Iran / Ispahan : Le spectacle et les coulisses
Les fameux métaux ‘rares’ utilisés dans nos outils technologiques, l’exploitation du gaz naturel et du pétrole, la fameuse et sacro-sainte coupe du monde de football, le néolibéralisme économique… à chaque fois, pour que le spectacle soit à la hauteur de la marge dégagée, il est primordial de ne pas délivrer les secrets de fabrication. D’ailleurs, c’est exactement à cela que sert le fameux secret des affaires.
Quand bien même des populations entières seraient privées de leurs droits humains. Quand bien même les conditions de vie de ces gens surexploités et qui permettent à nos sociétés occidentales de vivre dans l’opulence seraient proches de celles de rats dans les égouts de Paris à la mi-temps d’un match de ligue des champions du PSG. Quand bien même des enfants, des hommes et des femmes devraient en mourir…

Du 7 au 14 avril 2018, à Paris, ville de spectacles s’il en est, se déroule justement une nouvelle version de cache-misère, ayant pour sous-titre ; Oh la belle dictature islamique que voilà ! Du 7 au 14 avril, vous aurez l’occasion de découvrir les charmes du fascisme religieux à l’iranienne, sponsorisé par les collectivités. C’est un peu l’occasion pour chacun des citoyens que nous sommes de participer aux massacres récurrents orchestrés par le régime théocratique Iranien. En d’autres termes, la dictature Iranienne vient faire sa pub à Paris. Et, avec infiniment de conviction démocratique et dans le cadre de la lutte contre les extrémismes religieux, la France lui prête généreusement le fleuron de son arsenal culturel ; le Louvre.
Ispahan la magnifique, un voile sur la réalité
7 jours durant, les mollahs vont pouvoir exposer la richesse culturelle de la Perse antique, s’arrogeant au passage le droit de mensonge éhonté. La vedette ? Ispahan. Troisième ville d’Iran, nichée en plein cœur du pays, 350 km au Sud de Téhéran. Ispahan la magnifique. Ispahan à la riche histoire, lisible jusque dans son architecture. Ispahan la féérique… En bref, c’est la semaine culturelle d’Ispahan à Paris. L’organisation aurait pu se limiter à évoquer la culture, et simplement la culture, ou aurait pu, au contraire, en profiter pour établir un parallèle entre le spectacle et les coulisses. Mais avec la présence du maire d’Ispahan et d’un vice président des mollahs, on se doute que l’image culture cache forcément d’autres réalités. D’ailleurs, le ministère des affaires étrangères Iranien et la mairie d’Ispahan y sont pour beaucoup dans le financement de leur auto promotion Parisienne.
Une opération de propagande en faveur de la théocratie des mollahs sous pretexte des beautés d'Ispahan est à la fois indécent et répugnant #Parispahan #Ispahan #Parispahan2018 https://t.co/J5RwovfR8t
— alenalda (@alenalda) 6 avril 2018
Rencontres, spectacles divers et variés, agriculture et irrigation, expositions, conférences, tourisme… L’Iran affiche sa plus belle image. Mais si la cosmétique est belle, elle cache mal les réalités de la vie sur place. Rien qu’en 2017, sous l’égide du maire que notre état major saura recevoir en grandes pompes, Ispahan déplore 20 pendaisons, dont trois en place publique. Pour donner un peu plus de cachet et d’authenticité à ces dernières pendaisons, les mollahs les ont pendus au cœur de la cité antique. Mais Ispahan, qui vient nous donner des leçons de gestion de l’eau, c’est aussi un fleuve à sec et des agriculteurs qui crient leur désespoir tous les jours depuis un mois. Ispahan, ce sont des artistes emprisonnés, des femmes obligatoirement voilées (des patrouilles spécifiques circulent en ville), des femmes régulièrement attaquées à l’acide, des spectacles interdits, des salles désespérément vides. En somme, exactement le contraire de ce qui nous sera présenté 7 jours durant.
Au final, il s’agit simplement d’une opération de communication, destinée à renforcer les liens commerciaux entre les deux pays. Ou plutôt entre les entreprises du CAC40, avec l’aval de notre diplomatie, et les gardiens de la révolution islamique, les pasdarans. Ceux-là même qui concentrent à eux seuls 50 % de l’économie du pays et qui détruisent allègrement les droits humains et les droits environnementaux sans même avoir à se soucier d’être poursuivis un jour. A moins que nos fameuses entreprises du CAC40, déjà bien présentes sur le sol Iranien, ne prennent enfin conscience de la nécessaire prédominance de la vie humaine sur leurs seuls intérêts financiers. On rêve sans doute. Mais peut-être pourraient-elles intégrer, à minima, que les affaires pourraient leur être tout aussi profitables dans un Iran libéré de ses chaînes fascistes religieuses.
En décembre et janvier, les Iraniens ont manifesté à #Ispahan parce qu'ils avaient faim de pain et de liberté. En mars ils ont réclamé de l'eau, le fleuve étant à sec. Ils ont payé un prix fort #SaveISpahan des mollahs #FreeIran pic.twitter.com/LuLxMMaQxQ
— csdhi.org (@CSDHI) 6 avril 2018
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