Imposer les entreprises n’est pas une solution
Le syndicat de la fonction publique québécoise (SFPQ) croit avoir décelé la solution pour que ses négociations avec le gouvernement aboutissent. Afin de trouver les fonds nécessaires à un règlement, il propose de réduire les subventions aux entreprises (une bonne idée), mais aussi de les imposer davantage.
Le SFPQ dénonce la baisse des revenus de l’État provenant des entreprises, et croit que ce sont les contribuables qui en paient la note. Il n’y a rien de plus faux. Les entreprises ne paieraient aucun impôt que les contribuables ne s’en tireraient pas plus mal, voire mieux. En effet, une entreprise a tout intérêt à s’établir là où l’impôt est le moins élevé, toutes choses étant égales par ailleurs. Au contraire, un impôt élevé tend à les faire fuir. On peut présumer que, dans ces circonstances, l’esprit syndical et interventionniste demanderait à l’État de se substituer à l’entreprise privée pour produire les biens et services que les entreprises absentes ne pourraient fournir, et cela aux frais des contribuables. Il s’agit d’un cercle vicieux, car les contribuables ne sont guère avantagés par une gestion publique.
Lorsqu’une gestion privée est remplacée par une gestion publique, le service n’est plus individualisé et, par conséquent, n’est plus aussi satisfaisant. Le service au consommateur particulier est remplacé par un service au consommateur en tant que contribuable. Chaque fois qu’on remplace des prix et des salaires par des impôts, on perd l’information transmise par les prix, laquelle, seule, permet d’affecter adéquatement les ressources. Qui dit mauvaise affectation des ressources dit augmentation des impôts, pour un même service. En dernier lieu, et contrairement à la croyance syndicale, et plus généralement étatiste, tout le monde perd à imposer les entreprises, les fonctionnaires syndiqués y compris.
Le SFPQ ne trouvera pas le dosage miracle d’imposition entre les contribuables individus et les contribuables entreprises. Ces dernières, de toute façon, n’ont d’autre choix que de refiler la facture aux consommateurs. Si les syndicats voulaient vraiment servir les consommateurs, ils ne chercheraient pas des coupables ou de futures victimes de l’imposition et de la taxation, ils travailleraient, au contraire, à réduire celles-ci, c’est-à-dire à réduire l’État.
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