Gabon : victoire en trompe-l’oeil de l’opposition
En 1966, sortait en librairie l’opuscule prémonitoire « L’Afrique noire est mal partie » de René Dumont. Aujourd’hui, hélas, les évènements récents confirment le pessimisme de l’auteur. La description apocalyptique de cette Afrique-là, ce Tiers-Monde voir Quart-Monde-là, empêtrée dans tous les fléaux désastreux ne pourra relever la tête que lorsqu’on lui assènera la vérité, loin de cette conception malsaine qu’est la Françafrique. Il faut conjurer le mauvais sort. Mais, après les tristes précédents et le gâchis perpétuel, du Cameroun au Gabon en passant par la Guinée, les deux Congo pour ne citer que ceux-là, les mêmes constatations. Ici règnent, la mal gouvernance, le chaos, la gabegie, le tribalisme et le népotisme, qui s’imbriquent comme des doux larrons et s’entremêlent comme des cheveux dans un peigne. L’opposition gabonaise a donc obtenu un recomptage des voix de l’élection du 30 août dernier pour mardi, alors qu’elle réclame l’annulation du scrutin. Pour quoi faire ?

Au Gabon, le rappeur-président (voir vidéo en dessous) Ali Bongo Ondimba, ex Alain, surfe donc sans vergogne sur un héritage de 40 ans. Aux solennités et apports de tous genres, aux repentances et autres offrandes et holocaustes à offrir pour faire partir des petits papiers de la Françafrique, certains disent non, ont relevé la tête et ont obtenu le recomptage des voix. Pour du beurre ? Les lèvres flatteuses n’ont visiblement pas eu raison de leur bon sens.
- Bruno Ben Moubamba était hier sur France 24.
- André Mba Obame qui, en tant qu’ancien cacique du système, a préféré par cette élection présidentielle s’éloigner des sables mouvants qui emporteront indubitablement les pourfendeurs de l’Afrique en générale, et du Gabon en particulier, résiste.
- Pierre Mamboundou, l’opposant historique du mollah Omar Bongo Ondimba, arrivé à la 3e place lors de l’élection, derrière André Mba Obame.
Le tableau serait incomplet si nous avions la prétention et l’outrecuidance de faire table rase de la division au sein de l’opposition, parfois de pacotille. Sans nul doute, dans la jungle démoniaque où le plus fort n’est pas celui qu’on croit, le peuple est toujours perdant. Trahisons, manœuvres insipides entre amis, compromissions, couardise et amours incestueux au détriment du pays sont légions. Et, dans un vaudeville dont les acteurs principaux se ridiculisent, il y a comme une odeur de soufre, une malédiction immémoriale ou du moins, depuis les indépendances, qui mine l’Afrique.
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