Haïti : après Sandy, l’urgence alimentaire
26 octobre : l’ouragan Sandy frappe Haïti. L’état d’urgence est déclaré dans l’indifférence générale. Le 5 décembre, le gouvernement prolonge d’un mois l’état d’urgence. Le bilan est sans appel : destruction des plantations à 70%, sécurité alimentaire menacée. Sur place, les organisations paysannes sont formelles : pour contrer la famine, il est urgent de relancer la production agricole. Frères des Hommes se mobilise et lance l’opération « Semences pour Haïti ».
Quasiment ignoré des médias, le passage de Sandy en Haïti a déclenché des pluies et des vents extrêmement violents : les cultures sont anéanties à 70% en pleine saison des récoltes. Les agriculteurs ont perdu toutes leurs ressources alimentaires et économiques. Face à l’inflation des prix sur le marché national, la sécurité alimentaire est en péril. La faim endémique que connaît près de 80% de la population s’aggrave au fil des jours : elle a drastiquement augmenté dans la paysannerie au cours de l’année 2012. Une situation qui ne fera qu’empirer en 2013 si rien n’est fait rapidement.
2012, année noire pour Haïti
Haïti est un pays extrêmement vulnérable du fait de la dégradation de son environnement. Aujourd’hui, le pays compte moins de 2% de couverture forestière et l’érosion emporte des dizaines de millions de m3 de terre chaque année. Le pays a perdu la souveraineté alimentaire qu’il connaissait dans les années 70. Il produisait environ 40% de ses besoins alimentaires avant les catastrophes qui ont frappé l’agriculture en 2012 (sécheresse, inondation, tempête Isaac, ouragan Sandy).
Les organisations paysannes se mobilisent

Chavannes JEAN-BAPTISTE, agronome et directeur du Mouvement paysan Papaye (MPP) a dressé un bilan des besoins, conjointement avec les organisations paysannes locales :
« Cette année, le grand Nord a connu une sécheresse sauvage. On n’a pas pu semer le riz, les haricots et le maïs dans ces départements. Les cultures comme la banane, l’igname, le manioc ont péri. Les gens souffrent de la faim dans une commune comme l’Acul du Nord qui est généralement un grenier. La production agricole a connu une baisse drastique en 2012 au niveau national. La faim frappe à la porte des familles paysannes dans tout le pays. La plupart ne peuvent pas acheter de semences pour tenter de relancer la production agricole, alors que la prochaine saison commence au cours des mois de novembre et de décembre pour les haricots. »
Les organisations paysannes sont unanimes : il est urgent de replanter pour pouvoir relancer la production à temps.
L’opération « Semences pour Haïti »
De son côté, l’association française Frères des Hommes, partenaire du MPP, lance l’opération « Semences pour Haïti ». L’objectif : d’ici la fin de l’année, 41 tonnes de semences doivent être distribuées aux paysans des villages et communautés les plus touchés, afin de relancer la production agricole. Sur place, le MPP coordonne directement l’achat, la distribution et la mise en culture. Afin de ne pas manquer la prochaine récolte, les semences de légumes, haricots, maïs et les drageons de bananes doivent être mis en terre dès janvier. Le MPP compte relancer la production agricole pour 7 000 familles paysannes, soit environ 35 000 personnes.
Face à l’urgence de la situation, une plateforme de don en ligne a été créée : www.fdh.org/sandy. En achetant virtuellement des lots de semences, vous pouvez soutenir les paysans haïtiens. Légumes, maïs, haricots, drageons de bananiers… à vous de faire vos achats « à la carte », en fonction de votre budget. 2, 5, 7, 10, 20 euros : les sommes ainsi versées seront collectées par Frères des Hommes, puis intégralement reversées au MPP qui se chargera d’acheter et de distribuer les semences dès le mois de janvier 2013.
Pour plus d’informations :
L’opération « Semences pour Haïti » : www.fdh.org/sandy
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