Inventeur du talk-show radiophonique, Rush Limbaugh était la voix de l’Amérique : Hommage
Rush Limbaugh, la voix la plus vraie de l’Amérique diffusée sur les ondes s’est tue. « Il y a une bonne raison pour que les médias me détestent. Et une fois que j’eus compris ce fait : qu’il y avait une raison pour qu’ils me détestent, c’est devenu logique, » dira-t-il. Le Rush Limbaugh Show Live, talk-show national le plus écouté en Amérique, présentait la combinaison sans précédent de discussions sérieuses sur des questions politiques, culturelles et sociales, mâtinés d’humour satirique et mordant, parodiant des personnalités ou des sujets auparavant « intouchables ». Lui, s’appelait parfois « El Rushbo », un oracle omniscient qui possédait « du talent prêté par Dieu » et qui avait raison « 97,9 % du temps ». En France la haine des journalistes de la presse de gauche, petits télégraphistes de leurs confrères américains, n’a eu d’égale que la pusillanimité de la presse de droite, presse papier et presse en ligne confondu.
Le signal rouge « ON AIR » à l’entrée du studio de Premiere Radio Networks où se déroulait pendant trois heures chaque après-midi le Rush Limbaugh Show Live depuis des décennies est resté éteint comme son dernier cigare. La voix la plus vraie de l’Amérique diffusée sur les ondes s’est tue.
Rush Limbaugh, c’était une voix entre Georges Lang ou André Bercoff, la comparaison s’arrête là parce sur le fond cette voix était celle du conservatisme américain, mais un conservatisme so funny, divertissant, un peu notre Bouvard, une voix qu’écoutaient 15 millions d’américains sur les longues routes américaines limitées à 65 miles/h, dans la cabine d’un Peterbilt de 37 tonnes roulant à 55 miles/h sur les interminables highways, dans la boutique du coin de la rue ou dans la cuisine en buvant une grande tasse de café.
Cinq jours par semaine le thème de la chanson My City Was Gone des Pretenders[1] annonçait le Rush Limbaugh Show Live qui chevauchait les fuseaux horaires les uns après les autres, à partir de midi heure de l’Est, à la conquête de l’Ouest sur les ondes courtes AM et sur la bande FM, relayée par plus de 600 stations de radios américaines suivies par jusqu’à 27 millions d’auditeurs par semaine.
Le Rush Limbaugh Show, talk-show national le plus écouté en Amérique, présentait la combinaison sans précédent de discussions sérieuses sur des questions politiques, culturelles et sociales du « Docteur de la démocratie », mâtinés d’humour satirique et mordant, parodiant des personnalités ou des sujets auparavant « intouchables ». Les Démocrates, les écoféministes, les LGBT et cætera, les no-borders, les écolo-pastèques et tous ceux qui, au Parti Républicain, n’étaient que des RINO (Republicans In Name Only) en prenaient pour leur grade, mais sur le ton de la plaisanterie.
« L'une des personnalités les plus influentes et les plus controversées de la vie politique américaine, résume le correspondant du Figaro à Washington, Adrien Jaulmes. Mêlant bon sens populaire et anti-progressisme fièrement brandi, à des plaisanteries d'un goût variable, doté d'un appétit insatiable pour le scandale, la controverse et la surenchère, Limbaugh a créé un genre qui a été depuis beaucoup imité, notamment par les animateurs de Fox News, Sean Hannity, Laura Ingraham ou Tucker Carlson. » Mithridatisé au point de ne pas craindre les wokes (veilleurs) et leur cancel culture (censure), Limbaugh raillait les libéraux politiquement corrects – gauche américaine – à l’origine de la politique des identités, les fameuses minorités.
L’an dernier au Congrès, lors du discours du président Trump sur l’état de l’Union, Mélania, au nom de son mari, avait décoré sous les ovations l’animateur de radio Rush Limbaugh de la médaille de la Liberté. Un homme qui a tant fait pour le développement de la pensée conservatrice décomplexée depuis plus de trente ans, au micro de son « Rush Limbaugh Show Live ». Certains législateurs démocrates ont été entendus gémir « oh non ! », tandis que la présidente de la Chambre des représentants, Nancy Pelosi, l’un des sacs de boxe préférés de l’impétrant, était assise, pétris d’un calme qui précédera sa crise d’hystérie quant à la fin elle déchire ostensiblement le discours du président. Crazy Nancy, sera pourtant une fois de plus traitée comme une vieille tante un peu folle, à qui tout le monde trouve immédiatement des excuses, et particulièrement de la part des journalistes français.
