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Hommage à la Catalogne

Ces derniers temps il a beaucoup été question de la Catalogne dans les médias français suite aux deux référendums sur l'indépendance de cette province espagnole. Comme d'habitude on a entendu beaucoup de sottises proférées par nos spécialistes distingués et grands esprits assermentés. Les catalans ne voudraient pas partager leurs richesses, les catalans à l'inverse devraient être indépendants du fait du droit des peuples à disposer d'eux-mêmes alors qu'au fond, personne ne sait très bien de quoi il est question quand on évoque cette question, à savoir un « pan-catalonisme » qui ressusciterait en quelque sorte le vieux royaume d'Aragon. Mais les autres régions que les indépendantistes catalans voudraient rattacher à cette grande Catalogne ne sont évidemment pas d'accord du tout...

Pour les catalans ne désirant pas l'indépendance cela ne signifie pas pour autant de renoncer à une identité très forte et aimée, et profondément enracinée. Le visiteur attentif est également heureusement surpris de cette connaissance intime que tous paraisse avoir de leurs grands hommes, de leur histoire commune.

Cependant, quand un français se rend dans un pays du Sud de l'Europe, il aura souvent tendance à faire preuve d'un peu de condescendance consciente ou non. Au Sud, il fait beau tout le temps, on boit frais à l'ombre des parasols et on mange pleins de plats épicés en s'en mettant plein les doigts. On a envie de faire l'amour tranquillement avec la bruit de la mer en fond sonore. Les femmes y sont belles et court vêtues, et faciles. Au Sud, pour un français se sentant quand même supérieur, on travaille quand on a le temps et on fait la sieste dés que l'on peut car on y serait un peu fainéant. La chaleur rend languide et un peu apathique, et il y a toutes ces maison couleur pastel qui sont autant de cartes postales...

...Ce n'est pas possible que des personnes y travaillent réellement. Tout est conçu pour la détente du bourgeois pédagogue pressé, pour ses envies d'hédonisme étriqué sans se soucier du reste. Il est là lui pour se ressourcer, pour se laisser aller et se permettre d'être léger un peu plus que d'habitude si cela lui est possible.

Et lorsque l'on parle de la Catalogne parmi ces messieurs et dames qui savent avec hauteur et gravité ostentatoire, à commencer pour la politique, on imagine toujours que dans leur esprit c'est un régime un peu corrompu sur les bords, instable, toujours sur le fil de la révolution (« revoluciòn ! ») avec des flics en sueur, l'uniforme un peu défraîchi, des lunettes noires rivées sur le nez. Dans ces contrées, l'insécurité est considérée comme normale par le parisien ou le provincial qui lui se considère comme bien plus progressiste pourtant. Les catalans à en entendre beaucoup ne peuvent pas être tout à fait des citoyens sérieux et responsables, dignes de considération.

Cela fait longtemps que l'auteur de ce texte (mézigue) aime profondément tous les pays bordant la Méditerranée et leurs cultures, et leur art de vivre, particulièrement le Proche Orient. Il y a chez ces peuples une identité encore forte qui n'est pas noyée dans le grand tout mondialiste, une manière de prendre son temps, d'accueillir sans pareil. Il y a aussi l'art de ne rien faire, de juste savourer le moment entre amis, avec des personnes que l'on apprécie ou que l'on a envie d'apprécier. Alors quand je suis arrivé à Barcelone, je n'ai eu aucune sensation de dépaysement, j'étais de retour chez moi. J'arrivai dans une métropole industrieuse, moderne sans pourtant cette tension quotidienne perceptible à Paris ou dans d'autres grandes villes de France.

Je n'ai pas ressenti dans les rues de Barcelone, en parcourant Sitges, en admirant la plage de Castelldelfels cette séparation entre les milieux, cette étanchéité sociale qui existe bel et bien entre les français. A Sitges, j'ai aussi songé à des amitiés perdues ou peut-être juste éloignées. En Catalogne, j'ai aussi eu envie de lâcher prise, de rattraper tout ce temps perdu, toute cette insécurité de tous les instants devenant la norme dans notre pays, qu'elle soit personnelle ou professionnelle.

Mais ceci est une autre histoire...

 

Sic Transit Gloria Mundi, Amen

Amaury – Grandgil

 

illustrations : photos personnelles

 


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