Iran : quelques nouvelles du Front
Les conseillers de la Maison Blanche sont nombreux à pousser Obama à s’engager plus en avant contre le régime iranien. Pour eux, l’acquisition d’armes nucléaires par ce régime ne constitue pas seulement une grave menace pour les États-Unis et la sécurité de ses alliés, mais pourrait aussi consolider le régime au pouvoir.

De l’autre côté de l’Atlantique un match décisif se joue à nouveau entre les Etats-Unis et l’Iran, à travers une partie d’échecs entamée par les deux pays depuis de nombreuses années sur le programme nucléaire iranien. Dans ce contexte politique tendu, on presse davantage le président américain à poursuivre et à étendre les sanctions économiques prises contre ce régime, tout en exhortant l’Union européenne et la Russie à faire de même en s’engageant aux côtés des Etats-Unis.
L’homme a terminé sa grande réforme sociale et peut se consacrer à l’épineux dossier international. En poursuivant une pression économique et politique contre le régime iranien, tout en soutenant son peuple, le président Obama pourrait ainsi offrir une vision cohérente et synthétique de sa politique étrangère, dans la foulée du discours d’Oslo avec une approche historique pour le peuple iranien et le monde musulman dans son ensemble.
L’un des objectifs stratégique retenu contre l’Iran serait d’empêcher ce régime à progresser rapidement sur son programme de recherche nucléaire. Les américains demandent à l’U.E. et la Russie de rendre le coût du développement des armes nucléaires suffisamment élevé pour ralentir l’exécution de leur programme voire même de les obliger à revoir leur démarche stratégique.
Bien que la Maison-Blanche ait indiqué une préférence pour des sanctions ciblées, les sanctions prises contre les grands du secteur pétrolier iranien seront un outil puissant de négociation, pour dissuader à la fois le régime de développer des armes nucléaires et encourager l’Union européenne et la Russie à mener des mesures économiques plus strictes envers l’Iran.
Les efforts du sous-secrétaire du Trésor Stuart Levey qui poursuit ses actions punitives contre les actifs financiers du régime iranien, continuera d’avoir le soutien de l’administration américaine afin de compléter des sanctions plus larges contre le secteur pétrolier
En 2008, l’U.E. a exporté près de 16 milliards de dollars de marchandises vers l’Iran. C’est donc un partenaire commercial majeur pour l’Iran. C’est ce qui fait dire à Obama, que l’U.E. est la seule qui ait véritablement les moyens d’isoler ce régime.
La Russie, qui est le premier exportateur de ventes d’armes vers l’Iran a également promis qu’elle était à présent favorable à des sanctions contre le régime iranien. Seule la Chine fait bande à part et semble de plus en plus réticente à participer à toute sanction réclamée par l’ONU.
Enfin, en s’appuyant sur son discours, le président Obama devrait offrir un plus grand soutien rhétorique aux manifestants iraniens. Obama a été sage d’ailleurs, de rester à l’écart des manifestations post-électorales de juin 2009. Un soutien public aux manifestants aurait pu faire naître certaines polémiques que le régime d’Ahmadinejad aurait exploitées à son compte.
Depuis Novembre de l’année dernière, le nouveau slogan des étudiants contestataires iraniens est "Obama, Obama, dis clairement si tu es avec nous ou avec eux !"
Dans son discours d’Oslo, le nouveau Prix Nobel en avait profité pour leur apporter un élément de réponse en promettant d’encourager les manifestations pacifiques. A la suite de cet appel, des centaines de milliers de personnes avaient alors défilé silencieusement dans les rues de l’Iran.
Enfin le nouveau rebondissement d’Hamadan vient à nouveau brouiller quelques cartes. Et on peut se demander si l’attentat raté contre Ahmadinejad, n’arrive pas à point nommé pour aider le président iralien à convaincre ses adversaires politiques intérieurs, que l’ennemi de l’Iran est étranger et qu’il veut, preuve à l’appui, destabiliser le pays tout entier.
Ce discours trouverait un écho favorable chez les Gardiens de la Révolution qui ont une grande influence militaire et économique dans le pays.
Voici donc la situation en cette fin août 2010 où les israéliens sont toujours priés de se tenir à l’écart. Mais pour combien de temps encore accepteront-ils de jouer les potiches au coeur de cette région ?
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