A une question sur la façon dont il gérait la haine qu’il subissait, il avait répondu : « Il y a une bonne raison pour que les médias me détestent. Et une fois que j’eus compris ce fait : qu’il y avait une raison pour qu’ils me détestent, c’est devenu logique. L’une des choses les plus difficiles que j’ai dû faire, a été d’apprendre à accepter psychologiquement le fait qu’être détesté était un signe de succès. La plupart des gens ne sont pas élevés pour être haïs. Nous sommes tous élevés pour être aimés. Nous voulons être aimés. On nous dit de faire des choses pour qu’on nous aime, qu’on nous apprécie et qu’on nous aime. On nous a élevés comme ça, on ne doit offenser personne, on doit être gentils. Tout le monde veut une acceptation totale. Tout le monde veut du respect. Tout le monde veut être aimé, et quand vous apprenez que ce que vous faites va engendrer la haine, vous devez apprendre à l’accepter comme un signe de succès. C’était un truc psychologique difficile pour moi. »
Rush, le disc-jockey du « Top 40 » sur WIXZ, une petite station de radio émettant en ondes courtes, couvrant une grande partie de la région de Pittsburgh, a fait du chemin. Ce fils de bonne famille qui d’emblée préféra la radio à l’université, a conquis l’oreille de l’Amérique. En 1984, au cœur des années Reagan, une radio de Sacramento (Californie) lui offre sa première émission de commentaires politiques. Il y a trouvé son style, surfant sur la vague anti-impôts, plaisantant sur l’affirmation des minorités. Il revigore la classe moyenne blanche californienne disent ses détracteurs.
En 1987, l'abrogation par Ronald Reagan de la "doctrine d'équité" (Fairness Act de 1949), doctrine qui imposait que les stations fournissent du temps d'antenne gratuit pour les réponses à toutes les controverses qui avaient été diffusés sur l'antenne, a permis aux stations de radiodiffusion de diffuser des éditoriaux sans avoir à présenter des vues opposées, et à Rush de se lâcher.
Les biographes Zev Chafets et Paul Colford ont laissé entendre que son personnage d’animateur sur les ondes était en quelque sorte une affectation, du moins à un moment donné. « Pour me démarquer à la radio, je dois être scandaleux, je dois être « à l’antenne », mais je dois le faire à ma façon », rapporte The Rush Limbaugh Story de Colford. Si son « El Rushbo » était un numéro, c’était un succès. Limbaugh est devenu une star à Sacramento, à l’âge de 37 ans.
Le 1er août 1988, après son succès à Sacramento, Rush Limbaugh attira l'attention du Président d'ABC Radio, et s'installa à New York où il commença son émission de radio nationale. Il a débuté quelques semaines après la Convention nationale démocrate, et quelques semaines avant la Convention nationale républicaine. Une émission qui devint le modèle du talk-show « bankable ». Selon Forbes, Limbaugh aurait gagné 85 millions de dollars en 2020.
Avec Bill O’Reilly de Fox News, Rush Limbaugh a incarné la voix de l’opposition conservatrice pendant les années Clinton et Obama, qu’il qualifiait régulièrement de « socialiste ». A l’époque, le chef du parti républicain, Michael Steele, avait été contraint de s’excuser après avoir critiqué Limbaugh, qui avait publiquement souhaité qu’Obama, « un affreux socialiste, échoue ». L'influence de Limbaugh était telle qu'il a été autrefois désigné avec sarcasme de "chef du Parti républicain" par les Démocrates. Tourner en dérision Obama, quelle audace ! Quel animateur français aurait osé commettre un tel crime de lèse-majesté ?
Régulièrement accusé de propager des fausses informations et des théories du complot. "Rush Limbaugh a construit sa carrière en mentant à son public, attisant la misogynie, et alimentant le racisme. Il divertissait les auditeurs en se moquant sans pitié et en calomniant quiconque ne ressemblait pas à son auditeur typique – hétéro, blanc, conservateur et masculin – et cette cruauté est finalement devenue un pilier central du conservatisme moderne", a réagi dans un communiqué Angelo Carusone, PDG de Media Matters for America, un observatoire des médias marqué à gauche, et qui objectivement considère le mâle blanc hétérosexuel chrétien comme l’épicentre du Mal.
