Iran - La nomination de Ebrahim RaÏssi : Un ultime sursaut pour essayer de préserver le régime
Le nouveau chef du judiciaire en Iran est connu pour être surtout l’un des principaux acteurs des massacres de 1988 et mais aussi le candidat malheureux aux dernières présidentielles iraniennes.

Membre de la ‘Commission de la Mort”, Ebrahim RaÏssi figure parmi ceux qui ont exécuté la fatwa de L’ayatollah Khomeiny pour éliminer plus de 30 000 opposants politique en 1988 dont mon frère Ahmad Raouf-Basharidoust que j’ai publié son histoire dans un livre de BD. " Un petit prince au pays des mollahs “. Un massacre considéré comme le plus grand crime contre l'humanité depuis 1945 et qui reste étrangement impunis depuis. La nomination de RaÏssi comme figure de référence de la justice iranienne laisse songeur sur le devenir des droits de l'homme en Iran.
Cette nomination est aussi et surtout un message clair adressé à tous les opposants au régime. Ce professionnel de la répression n'a pas été nommé par hasard. 30 ans qu'il gravit les échelons au sein de l'appareil judiciaire iranien, 30 ans qu'il est proche des ayatollahs au pouvoir, 30 ans d'expérience dans la violence qui feront certainement la différence. Ali Khamenei en le nommant lui a confié une mission, celle de transformer l'appareil judiciaire afin qu'il soit “en ligne avec ses besoins, avancées et défis”. Cela donne une idée assez précise de la direction prise par le régime.
Après 1 an et demi de manifestations populaires à travers tout le pays, le peuple ne décolère pas. Les mollahs n’ont pas d’issue de secours face au mouvement de protestation national et aux soulèvements qui ont plongé le régime dans l’agonie. Ses convulsions et ses tensions internes ne lui laissent plus aucune occasion de se livrer à des mises en scène de modération. Les mollahs sont dans l'impasse quant à l'issue de ces mouvements. Une chose est certaine, vue l’ampleur des manifestations, les opposant ne s'arrêteront pas tant que les mollahs resteront à la tête du pays.
Avec cette nomination, Ali Khamenei joue sa dernière carte, celle de la terreur, de la violence et de la répression accrue. Un ultime sursaut pour essayer de préserver son régime. Espérons que dans sa quête, il ne fasse pas la même terrible erreur que Khomeiny, qui, quelques mois avant sa mort, avait lancé une fatwa réclamant l'élimination pure et simple des 30000 prisonniers politiques pour la plupart les membres de l’organisation de l’OMPI L’ennemi juré du régime iranien.
On aurait pu penser que les parties soit disant modérée du pouvoir se serait élevé contre cette nomination. Il n’en est rien. Les différentes factions du régime se sont même félicités de voir RaÏssi ainsi installer à la tête du système judiciaire iranien. Une preuve de plus qui vient ébranler la conception selon laquelle le gouvernement iranien serait soit disant modéré. Mollahs et gouvernement iranien n’ont qu'une seule et unique ambition : éliminer toute opposition afin de préserver leur pouvoir et garder la mainmise sur les richesses du pays, et ce au détriment du peuple iranien.
Les manifestations populaires sont loin de s’estomper, quant aux arrestations des opposants, celles-ci vont sans nul doute connaître une croissance exponentielle dans les prochaines semaines. Le mirage de la modération étant passé place désormais à la répression.
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