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Accueil du site > Actualités > International > Guerre d’Algérie : Des appelés témoignent

Guerre d’Algérie : Des appelés témoignent

La commémoration des ratonnades du 17 octobre 196, avant celle des accords d'Evian et de la fusillade de la rue d'Isly de mars 1962 ont suscité et vont susciter de nouvelles polémiques sur la guerre d'Algérie. A cette occasion, il n'est pas inutile de lire et relire les témoignages des anciens soldats du Contingent jetés contre leur gré dans ce conflit

Contrairement à ce qu'on a écrit, les "appelés" ont en assez grand nombre témoigné de leurs expériences diverses dans ce conflit qui devait aboutir à l'indépendance de l'Algérie livrée au FLN. Sans entrer dans les polémiques concernant les responsabilités des uns et autres dans le déroulement de cette guerre civile et dans sa conclusion, je voudrais signaler quelques modestes témoignages publiés hors des grandes maisons d'édition et qui n'en manquent pas pour autant de pertinence et d'intérêt.

Car cette guerre qui ne voulait pas dire son nom n'a pas concerné que la population algérienne, de souche européenne ou arabo-berbère et les militaires de carrière, souvent revenus amers d'Indochine. Elle a jeté dans la mêlée toute une génération de jeunes gens, plus ou (souvent) moins bien armés idéologiquement, pour un séjour sur place qui a souvent dépassé deux ans.

On ne peut pas se contenter des rares témoignages partiels (et partiaux) recueillis par Patrick Rotman et Bertrand Tavernier (La guerre sans nom- Points Seuil-7€). Pas même de l'intéressant petit opuscule didactique abondamment illustré de Benjamin Stora (Appelés en guerre d'Algérie - découvertes Gallimard -13,20€). Aucun de ceux-là n'a vécu la situation de leurs témoins. Ce n'est pas le cas de Jean-Pierre Vittori qui partagea le sort de ses témoins en Algérie en 1961 et dont le livre "Nous les appelés d'Algérie" (Stock-1977) a été réédité en 2007 par Ramsay (Poche-document - 8,90€). Les témoignages recueillis n'émanent toutefois que d'un petit échantillon des deux millions et demi de jeunes du Contingent qui ont traversé la Méditerranée sous l'uniforme pour "maintenir l'ordre" comme on disait en ce temps-là.

En complément, je voudrais signaler quelques témoignages qui ont échappé à la critique et à la notoriété mais qui n'en manquent pas pour autant d'intérêt, ne serait-ce que pour faire comprendre la diversité des situations.

Sur la période 1955-57 : "Mon service militaire pendant la guerre d'Algérie" de Michel Bousignère (Publibook-16€). Un simple soldat en guerre ouverte dans les Aurès-Nementcha.

Pour 1957-59 :

-"On n'efface pas la vérité" d'Albert Nallet (Aléas- illustré-16€). Un paysan communiste soldat de base en Grande Kabylie quadrillée par l'Armée alternant répression aveugle et propagande pacificatrice.

-"La pacification, c'était la guerre" de Jean J. Mourot (Books on Demand - illustré - 25,90€) L'itinéraire d'un jeune instituteur depuis ses "classes" dans un camp de l'Oranais jusqu'à la frontière marocaine où, comme sous-lieutenant, il eut la responsabilité d'un village de regroupement proche de Marnia, avant d'être relégué dans un fort du barrage frontalier, en passant par l'école d'officiers de Cherchell et un séjour en Allemagne dans les troupes de l'OTAN. 

Pour 1959-61 : "Mémoires d'un appelé en Algérie" de Pierre Brana (Ed. Sud-ouest-illustré-15€) Le témoignage d'un ancien député socialiste, soldat spécialiste radio puis enseignant dans le Constantinois.

Pour 1959-1962 : "Térébinthes, SP 87009" de Serge Cattet (auto édité- illustré - 20€). Un sous-lieutenant en poste dans un village de l'ouest oranais avant de devenir officier de renseignement dans le même secteur (Marnia).

Pour 1961-1962 :

"Putain de guerre !" de Roland Chatard (Lucien Souny-18€) Les derniers jours de la guerre et le désengagement, vus par un sous-lieutenant en Kabylie.

-"Plongé dans les ténébres" de Bernard Mercier (l'atelier / ed. ouvrières- 13 €). Un témoignage assorti d'une méditation d'un séminariste radio dans le sud-oranais, qui vécut enfin les heures difficiles de l'après cessez-le-feu dans Oran agitée par l'OAS. 