Des comptes forts de leur Blue Checkmark certifiés par tweeter, ont immédiatement exulté à l’annonce du décès de l’animateur, se réjouissant ouvertement de sa mort, lançant un bashing pour se moquer de l’icône conservatrice, #goodriddance (bon débarras) ou remplaçant le mot peace en utilisant le hashtag #RestInPiss, tandis que de nombreux activistes, journalistes, professeurs, politiciens et autres exprimaient leur rancune à son égard, sans même laisser à sa famille le temps de pleurer en paix. « Il est important de rappeler qu’il a aussi apporté beaucoup de joie à beaucoup de gens en mourant », a même écrit le comédien de stand-up Mike Drucker.
Rush avait compris l’importance de la guerre culturelle. Il savait que les médias étaient plus puissants que les trois autres piliers du pouvoir. « Il a créé ce nouveau forum. C’est la technologie des années 1920, mais avoir des gens de droite amusants qui parlent à la radio et qui prennent des appels — ce genre de choses — tout vient de Rush, et cela fut à peu près la seule façon pour un public de droite d’accéder à des informations de qualité professionnelle, » dit Ann Coulter dans une interview sur Breitbart News Daily. Rush lisait beaucoup et ses infos étaient toujours très documentées mais surtout il savait être hilarant. « Rush était révolutionnaire (groundbreaking). Il a eu beaucoup d’imitateurs, mais aucun ne fut son égal. … C’était une personne vraiment merveilleuse, » a ajouté Ann Coulter avant de conclure émue : « Je me souviens de la première fois que je l’ai entendu. Quelqu’un m’avait parlé de lui. Je travaillais dans un cabinet d’avocats à l’époque. J’ai été malade à la maison pendant une journée. J’ai cherché sa station de radio, et je me suis mise au lit, malade, mais riant de bon cœur... » De son côté Tucker Carlson évoque un “homme dont le talent est un don de Dieu.” La passion de Limbaugh disent les promoteurs de l’émission de radio, inspire des millions d’Américains, les poussant à donner le meilleur d’eux-mêmes, et maintient le pays dans la bonne direction.
C’est l’épouse de Rush Limbaugh, Kathryn, qui a pris le micro de son mari le 17 février, mercredi des Cendres, pour annoncer le décès de l’icône de la droite conservatrice : “Comme beaucoup d’entre vous le savent, perdre un être cher est terriblement difficile, encore plus quand cet être cher est aussi exceptionnel.” Rush n’avait que 70 ans.
Laura Ingraham de Fox-News a évoqué une “perte catastrophique ». D’autant plus, ajouterais-je, qu’avec la prise de pouvoir de Biden, nous assistons au retour de la politique de Barack Hussein Obama et de ses pires dérives.
Donald Trump a rompu son silence médiatique pour rendre hommage à l’homme, à qui il avait accordé la médaille présidentielle de la Liberté, il y a un an, peu après que Limbaugh eut annoncé qu’il était atteint d’un cancer du poumon : “Il était avec moi depuis le début. Un grand gentleman ”, a déclaré le président par téléphone sur Fox News. "C'était un gars unique. Il avait une perspicacité extraordinaire”. George W. Bush a également réagi en qualifiant Limbaugh "d'ami pendant toute la durée de ma présidence". "Même s'il était impétueux, parfois controversé, et toujours campé sur ses idées, il exprimait ses opinions en tant que porte-voix de millions d'Américains."
“Vous voulez savoir à quel point Rush Limbaugh a compté ? C’est bien simple, nous vivons tous dans le monde qu’il a créé à son image”, soutient l’ancien animateur de radio Charles Sykes dans les pages du Washington Post. “Il a inventé un nouveau genre dans lequel le conservatisme pouvait être divertissant, voire franchement amusant”. Son exemple est aussi à méditer pour nous, ici en France.
Rush, puisse Dieu donner à ta belle âme partie trop tôt, un bel et chaleureux accueil au Paradis.
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