Le mutisme de l’OMS n’est pas une nouveauté. Dans son communiqué du 27 novembre dernier (1), le monde apprenait avec stupeur que le mutant D225G avait été détecté dans plusieurs pays depuis … 6 mois, sans qu’un seul de ses communiqués précédents en fasse mention. Les autorités médicales françaises n’ont rien à envier à l’OMS en matière de mutisme. Toujours le 27 novembre, on apprenait (2) que la mutation était présente en France, relativement à un décès datant de … septembre, soit 2 mois auparavant. Délai justifié par « un travail d’identification beaucoup plus long ». Des cas jugés « sporadiques » par les autorités sanitaires, c’est-à-dire une génération spontanée qui ne se propage pas par contamination, notamment en France où l’on a parlé de « deux cas isolés ».
Mais la non-contagion du virus mutant annoncée par l’OMS est-elle certifiée par une base scientifique ou une certitude statistique, ou plutôt est-elle une prudence d’annonce en l’attente d’une preuve irréfutable de la contagion du mutant ? Voire, au pire, le masque mal fardé d’une ignorance peu avouable, comme le suggérait le Dr Keiji Fukuda (3) « : « Nous ne somme pas sûrs ».
Cela fait maintenant plus d’un mois que l’apparition du mutant D225G est attesté en Ukraine sur au moins 4 cas. Les informations relatives aux échantillonnages tardent toujours à venir et tombent au compte goutte malgré la profusion des décès, suspects quant à la soudaineté de leurs irruptions (près de 500 décès en 5 semaines). Pire encore, l’OMS est en déni (4) de réalité (5), refusant de reconnaître la propagation du H274Y, souche résistante au Tamiflu, et se contente de parler de rôle « incertain » (« contributing to these deaths is uncertain »). Le 4 décembre, le nombre de cas officiels réputés résistants au Tamiflu a explosé au cours de 2 semaines précédentes, passant de 57 à 96 (6).
Ce déni relatif à la propagation du H274Y, et la manière qu’a l’OMS de traîner les savates à publier les échantillons des décès d’hémorragies pulmonaires augurent-ils de ce que tout le monde redoute, la diffusion généralisée du H274Y et, pire encore, du D225G ?
En ce qui concerne ce dernier, le redoutable D225G que certains analystes ont déjà comparé à la grippe espagnole, diverses annonces disparates semblent étayer cette hypothèse :
- Le CDC vient d’ajouter à la base du GISAID le cas A/Utah/42/2009 d’un patient de l’Utah révélé positif au D255G et D225N, ce qui soulève des inquiétudes de pandémie (7)
- Le NIH vient de publier (8) le descriptif de 34 cas à New-York ayant subi des « symptômes voisins de la grippe espagnole de 1918, qui a eu un taux de mortalité très élevée », et il s’agirait du changement de domaine de liaison récepteur D225G, qui provoque un épanchement de sang dans les poumons, et qui serait faiblement réactif au vaccin. Les autopsies ont été pratiquées suite à des décès survenus entre mai et juillet (donc depuis plus de 6 mois). Noter également l’étrange remarque du Dr Taubenberger qui compare l’affection non seulement à la pandémie de 1918, mais à celle de 1957, qui était … aviaire !?
- Le 22 novembre, c’est 21 cas similaires signalés dans l’IOWA (9), saignements abondants dans les poumons.
- Plus récemment, Un article du Spiegel (10) fait état d’une « peste pulmonaire identique à l’Ukraine » qui vient de faire son apparition en Russie, à Satarov. Etant maintenant avisés que la peste pulmonaire ukrainienne était en fait le mutant D225G, conformément aux résultats publiés à Hill Mill, doit-on conclure de cette information que le mutant à commencé sa propagation en Russie ?
- Un communiqué du CDC (11) témoigne de la parfaite connaissance des autorités américaines de la mutation sur leur sol, et de ses effets désastreux sur l’appareil respiratoire inférieur. On remarquera que le conférencier fait également référence, comme le Dr Taubenberger, à la pandémie de 1957, pour laquelle « il y a eu un accroissement important de cas graves et décès en décembre, janvier et février. Nous ne savons pas si ça arrivera cette année ». Pour la première fois, un ratio apparaît. La « mutation norvégienne » serait en cause dans moins de 10% de cas graves [du virus H1N1 non muté].
La grande facilité liée aux statistiques, si volonté délibérée il y a de masquer le phénomène, est de noyer le poisson. Le D225G est toujours H1N1. C’est une grippe A. Il est donc tout indiqué, le cas échéant, de balancer les décès dus au mutant dans la grande fosse commune des déshérités de la grippe A grand public (voire même d’agiter médiatiquement, le spectre des violents SDRA, une sorte de false flag biologique, personne ne saura que le SDRA mis en épouvantail avant analyse était à mettre sur le compte de la mutation). Tant qu’il n’y a pas trop de décès dus à une cause étrangère, ça passe en perte et profit. Quand la quantité deviendra trop criarde pour être mise sous le tapis, il sera toujours tant de parler de délai justifié par « un travail d’identification beaucoup plus long ». La France a déjà gagné 2 mois avec cette subtilité. Si la mutation se propage déjà, on devrait donc le savoir au plus tard en février. Le temps de laisser passer les fêtes.