La multiplicité et la variété des témoignages justifie cette remarque préliminaire de Serge Cattet : "Les "ratonnades", les exécutions sommaires, la torture ont malheureusement été une réalité de l'action dite de..."Pacification"(...) Mais il me parait malhonnête de n'évoquer que ces comportements. La grande majorité des hommes, des jeunes appelés(...) y ont échappé. On ne peut rien leur reprocher. (...) D'autant que, au cours des huit longues années de ce conflit,des attitudes plus attentives au respect de l'homme et de ses droits n'ont pas manqué."

Ceux qui ont connu cette expérience sont aujourd'hui de vieux messieurs que viennent parfois hanter d'atroces souvenirs. La plupart se souviennent seulement de moments plus ou moins difficile dans l'attente de la "quille" qu'ils ont vécu simplement et souvent durement sans avoir à faire aujourd'hui repentance pour des actes qu'ils n'ont pas commis. La France en tant que telle a reconnu les excès, voire les crimes, de son armée de "pacification". Il reste à l'Algérie de revisiter son histoire et de regretter à son tour les excès du FLN et les crimes commis en son nom.

 

PS/ Tous ces livres sont disponibles dans le commerce en ligne. On peut notamment les trouver sur Amazon.fr sauf celui de S.Cattet, disponible seulement à son adresse (38 chemin du périmètre, 74940 Annecy-le-Vieux). Il est également l'auteur de "La tourmente-1830-1964" (Ed. LBM)

 

On peut également lire : 

-"Appelés en Algérie : La parole confisquée" de Claire Mauss-Copeaux (Hachette-Pluriel - 7,60€)

-"Soldats en Algérie, 1954-1962. Expériences contrastées des hommes du contingent" de Jean-Charles Jauffret (Autrement - 22,95€)

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Un peloton de char en 1959 à la frontière marocaine

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35 réactions à cet article    


  • Alexis_Barecq Alexis_Barecq 21 octobre 2011 13:52


    Je vais le dire brutalement : vous n’avez rien compris.

    Le régime en place en Algérie... est le meilleurs allié de la France officielle, qui est restée la même que la France qui a commis les pires des crimes.
    Le régime en place en Algérie est composé des hommes liges, des hommes de pailles, à la botte de la puissance coloniale.
    Croyez-vous donc que l’Algérie est libre ? Croyez-vous aux indépendances de façade mise en place dans les années 60 en Afrique ?

    Colonisation positive ? Comment osez-vous... Quelle indécence !


  • titi titi 22 octobre 2011 01:14

    « Colonisation positive ? Comment osez-vous... Quelle indécence ! »

    Puisque la colonisation ne peut pas être positive, merci de nous expliquer le fait que les habitants des Comores émigrent massivement à Mayotte...


  • lemouton lemouton 22 octobre 2011 09:42

    Alexis_Barecq

    Le régime en place en Algérie... est le meilleurs allié de la France officielle, qui est restée la même que la France qui a commis les pires des crimes. —> euuh j’hésite... c’est de l’inculture, de la fainéantise intellectuelle ou du 2eme degré là ??  smiley

    Le régime en place en Algérie est composé des hommes liges, des hommes de pailles, à la botte de la puissance coloniale.—> smiley smiley .. c’est cela oui, « la puissance coloniale »... et le 11 septembre est aussi un complot du Mossad.. 

    Croyez-vous donc que l’Algérie est libre ? 
    —> de qui ?? de moi ?? ah oui complétement.. 
    —> des terroristes vieillissants de 62 et des islamistes ayatollistes ? non pas vraiment..


  • Alexis_Barecq Alexis_Barecq 21 octobre 2011 13:47


    Plutôt que d’une guerre civile, on peut évoquer une guerre de colonisation... perdue.
    Plutôt que d’une Algérie « livrée au FLN », on peut parler d’une Algérie libérée par ses patriotes.
    Etc.

    Monsieur l’auteur. On voit bien d’où vous parlez.

    Pas un mot sur le Code de l’indigénat ? Pas un mot sur la mort de la moitié de la population indigène lors de la guerre de conquête ?

    Il y a quelque chose de frustrant, dans les références que vous citez. C’est le témoignage du mauvais coté, le témoignage des salauds, qui ont tué, violé, détruit. À leur corps défendant ? Responsables mais pas coupables ? Bon, franchement, est-ce que ça vaut une larmichette ? Peut-on être juge et partie ?

