Japon : contrôle biométrique
Les deux doigts et une photo numérique.
![](http://www.agoravox.fr/local/cache-vignettes/L300xH200/Mont_Fuji_suite_11_aout_2007_042-c9dc9.jpg)
Début novembre, le Japon mettait en place un contrôle de nouvelle génération à l’arrivée des étrangers sur le sol de l’archipel. L’empreinte des deux index corroborée à une photo numérique prise sur le vif, à l’aéroport de Narita. Le contrôle biométrique qui me semblait de la science-fiction il y a encore quelques années est devenu une réalité. Les Etats-Unis semblent relever ce qui s’apparente à un défi puisqu’ils mettent en place dans six Etats le contrôle à partir des dix doigts. Malheur à celui qui ne les aurait pas tous... Au Japon, on nous informe que cette disposition permettra de combattre le terrorisme. De quel terrorisme parle-t-on exactement ? Quelles sont les vraies motivations des Japonais pour en être arrivé là ? Si on regarde ce qu’il s’est passé dans l’histoire des vingt dernières années, on se rend compte que les Japonais ont en effet été victimes d’un acte terroriste dans le métro au gaz Sarin en 1995. Il s’agissait d’une secte japonaise, dirigée par des Japonais, exclusivement japonaise. Il y a quelques années, un homme d’origine franco-algérienne en relation avec des terroristes a été interpellé pour avoir servi de base arrière financière au Japon. Voilà, nos amis japonais ont donc décidé de se protéger en tout et pour tout d’un personnage qui, finalement, n’a commis aucun délit sur le sol japonais, mais qui a eu le tort de ne pas faire partie des puissants qui eux savent camoufler les mouvements financiers sans jamais être inquiétés. Les Japonais ont de gros problèmes avec leurs retraites, des données relevant l’activité de milliers d’employés ont été égarées lors du transfert informatique de ces informations. Ce scandale met en péril la retraite de personnes qui sont déjà dans un état avancé de précarité. Ça peut faire sourire lorsqu’on parle du Japon, mais il y a une vraie précarité qui s’installe tant au niveau des jeunes qui acceptent des emplois à mi-temps ici et là pour faire un plein temps au final, que des personnes les plus âgées contraintes de travailler au-delà de 70 ans. Cette sécurité-là est trop douloureuse pour en parler. Alors, le gouvernement décide d’agiter, dans l’ombre des Etats-Unis, le pantin de la peur et du repli sur soi. C’est bien connu qu’en France, l’extrême droite reçoit de nombreux suffrages dans les campagnes, là où il n’y a pourtant pas de Noirs ni de Maghrébins (à part Kamini bien sûr).
Il est demandé aux étrangers, quel que soit le temps qu’ils ont séjourné au Japon, d’aller dans la file de gauche à l’aéroport et de montrer patte blanche avant d’entrer. L’ADN en France, les dix doigts aux Etats-Unis, la photo et les deux empreintes au Japon, l’heure du repli sur soi a vraiment sonné et si tout ça a largement dépassé le ridicule, on se demande simplement quelle autre mesure viendra agresser notre limite de l’acceptable. La violence institutionnelle a ses limites que la liberté individuelle ne saurait tolérer. Aujourd’hui nous acceptons parce que nous sommes dans une précarité individuelle constante. Nous sommes dans un système où la base devient si faible que la seule porte de sortie est le succès personnel. Quel meilleur système carcéral pourrait nous tenir en détention si fermement à l’extérieur ?
14 réactions à cet article
Ajouter une réaction
Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page
Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.
FAIRE UN DON