Italie : Adieu Silvio, bonjour Mario !
C’est finalement le Lombard Mario Monti (68 ans), ex-commissaire européen à la concurrence, fondateur du think tank européen Bruegel regroupant 26 firmes mondiales et non moins conseiller de la Banque d’affaires Goldman Sachs, qui succédera à Silvio Berlusconi, lequel a présenté sa démission ce samedi 12 novembre, après 17 années passées à la tête du pays. Le point sur le parcours d’un “homme de réseaux”.
Diplômé en économie et management de l’Université Bocconi de Milan, c’est à l’Université de Yale que Mario Monti choisit de poursuivre ses études sous la férule de James Tobin, prix nobel d‘économie et notamment célèbre grâce à la fameuse taxe sur les transactions financières dont il est l’inventeur.
L’homme - on s’en souvient - avait fait payer à Microsoft une amende record pour abus de position dominante ; un combat qu’il fit gagner à la Comission européenne, notamment lorsqu’il occupait le poste de commissaire à la concurrence de 1999 à 2004, aux côtés de Romani Prodi.
Un succès qui vient édulcorer un précédent échec de la précédente Commission tant décriée présidée par Jacques Santer, contrainte de démissionner, et au sein de laquelle Mario Monti s’occupait du marché intérieur. Il ne se laissera pas abattre pour autant et crée en 2005 le think tank européen Bruegel, qui regroupe 26 firmes à l’échelle internationale. Il en est aujourd’hui le président honoraire ; un statut qu’il cumule avec cet autre de conseiller international de la Banque d’affaires Goldman Sachs.
Membre du Groupe de réflexion sur l’avenir de l’Europe (Reflection Group on the future of Europe) créé par le Conseil européen, Mario Monti, selon certains observateurs, serait l’homme de la situation pour une prompte action de sortie de crise de l’Italie.
En tout cas selon l’analyste Paul Taylor, relayé par Euronews, le successeur de Berlusconi serait “un homme d’acier, déterminé, posé, persuasif ! ”. Mario Monti - faut-il le dire - est connu pour son appartenance à tous “ces cercles très fermés de la planète, où de puissantes élites se rencontrent ”. Cet “homme de réseaux”, estime Taylor, serait “très estimé et apprécié” en ces sphères.
Bref, si l’on en croit les observateurs, le Lombard Mario Monti disposerait de tous les talents et atouts nécessaires pour juguler les effets de la crise en Italie. Il ne nous reste plus qu’à lui souhaiter bon courage, en espérant qu’il sera à la hauteur des attentes de la foule venue conspuer Berlusconi, ce samedi 12 novembre, pour célébrer son départ après 17 années - peu glorieuses - passées à la tête du pays. Adieu donc Silvio, et... bonjour Mario !
Abdoulaye Jamil Diallo
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