    Et des témoignages du bon coté, du coté des opprimés, des sous-citoyens, des esclaves... il n’y en a pas ? Ils ne sont pas crédibles ? Pas dignes d’intérêt ?

    Hummm.... comment dire. Un arrière gout de brulé, peut-être ?

    Je veux le redire encore : l’agression militaire de la France sur l’Algérie est un crime et une honte absolue, la mise en servitude du peuple algérien est un crime et une honte absolue. Rien ne peut le justifier. Rien ne peut l’absoudre.

    Y-a-t-il eu reconnaissance de la faute commise ? À la hauteur de la faute commise ?
    Y-a-t-il eu réparation ?

    Voilà le véritable contexte et le véritable enjeu quand on parle de l’Algérie et qu’on est français. Le reste c’est... comment dire. Un peu mou du genou.


    • lemouton lemouton 22 octobre 2011 09:23

      « c’est un peu comme si nous devions nous excuser auprès des nazis d’avoir resisté à l’occupation »
      Ah ! Bon !!!
       parce que les résistants français ont égorgé aussi, tout plein de petites familles de civils allemands.... smiley

      pppffffff.. encore un autre patos qui veut arranger l’histoire ....

      http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/guerre-d-algerie-ras-le-bol-de-la-102639


    • LADY75 LADY75 21 octobre 2011 14:08

      Lady Panam passe par là..

      La colonisation positive ? MDR comme disentles jeunes..

      Une belle provocation UMP pour ratisser l’électorat du Front National.. et un troisième âge qui se souvient avec nostalgie de ces livres d’histoire qui exaltaient l’Empire.. sans noircir d’aucuneombre les images d’Epinal.

      La colonisation fut une barbarie.. Si routes et autres réalisationsil y eut, ce ne fut qu’à titre de garantir unemeilleure exploitation du territoire et à la part de la population dite « européenne » de meilleures conditions de vie.

      Que quelques compradores (les « Evolués », sorte de métis dans cette société d’apartheid) en aient acquis une éducation « française », c’est bien le maximum que cette politique produisit sur les populations « indigènes ».

      Reste enncore que, cette période ayant permis àson issue à l’extrème droite de sortir de la traversée du désert où l’avait plongé sa collaboration avec le nazisme.. toute réflexion sur cette période lorsqu’elle topuche à l’Algérie semble provoquer des montées d’hystérie..


      • njama njama 21 octobre 2011 16:07

        vrai !
        si on regarde en Afrique, Antilles, Amérique les voies de chemins de fer construites, c’était pas pour transporter des voyageurs (activité très accessoire) ... mais plutôt la main d’œuvre et pour ramener le minerai.


      • gaspadyn gaspadyin 21 octobre 2011 15:04

        Je cherche les références ( que je n’arrive pas à trouver) d’un film que j’ai vu en 75 ou 76 sur la guerre d’Algérie : L’ARME AU BLEU

        Est-ce-quelqu’un peut me renseigner ?

         

         



        • easy easy 21 octobre 2011 15:37

          @ Mourot,

          Vous n’avez pas brandi le concept né d’aujourd’hui « d’aspects positifs » de la colonisation que déjà on vous répond comme si vous l’aviez fait et on dénonce alors cette visée positiviste de la France

          A mon sens, ce que vous auriez surtout à dire et à souligner, en tant qu’acteur de l’époque, c’est tout simplement ce que vous aviez vu et vécu à l’époque. Et en ce qui me concerne, j’ai été intéressé de « voir » par votre témoignage sûr, qu’il était possible d’y passer 18 mois de soldat sans voir ni entendre ni participer directement à ce qu’il y avait de plus sordide dans cet affrontement à 10 parties. 

          Evidemment qu’il y a eu des horreurs à retourner le coeur ; Il est impossible de réfuter les témoignages, les photos, les films qui montrent que ça a existé. Mais pour ceux qui n’ont pas vécu cette époque, il y aurait aveuglement ou fausse vision s’ils en venaient à croire que ce n’était qu’horreur maximale tous les dix mètres.

          Moi, jai vécu la guerre du Vietnam et au risque de paraître fade, je n’irais pas à dire que c’était l’horreur tous les dix mètres. J’irais à raconter les grands moments de calme (évidemment tendus par la guerre mais mis de côté, par exemple lors des fêtes) et de temps en temps seulement, en leur juste place et proportion, selon mon propre vécu, je raconterais les horreurs.


