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Iran - La mort tragique de Sahar, victime du sexisme des islamistes

La mort de Sahar Khodayari, supportrice passionnée de foot empêchée d'assister à un match, est particulièrement déchirante pour tous les Iraniens, en particulier les femmes et les jeunes filles qui sont exposées à une misogynie institutionnalisée dès l’enfance. L'Iran est le seul pays au monde qui interdit l’accès des stades aux femmes et cela depuis l’arrivée des khomeynistes au pouvoir en 1979.

Sahar Khodayari, 29 ans, fut arrêtée le 11 mars 2018 à l’entrée du stade Azadi [Liberté] à Téhéran. Cette supportrice passionnée de foot s’était déguisée en homme pour pouvoir glisser entre les mailles du filet, accéder au stade et réaliser son rêve de toujours : assister à un match de foot. Incarcérée, elle passe quatre jours à l’horrible prison pour femmes de Qarchak, puis relâchée sous caution en attendant la décision du tribunal.

Après avoir appris qu’elle allait passer six mois en prison, Sahar s’est immolée par le feu devant le tribunal révolutionnaire de Téhéran le 2 septembre 2019 et a perdu la vie quelques jours après à l’hôpital.

Le décès de Sahar, surnommée "la fille en bleu" - couleur de son équipe favorite - a bouleversé les Iraniens et a soulevé une vague d’indignation à travers le monde contre la discrimination outrancière des dirigeants iraniens envers les femmes.

Or, l’Iran est le seul pays au monde qui interdit l’accès des stades aux femmes et cela depuis l’arrivée des khomeynistes au pouvoir en 1979.

La mort de Sahar est particulièrement déchirante pour tous les Iraniens, en particulier les femmes et les jeunes filles qui sont exposées à une misogynie institutionnalisée dès l’enfance.

En outre des lois discriminatoires en vigueur depuis quarante ans, qui d’ailleurs n’ont pas réussi à transformer l’Iran en société idéale des islamistes, la répression est de mise et même s’intensifie. 

Face aux mouvements de protestation qui se généralise depuis décembre 2017, le régime de tandem Khamenei-Rohani intensifie encore plus ses mesures répressives contre les libertés civiles au cours des derniers mois. Ces mesures ciblent tout particulièrement les femmes afin de contrôler une population excédée par le chômage, la pauvreté et la corruption qui gagnent de plus en plus le terrain en Iran.

La répression devient encore plus intense avec les nouvelles mesures annoncées par les responsables de nombreux organes de répressioncontre les comportements, selon eux,"obscène" et "inapproprié".

"Nâzer 1","Nâzer 2", deux plans répressifs

Hossein Ashtari, commandant de la Force de la sécurité de l'État (SSF) réitérant "le renforcement des plans de sécurité morale et leur application ferme" a annoncé le 18 juillet un nouveau plan "Nâzer 1"[Surveillant 1] qui cible les femmes qui refusent de porter le voile en conduisant ou à l’intérieur des véhicules. Cet ex-gardien de la révolution a déclaré que suite à l’envoi de milliers de SMS aux conductrices,"150.000 femmes s’étaient engagées auprès de la police à ne plus commettre ce ‘crime’". Il s’est également vanté des interventions de 32 organes du régime chargés ainsi d’ôter la liberté des femmes même dans leurs véhicules.

Mohammad Gholami, chef du "QG de la moralité [police des mœurs] et des patrouilles de lutte contre le vice" dans la province de Khorasan-Razavi (nord-est de l’Iran), de son côté s’est exalté le 24 juin de la formation de ces patrouilles : "50% des divisions seront installées au centre de la province. 12 gouvernorats ont déjà commencé à travailler avec plus de 8.000 agents et, d’ici à la fin de l’année, les divisions de la patrouille de moralité couvriront toutes les villes de la province". 

Ayoub Soleimani, le commandant par intérim de la police, de son côté a fait part d’un autre nouveau plan, "Nâzer [Surveillant] 2" qui entrera en vigueur dès samedi 31 août 2019 dans les lieux publics en Iran "…notre présence et notre suivi seront plus sérieux", a précisait Soleimani.

Selon le plan "Nâzer 2", la police sera présente partout dans le pays pour surveiller le comportement des citoyennes surtout, et donner des "avertissements" à celles considérées comme "mal voilées" selon les normes misogynes du régime et exercer ainsi une pression maximale sur les femmes.

Les contrevenantes sont sévèrement punies

Trois femmes ont été condamnées le 31 juillet par le tribunal révolutionnaire de Téhéran. Mojgan Keshavarz à 23 ans et 6 mois de prison, Monireh Arabshahi et sa fille Yasaman Ariyani chacune à 16 ans de détention pour avoir fait campagne pacifiquement dans le métro contre la loi du hijab obligatoire.

Un tribunal a condamné l’activiste civile, Saba Kord Afshari, à 24 ans de prison pour "trouble à l’ordre public" pour avoir protesté contre le port obligatoire du voile et refus de faire des "aveux télévisés". Agée d'une vingtaine d'années, Saba a été transférée de la sinistre prison de Qarchak au quartier des femmes de la tristement célèbre prison d’Evin où elle est actuellement détenue.

Atefeh Rangriz, chercheuse et militante des droits humains, a été condamnée à 11 ans et six mois de prison et à 74 coups de fouet pour avoir assisté au rassemblement pacifique des travailleurs organisée à l’occasion de la Journée internationale du travail, à Téhéran, le 1er mai 2019.

