 ou de 342 militants jugés indésirables aurait été communiquée aux compagnies aériennes desservant Israël. Selon le Haaretz, un poste de commandement militaire devait ouvrir dans la soirée de jeudi à Ben Gourion. Avec en perspective une bataille d'images à livrer. Trente-six militants pro-palestiniens venus d'Europe et interdits d'entrée en Israël, ont été expulsés dimanche 10 juillet. 82 étaient toujours détenus dans l'attente de leur expulsion. Israël est parvenu à bloquer depuis jeudi la venue de centaines de militants qui voulaient débarquer à l'aéroport de Tel-Aviv pour se rendre en Cisjordanie occupée, soit à leur arrivée, soit en amont en dissuadant des compagnies aériennes de les embarquer »(5).
Ghaza refuse la charité du gouvernement grec
La lettre qui suit a été adressée au gouvernement grec, le 12 juillet 2011, pour lui dire clairement que la population de Ghaza ne veut pas la charité mais la liberté et le respect de ses droits humains, dont le droit à mener une vie digne. Sourd semble-t-il à sa position, un porte-parole du ministère grec des Affaires étrangères, M. Delavekouras, a réitéré « l'offre généreuse » de son gouvernement de livrer une quantité limitée d'aide humanitaire à la population de Ghaza, au lieu de l'aider à recouvrer la liberté à laquelle elle a droit.
« Nous, membres de la société civile palestinienne à Ghaza, avons observé les actions entreprises par votre gouvernement pour empêcher
« Votre proposition de livrer la cargaison de
Beau plaidoyer en vérité qui n'a pas convaincu... Si ce n'est pas une crise humanitaire ? Quelle est la solution ? Que font les pays occidentaux pour lever le blocus ? Israël continuera-t-il à imposer le fait accompli ? Chaque nouvelle bravade par de nouvelles constructions constitue un précédent irréversible. Que le Quartette avoue il y a quelques jours son impuissance n'augure rien de bon ! Les Palestiniens veulent leur Etat dans les frontières de 1967. Israël n'en veut pas ! Israël va-t-il rester dans sa tour d'ivoire et son bunker mental ! L'Heure de la raison et des concessions a sonné. Le calvaire de près d'un siècle du peuple de Palestine doit cesser. C'est une exigence morale. A quand un président ou une autorité disposant d’un magister moral capable de dire à la face du monde , à l’instar de John Fidgerald Kennedy au plus fort du blocus de Berlin avec son célèbre « Ich bin ein Berliner ! » , « Ich bin ein Ghazoui ! »
1.Eva Bartlett. Invincibles, les flottilles de la liberté se multiplient
http://www.ipsnews.net/news.asp?idn...Mondialisation.ca, Le 9 juin 2011
2.Jeremiah Albert – JSSNews
3.Pas de « crise humanitaire » à Ghaza, mais un blocus persistant et destructeur. Le Monde 06.07.11
4.Amnon Be'eri-Sulitzeanu. La ségrégation des Juifs et des Arabes d'Israël en 2010 est presque absolue. Ha'aretz 29/10/10
5.http://www.lemonde.fr/proche-orient/article/2011/07/10/israel-a-expulse-36-militants-pro-palestiniens-82-sont-toujours-en-attente_1547098_3218.html#ens_id=1539418
Professeur Chems Eddine Chitour
Ecole Polytechnique enp-edu.dz
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