          (L’épisode de la Saint barthélemy, le régime de la Terreur, de Mao, de Pol Pot étaient bien plus cruels « tous les 10 mètres »)



          Conernant les « aspects positifs » de la colonisation, je préconiserais de ne jamais les évoquer en tous cas pas avant des siècles.

          Fondamentalement, le monde entier en convient aujourd’hui (alors que ce n’était pas encore le cas en 1954, malgré Dien Bien ¨Phu), la colonisation avec des armes et donc avec la répression meurtrière est un abus.

          Que la France, même éternelle, n’aille pas à demander pardon pour ce qu’elle avait fait à une époque où les attitudes autoritaires étaient de bon aloi, oui.
          Mais elle doit dire et répéter que ce n’est plus à refaire et qu’elle ne recommenrera plus.

          Or, faire valoir aujourd’hui, que la France avait fait construire deux hôpitaux et cent kilomètres de routes en s’imposant en même temps par les armes et en y faisant construire des milliers de cellules politiques, c’est dire implicitement que la colonisation pensée et réalisée par la seule France n’était pas que mauvaise et qu’on pourrait alors remettre ça unilatéralement.

          Le Monde entier sait que la colonisation à la Française n’était pas celle de Léopold II de Belgique. Mais en dépit de cette différence en mieux, elle n’est pas à refaire et il vaut mieux la rejeter en bloc, surtout de la part des jeunes Français, Pieds-noirs inclus.





          Cela dit, le cas de la France-Algérie m’apparaît unique au Monde. Je ne vois pas d’autre cas où un pays se retrouve désiré (en tant que lieu de vie) par ceux qu’il avait colonisé ou leurs descendants. Et cela, après une guerre ayant comporté des gestes horribles. 

          Il y a forcément des raisons à cette forte présence de descendants d’Algériens post 1962 dans ce pays qui avait abusé d’eux. Ces raisons sont diverses et diversement appréciées. ou commentées. Toujours est-il que ce peuple autrefois martyrisé par la France comporte aujourd’hui encore, un pourcentage non négligeable d’individus voulant venir y vivre

          D’autres pays ayant eux aussi colonisés, ne se retrouvent pas dans le cas exceptionnel et quelque peu paradoxal de la France. Ces pays là peuvent donc laisser passer de l’eau sous leurs ponts sans avoir à reparler de leur mauvais épisode.

          La France se retrouve à être la seule à devoir tous les jours reparler de ce sujet qui fâche et les plaies des parties ne parviennent pas à cicatriser.


          Je note que le cas d’Israël a quelque chose de ce paradoxe puisque les Palestiniens coincés par les Israéliens en leur territoire et les haïssant, se retrouvent néanmoins à devoir passer la frontière tous les jours pour servir de seule source de M-Oeuvre en Israël.



          • ung do 21 octobre 2011 17:23

            La France est désirée par ses anciens colonisés !!!
            Réponse : 1°) c’est de l’érotomanie ( trouble psychique de quelqu’un qui se croit désiré )
            2°) les turcs sont très nombreux en Allemagne , 3 à 4 millions . Comme pour la France , ce grand nombre de travailleurs immigrés est dû à des causes financières , le grand patronat les fait venir avec l’aval des autorités pour faire baisser le prix du travail et réprimer la classe ouvrière européenne .
            Israel a de ces paradoxes !!! Israel a eu la mauvaise idée de ne pas chasser tous les Palestiniens ; et s’il y en a des milliers ou millions qui travaillent en Israel , c’est toujours pour des raisons économiques et financières citées en haut ; en plus , pour les pays européens et Israel ,leurs nationaux ne veulent plus faire de sale boulot . ce n’est pas par amour ou tolérance des Arabes ou Turcs qu’on les laisse travailler . Arrêtez avec votre mauvaise foi ou vos fantasmes érotomaniaques !!


          • easy easy 21 octobre 2011 22:05

            Des pays désirés par d’anciens colonisés, il y en a plein.
            Des pays désirés par d’anciens colonisés avec qui il y a eu tant d’ultra violences commises, je n’en vois pas d’autre que la France.

            Et quand je dis désiré, je me fie aux demandes d’immigration actuelles


          • anny paule 21 octobre 2011 15:41

            Autre titre de film dont j’ai oublié le nom du cinéaste, documentaire sans complaisance : « Avoir vingt ans dans les Aurès »... guerre vécue par les appelés du contigent et qui donne à réfléchir.


            • Jean J. MOUROT Jean J. MOUROT 21 octobre 2011 18:30
              @anny paule

              C’est un très beau film, vrai, courageux, qui fut interdit à sa sortie, mais ce n’est pas un document.