Le 26 août 2019, Reporters Sans Frontières a déclaré sur son site Internet qu'elle était "alarmée" par une "nouvelle vague d'arrestations et d'interrogatoires de femmes journalistes" en Iran depuis début août 2019 : "La République islamique est désormais le plus grand geôlier de femmes journalistes au monde, avec un total de dix personnes détenues", a déclaré RSF.

L’intensification de la répression des femmes au cours des derniers mois en Iran s’explique par ailleurs, par la popularité que Maryam Radjavi, la dirigeante de la Résistance iranienne et l’ennemie jurée des ayatollahs, bénéficie de plus en plus auprès des femmes et des jeunes iraniens, grâce à son plan à dix mesures pour l’Iran de demain et aux activités grandissantes des foyers de la Résistance à l’intérieur du pays. Cette musulmane pratiquante est la défenseure acharnée et déterminée des droits des Iraniennes et d’un gouvernement laïc pour l’Iran. A l’opposé de la vision rétrograde des islamistes au pouvoir en Iran, la direction de la Résistance iranienne est entièrement dans les mains des femmes décidées à chasser à jamais la misogynie de ce pays. Il n’est donc pas surprenant que dans les milieux du régime iranien, on entend dire que Maryam Radjavi aurait déjà gagné la rue en Iran.


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11 réactions à cet article    


  • leypanou 19 septembre 2019 17:48

    C’est dommage pour cette pauvre dame à cause des timbrés en Iran mais personnellement, si on m’empêche d’assister à un match de foot, je n’irais pas et puis c’est tout.

    Quant au soutien de l’auteur à Maryam Radjavi, je rappelle à ceux qui ne le savent pas qu’il n’y a pas longtemps, son mouvement le MEK a été considéré comme une organisation terroriste. Mais, quand on va dans le sens de l’agenda de l’Axe du Bien, tout vous sera pardonné.


    • pemile pemile 19 septembre 2019 18:18

      @leypanou "Quant au soutien de l’auteur à Maryam Radjavi, je rappelle à ceux qui ne le savent pas qu’il n’y a pas longtemps, son mouvement le MEK a été considéré comme une organisation terroriste."

      Et vous allez nous expliquer pourquoi cette accusation a été annulée en 2011 par le parquet antiterroriste ?


    • leypanou 19 septembre 2019 18:42

      @pemile
      lisez mon commentaire qui n’est pas très long jusqu’à la fin.


    • pemile pemile 19 septembre 2019 18:49

      @leypanou « lisez mon commentaire qui n’est pas très long jusqu’à la fin. »

      J’ai !

      Il est plus facile de dénoncer « l’agenda de l’Axe du Bien » (avec Majuscules !) que de dénoncer des tarés d’islamistes quand c’est des femmes qui les combattent ?


    • leypanou 19 septembre 2019 19:00

      @pemile
      bravo, vous avez dû être à Villepinte pour soutenir Maryam Radjavi quand elle y a organisé son meeting, en présence de Rama Yade et Rudi Giulani.


    • pemile pemile 19 septembre 2019 19:26

      @leypanou "bravo, vous avez dû être à Villepinte pour soutenir Maryam Radjavi quand elle y a organisé son meeting, en présence de Rama Yade et Rudi Giulani."

      Non, mais vous allez m’expliquer votre aversion pour le combat contre une dictature religieuse ?


    • pemile pemile 19 septembre 2019 22:39

      @Cyrus (TRoll de DRame) « l’OMPI »

      T’inquiètes, je n’en ferais pas la promotion, je sais qu’ils trainent de sacrées casseroles et sont plus qu’ambigus, mais c’est la façon dont Leypanou utilise la référence à Radjavi comme bête noire des ayatollahs pour nier le fond de l’article sur la « résistance » féminine iranienne qui me donne envie de le titiller !


    • sls0 sls0 19 septembre 2019 23:01

      @Cyrus (TRoll de DRame)
      Effectivement il vaut mieux pas se dire moudjahidine du peuple en Iran, on se fait lyncher.
      Ils ont des milliers de morts iraniens sur leur conscience suite à leur coopération avec Saddam et Israël. C’est un peu la légion Charlemagne iranienne.
      Pas sûr que le bien du peuple iranien soit leur première motivation.
      Ils peuvent faire tout les programmes politiques qu’ils voudront et qui plairont à l’Otan, ils rentrent chez eux ils se feront lyncher par la population.
      Les hutus qui se sont réfugié en RDC n’ont plus trop la cote non plus au Rwanda pourtant eux ne travaillaient pas pour des puissances étrangères.
      La mode en ce moment c’est faire chier l’Iran, du coup leur parias on les a retiré des listes terroristes. Et du coup on a droit à leur prose ici.
      Personnellement ça ne me dérange pas mais j’aime bien remettre dans le contexte. De la prose certainement sponsorisée par la NED.


    • pemile pemile 19 septembre 2019 23:16

      @sls0 « Effectivement il vaut mieux pas se dire moudjahidine du peuple en Iran, on se fait lyncher. »

      Surtout pas les ayatollahs, il me semble que l’OMPI a toujours une base active en Iran.


    • sls0 sls0 19 septembre 2019 22:24

      Il y a plus d’étudiantes que d’étudiants en Iran dixit Bloomberg.

      La transition démographique à eu lieu au début des années 80 en Iran. C’est la femme qui décide pour ses grossesses une transition démographique, ça implique éducation est respect.

      Bien sûr que c’est pas merveilleux en Iran par rapport à nos critères mais il y a des stats qui disent l’inverse de la doxa.


      • pemile pemile 20 septembre 2019 15:20

        @leypanou « elle compte sur pemile pour « booster » l’article. »

        Mais on a bien compris que vous vous foutez du sort des femmes face à l’islam.

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Simin Nouri

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