Inquiétude en exil et aggravation des tensions au Tibet à l’approche du 10 mars commémorant le soulèvement de 1959
Suite aux manifestations de 2008 au Tibet lourdement réprimées par l’Etat chinois : plus de 200 morts, 5000 prisonniers, des condamnations à de lourdes peines de prisons et des exécutions, la situation au Tibet n’a cessé de s’aggraver, laissant place à un régime de terreur : emprisonnements, tortures, disparitions forcées, violences des forces de polices contre des rassemblements pacifiques entraînant des morts. Les autorités chinoises ont fermé le Tibet aux observateurs étrangers, tandis que la présence policière et militaire s’est renforcée. Ce climat de terreur conduit certains Tibétains à s'immoler par le feu au Tibet, induisant la multiplication des initiatives en exil pour appeler la Chine au dialogue.
Depuis 2009 au Tibet, plus de cent Tibétains se sont immolés par le feu pour protester contre cette répression. La plupart sont morts. Poursuivant cette politique répressive, la Chine a récemment lourdement condamné un moine tibétain et son neveu accusés d’incitation au suicide. Ils ont été condamnés respectivement à la peine capitale avec sursis – généralement transformé en réclusion à perpétuité- et à dix ans de prison. Ainsi, loin de reconnaître que la répression entretient un climat de terreur chez les Tibétains, en conduisant certains au suicide, la Chine accroit sa politique répressive.
Le Dalaï-lama, retiré de la vie politique, comme le premier ministre en exercice Lobsang Sangay, élu démocratiquement des Tibétains en exil, réclame la fin de cette politique de répression et en appelle à la communauté internationale. Lobsang Sangay demande d’alerter les parlementaires et gouvernements sur la situation au Tibet afin qu’ils demandent au gouvernement chinois qu’il accepte l’envoi d’une délégation ainsi que l’accès des médias au Tibet. En France, les députés peuvent à présent rejoindre le Groupe d'Etude sur le Tibet à l'Assemblée Nationale, en reconstitution.
Début mars 2013, en marge du Conseil des droits de l'homme, des dirigeant tibétains en exil se sont adressés à l'ONU pour demander l'envoi d'une commission d'enquête indépendante au Tibet, et demander que des négociations puissent s’instaurer entre l’administration tibétaine en exile et le gouvernement chinois.
Madame Dicki Chhoyang, Ministre de l’information et des relations internationales de l'administration centrale Tibétaine sera quand à elle à Paris le vendredi 8 mars où elle donnera une conférence à 19h, à la Mairie du 11e, à l’invitation de Patrick Bloche, Député-Maire du 11ème, en présence de Danièle Hoffman-Rispal, Députée, Conseillère d’arrondissement chargée de l’Egalité femme / homme et Alain, Jean Amouni, Conseiller d’arrondissement, chargé des Relations internationales et de la Francophonie. La conférence verra la participation de Gyaltsen Drölkar, une ancienne nonne prisonnière politique ayant passé 12 années dans la prison de Drapchi à Lhassa, de Marie Holzman, écrivain et sinologue, de Katia Buffetrille, tibétologue et ethnologue, chercheur à l'École Pratique des Hautes Études et de Gazom Lhamo, chanteuse tibétaine.
Le 10 mars 2013, les Tibétains exilés en Europe manifesteront à Bruxelles en Belgique, pour y commémorer le 54ème anniversaire du soulèvement tibétain de 1959, et réclamer la libération des prisonniers politiques tibétains. La Communauté tibétaine de France remarque que le Parlement européen a adopté un nombre important de résolutions sur le Tibet et que le Haut-Représentant de l'UE, Catherine Ashton, a exprimé sa préoccupation quand aux violations des Droits de l'homme au Tibet et sa solidarité avec le peuple tibétain. Cependant, ces efforts n’ont pour l’instant mené a aucun résultat. Le dialogue UE-Chine débuté en 1995 sur les doits humains a échoué et n’a produit aucun résultat. Aussi, la Communauté tibétaine demande d’inciter la Chine au dialogue, de l’exhorter à laisser libre accès aux médias, aux Nations-Unies ou a une délégation internationale d’enquête sur les causes réelles des immolations des Tibétains ; de nommer un coordonnateur spécial de l'UE sur le Tibet dont la tâche principale serait d'encourager et de faciliter le dialogue entre les représentants de l’administration tibétaine en exil et le gouvernement chinois dans le but de trouver une solution mutuellement acceptable et pacifique à la question du Tibet.
L’association Etudiants pour un Tibet libre appelle à une manifestation le dimanche 10 mars 2013 à 15h au Trocadéro à Paris avec une marche vers l’Ambassade de la République populaire de Chine à Paris.
On le voit, la lutte non-violente des Tibétains est une voie qui exige courage et persévérance dans l’objectif d’instaurer un dialogue avec les dirigeants chinois pour le respect du droits des Tibétains. Puissent ces efforts rapidement porter leurs fruits de paix et de respect mutuel, dans l’intérêt des Tibétains, des Chinois, mais aussi du monde.
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