            • alain_àààé 21 octobre 2011 15:41

              je ne suis pas d accord avec l auteur car il oublie beaucoup de choses par exemple le deferlement des tueurs du F N L sur les ARKIS que j ai vu de mes yeux égorgé dans les rues alors que j allais au collegue des dizaines de gens égorgés ou balancer par la fenetre de leurs appartement c était un carnage devant les gens de longwy 54.la police faisait que compter les morts. je doute que beaucoup ai été tortuer.il y en n as eu comme toutes guerres. les accords d EVIAN nous a couté trés trés chére. alors je vous en pris arretant des faires de la surenchere pour certains qui serait tanter de demander comme les gens de l argent


              • Jean J. MOUROT Jean J. MOUROT 21 octobre 2011 17:09

                J’ai écrit ceci : « Il reste à l’Algérie de revisiter son histoire et de regretter à son tour les excès du FLN et les crimes commis en son nom. » Je n’avais pas pour propos d’entrer dans les détails. Mais ceux de « mes » témoins qui ont vécu le lâchage des harkis le condamne absolument. 


              • arobase 21 octobre 2011 16:55

                il doit y avoir autant de témoignages différents que de soldat qui ont fait la guerre de l’Algérie. mais tout le monde n’écrit pas un livre.


                 « les accords d EVIAN nous a couté trés trés chére » dans le texte.

                ah bon ? c’était juteux l’algérie ? pour qui ?

                • arobase 21 octobre 2011 17:01

                  « les algeriens doivent s’excuser d’avoir resister à l’occupant Francais !!! looooooooooooool
                  c’est un peu comme si nous devions nous excuser auprès des nazis d’avoir resisté à l’occupation... »


                  justement ! même aujourd’hui beaucoup, même ici, rêveraient de s’excuser auprès des boches ! et la plupart du temps ils ont une grande gueule ! 

                   le bon temps du « à l’ail » ! smiley certains revêtent même encore l’uniforme et font le salut bras levé tellement ils se repentent !

                  plus nombreux étaient ceux qui non seulement ne résistaient pas mais aidaient les boches à torturer les français.



                  • Jean J. MOUROT Jean J. MOUROT 21 octobre 2011 17:01

                    Parmi les auteurs que j’ai cités, il n’y en a aucun qui ait fait l’éloge de la colonisation et défendu la guerre à laquelle ils ont été contraints de participer. Il faut d’ailleurs distinguer ceux qui, à certaines époques et en certains lieux, ont eu réellement à combattre et ceux qui, faisant partie de ce qu’on appelait les troupes de quadrillage, n’ont jamais eu de combattants en face d’eux.


                    Par ailleurs, certains intervenants de ce forum qui n’ont vraisemblablement pas connu cette époque ont une vision du conflit très idéologique et complètement détachée de ce que fut la réalité vécue des soldats du Contingent. Tous les appelés n’ont pas eu le courage des rares de leurs camarades à s’insoumettre (l’insoumission conduisant à la prison et à la perte de ses droits civiques et professionnels quand on appartenait à la Fonction Publique). Quant aux quelques uns qui sont passés de l’autre côté, nous n’appréciions guère de les trouver en face de nous les armes à la main, même si certains aujourd’hui en font des héros !

                    Il ne faut pas oublier qu’on nous avait depuis longtemps seriné que l’Algérie, c’était la France, et que presque tout le monde ignorait comment la France s’était imposée dans ce pays formé alors de départements français !



                    • njama njama 21 octobre 2011 17:19

                      à mettre dans votre inventaire Jean J. Mourot

                      il y a cinquante ans : “le manifeste des 121” ICI
                      « Déclaration sur le droit à l’insoumission dans la guerre d’Algérie », suivie du texte de Théodore Monod intitulé « Pourquoi j’ai signé le manifeste »

                      Michel Ré, soldat du refus de la guerre d’Algérie ICI
                      (les réfractaires à la guerre d’Algérie (estimés à 3 000)

                      « Après un premier séjour en opération sur la ligne Morice, où il découvre l’action psychologique, la torture et le napalm utilisés par l’armée française, il écrit au président de la République pour exprimer son refus de cette guerre et son refus d’y participer. Le Tribunal militaire le condamne à deux ans de prison, qu’il effectuera, entre autres, dans le terrible bagne de Lambèse. Après ses deux ans de punition, l’armée le renvoie en Algérie, comme instructeur pour « éduquer les fellaghas ».

                      Il bénéficiera d’une amnistie, mais, contrairement aux condamnés de l’OAS, il ne sera pas réhabillité. »

                      insoumissions, refus d’obéissance et désertions de soldats français pendant la guerre d’Algérie ICI


                    • Jean J. MOUROT Jean J. MOUROT 21 octobre 2011 17:30

                      @njama

                      On peut bien sûr ajouter ces livres. Mais ils ne témoignent que d’une infime minorité (on peut dire qu’elle a sauvé l’honneur de la France. Mais on ne peut pas reprocher à l’appelé moyen de ne pas avoir été un héros du refus d’obéissance !)

                    • njama njama 21 octobre 2011 17:45

                      non bien sûr on ne peut rien reprocher à l’appelé moyen ... « les quelques classes de conscrits » r-appelées
                      Combien d’officiers se sont rebellés ? ... on peut les compter sur une main ou deux, ça va pas plus loin !
                      Désobéir est une chose très loin d’être évidente, car derrière l’Autorité il y a comme quelque chose qui tient du Patriarcat. C’est désobéir à la Nation, à la Patrie  !!! Désobéir frise le « parricide » au plan psychanalytique ...
                      si vous connaissez l’expérience de Milgram vous comprendrez ... plus l’autorité émane d’un corps socialement reconnu, plus c’est difficile de refuser. S’y ajoute, les sanctions « pénales » contre les récalcitrants, plus les sanctions morales, sociales, ... le « marquage » à vie de cette désobéissance ... qui n’est pas de la lâcheté.
                      Non, tout le monde n’a pas cette force, ou la capacité d’analyse nécessaire pour ne pas se laisser embarquer ...


                    • njama njama 21 octobre 2011 17:09

                      En pleine guerre Algérie, le business continuait ... 

                      Le 13 février 1960 (en pleine guerre d’Algérie) à 7h04, au fin fond du Sahara algérien, la France procédait au premier de ses essais nucléaires atmosphériques, dénommé « Gerboise bleue ». Une vidéo (04:37) replace cet événement dans le contexte de l’époque.
                      http://www.ldh-toulon.net/spip.php?article3127

                      Et De Gaulle n’était pas prêt de le lâcher. Cela fera partie des « annexes secrètes » des accords d’Evian acceptées par le FLN
                      Peut-être qu’en 2012, elles seront déclassifiées. On pourra disséquer le marchandage.

                      « Selon des chercheurs algériens, 17 essais nucléaires au total ont été menés par la France au Sahara, dont 4 à Reggane, entre 1960 et le retrait définitif de l’armée française de cette région en 1967. »

                      "lors des accords d’Evian mettant fin à la guerre d’Algérie, le 18 mars 1962, le FLN (Front de libération nationale) a accepté, dans le cadre d’« annexes secrètes », que la France puisse utiliser des sites sahariens pour des essais nucléaires, chimiques et balistiques pendant cinq années supplémentaires. Onze essais se sont ainsi déroulés après l’indépendance du 5 juillet 1962 et ce, jusqu’en février 1966."
                      Les essais atomiques français dans le Sahara


                      • Jean J. MOUROT Jean J. MOUROT 21 octobre 2011 17:12

                        Certains appelés ont même été irradiés à leur insu au cours de ces essais.

                        Ce n’est pas le sujet de mon papier...

                      • njama njama 21 octobre 2011 17:25

                        Effectivement ce n’est pas exactement le sujet, sauf que ... si cette guerre a duré si longtemps, c’est faute d’accords avec le FLN ... la France ne voulait pas lâcher certains points (voir dans les accords d’Evian Ch II coopération), plus ces histoires d’essais nucléaires en cours ...

                        Cette guerre aurait pu être beaucoup plus courte. Elle était perdue (politiquement) d’avance.


                      • Jean J. MOUROT Jean J. MOUROT 21 octobre 2011 17:36

                        @najama

                        « Cette guerre aurait pu être beaucoup plus courte. Elle était perdue (politiquement) d’avance. »

                        Elle aurait même pu être évitée. Déjà lors du centenaire de la conquête, en 1930, on aurait pu se rendre compte des premiers craquement dans la soumission à l’ordre colonial. Si on avait joué le jeu en 1945, on aurait pu éviter le pire... Ce n’était pas dans l’air du temps. Et la bombe atomique alors ne comptait pour rien. Il y avait bien d’autres raisons pour ne pas faire leur place aux « indigènes »... Ce n’est pas le sujet ici.

                      • njama njama 21 octobre 2011 17:59

                        c’est évident qu’elle aurait pu être évitée !
                        Cécité politique (de plusieurs générations, y compris de la gauche, le front Populaire)

                        L’indigénat ne sera aboli qu’en 1946. Bien trop tard !
                        L’ENA (L’Etoile nord africaine) le revendique depuis 1926. C’est même sa première revendication :
                        Abolition immédiate du Code de l’indigénat et de toutes les mesures d’exception.
                        Dissout en 1937 par le Front Populaire au pouvoir à l’époque, ses revendications seront poursuivies par le PPA (Parti du Peuple algérien) qui sera lui-même dissout en 1939 ...

                        Mohamed Arkoun, professeur émérite d’histoire de la pensée islamique à la Sorbonne (Paris-III), exprime très bien votre sentiment et ce « ratage », ce rendez-vous manqué ..
                        http://www.youtube.com/watch?v=Z8duBgzBdfw  (vidéo pas longue 9:26)

                        Extraits
                        « Cette scolarisation obligatoire, gratuite et laïque, ne s’est absolument pas appliquée sur tout le territoire algérien, lorsque, La France, 1880, la France est chez elle ... c’est la souveraineté française. Ce qui va nous conduire à ce que j’appelle une tragédie ... politiquement programmée en Algérie.
                        Une tragédie politiquement programmée, parce que le programme est à notre disposition. Le concept était là, et même la pratique était là. Que ne l’applique-t-on ? ... en Algérie, tout le monde aurait été heureux, ... et on élève tout un pays, et quel pays ! avec le Maroc et la Tunisie à côté.
                        Quelle est cette cécité politique, qui fait que, on laisse tomber les indigènes, et on crée un statut juridique de l’indigénat alors que nous avons en métropole une si belle loi, de modernisation et d’émancipation de l’esprit humain. De l’émancipation de l’esprit humain par l’école.

                        Cela ne peut pas être ... minimisé intellectuellement, ... parce que c’est une faute ! ... de la responsabilité intellectuelle de ce que j’appelle la raison des lumières. Et je peux vous citer beaucoup d’autres omissions de la sorte, ... »


                      • Jean J. MOUROT Jean J. MOUROT 21 octobre 2011 18:22
                        @Kerjean

                        Votre témoignage recoupe ceux qu’on a coutume de présenter pour alimenter la mauvaise conscience française. Ceux dont je recommande la lecture témoignent d’une autre réalité, tout aussi effective. Ils ne justifient en rien ce qu’on appelle aujourd’hui la « guerre d’Algérie ». Ils montrent effectivement que tous les appelés ne se sont pas conduits en salauds et que la situation sur le terrain à cette époque n’était pas aussi simple que certains veulent le faire croire aujourd’hui. 

                        Mais le parallèle avec les SS et les Allemands n’est pas pertinent. Je ne perdrai pas mon temps à expliquer pourquoi. D’autres l’ont fait mieux que moi.

                      • njama njama 21 octobre 2011 19:07

                        @ l’auteur vous dites :
                        "La France en tant que telle a reconnu les excès, voire les crimes, de son armée de « pacification ». Il reste à l’Algérie de revisiter son histoire et de regretter à son tour les excès du FLN et les crimes commis en son nom.« 

                        Si effectivement certaines personnalités ont exprimer des regrets sur cette période (dont je ne mets absolument pas la sincérité en doute), je ne pense pas que cette histoire de l’Algérie française a été revisitée.
                        Qui n’a pas connu le légendaire et mythique »coup de l’éventail« du dey d’Alger pour justifier de la conquête de l’Algérie, comme on s’en tient au baptême de Clovis pour dire que la Gaulle était chrétienne.
                        On reste encore sinon dans la caricature du moins dans le simplisme (une relation linéaire) qui convient très bien à l’hagiographie nationale ... 
                        Maintenant que bientôt 50 ans sont passés, les archives qui devraient être déclassifiées apporteront beaucoup aux historiens.

                        Des travaux croisés entre archives algériennes et françaises permettraient de mieux cerner cette époque ... Je suis certain qu’il y a des deux côtés de la Méditerranée des gens disposés à contribuer à ces recherches et à une écriture commune.
                        Je doute que nous puissions compter sur le monde politique, c’est la société civile qui fera avancer la compréhension de ces mémoires multiples et la réconciliation.

                         »Il n’appartient pas à l’État de raconter l’histoire de France" comme dit Marc Ferro, historien.


                        • njama njama 22 octobre 2011 00:33

                          La guerre d’Algérie est-elle tout à fait finie ... 
                          plusieurs milliers de morts depuis l’indépendance.

                          la ligne Morice, du nom du ministre français de la Défense, André Morice, constituée de barbelés et de mines, surveillée en permanence, a été construite à partir de juillet 1957 le long des frontières de l’Algérie avec la Tunisie et le Maroc. Longue de 460 km à la frontière tunisienne et de 700 km avec le Maroc, cette ligne a été doublée par une autre ligne, dite la ligne Challe, du nom du général Maurice Challe, commandant en chef en Algérie de 1958 à 1960. En tout, 11 millions de mines antipersonnel ont été enfouies
                          http://www.ldh-toulon.net/spip.php?article2328

                          Les plans de pose des mines placées le long des lignes Challe et Morice par l’armée française entre 1956 et 1959 », n’ont été remis à l’Algérie qu’en 2007.

                          On se demande bien pourquoi les gouvernement successifs ne leur ont jamais donnés ????


                          • lemouton lemouton 22 octobre 2011 09:12

                            exact ..

                            si l’Algérie les a bien réclamés et la France refusés —> attitude minable des gouvernements.. smiley

                            d’ailleurs plans qui auraient dus etre remis des 1962..


                          • Tang Tang 22 octobre 2011 11:32

                            Le fln à réussi à se débarrasser de 10% de sa population(pieds noirs) assez rapidement ::


                            Nous on a 10 % d’immigrés de cette région,donc c’est jouable

                            • Jean J. MOUROT Jean J. MOUROT 22 octobre 2011 13:01

                              Pour éviter à certains les approximations, les amalgames abusifs et les anachronismes, je recommande la lecture d’un petit livre de Benjamin Stora (La Découverte-repères)« Histoire de l’Algérie coloniale (1830-1954) », dans lequel le Monde Diplo voyait « un voyage salutaire, jamais simpliste, manichéen ou ennuyeux ».

                              Une lecture qui évite de dire et d’écrire n’importe quoi.

                              • njama njama 23 octobre 2011 12:50

                                Autre suggestion de lecture, les ouvrages d’Isabelle Eberhardt (1877-1904).

                                Ses récits ont été regroupés et publiés après sa mort. Ils présentent la réalité quotidienne de la société algérienne au temps de la colonisation française, vers 1895/1904 La plupart de ses écrits avaient été publiés dans la presse algérienne de l’époque, ce qui lui vaudra d’ailleurs pas mal de problèmes ...

                                Yasmina et autres nouvelles algériennes citations Préface Editions Liana Levi 1989
                                « En général, dans les territoires militaires, les journalistes sont mal vus en leur qualité d’empêcheurs de danser en rond ... Tel fut mon cas : dès le début, l’autorité militaire qui est là-bas en même temps administrative (bureaux arabes), me témoigna beaucoup d’hostilité ; aussi, quand nous manifestâmes, mon mari et moi, notre désir de consolider notre mariage religieux en union civile, l’autorisation nous fut refusée. »
                                Notre séjour à El Oued dura jusqu’en janvier 1901, époque à laquelle je fus, dans des circonstances les plus mystérieuses, victime d’une tentative d’assassinat de la part d’une sorte de fou indigène. Malgré mes efforts, la lumière ne fut pas faite sur cette histoire lors du procès qui eut lieu en juin 1901 devant le Conseil de Guerre de Constantine.
                                Au sortir du Conseil de Guerre où j’avais, naturellement, dû comparaître comme principal témoin, je fus brusquement expulsée du territoire algérien (et non de France) sans qu’on daignât m’exposer les motifs de cette mesure. Je fus donc brutalement séparée de mon mari : étant naturalisé français, son mariage musulman n’était pas valable"



                                • michmich2510 michmich2510 25 octobre 2011 14:27

                                  Bravo monsieur MOUROT
                                  et pour que vos détracteurs aient un peu plus de « connaissance » je leur conseille le livre du père François CASTA , aumônier parachutiste , grand croix de la Légion d’honneur et décédé le 23 aout dernier.
                                  Avant de porter des jugements par trop simplistes comme le font beaucoup de pseudo rédacteurs et suite à des divagations reposant sur du vent écrites par des philosophes débiles et menteurs de surcroit, les faits et rien que les faits pour rétablir la vérité.
                                  Le drame spirituel de l’Armée paru en 1962 aux Editions France Empire et réédité en 2010

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