Je me présente, je m’appelle Zika…
– Bonjour à toutes et à tous. Je me présente, je m’appelle Zika.
– Bonjour Zika, lancent en chœur les autres participants dont H1N1, Chikungunya et Grippe Aviaire. Ebola, qui est présent, ne dis rien et reste en retrait.
– J’adhère aujourd’hui au mouvement des Virus Anonymes car j’ai atteint la barre des 1,5 million de victimes, reprend Zika.
Applaudissements et encouragements résonnent dans le tube à essai.
– Je te félicite Zika, lui dit Chikungunya. On veut en savoir plus. D’où viens-tu ? Quel est le parcours qui t’as mené à cet incroyable succès ?
– J’ai été découvert pour la première fois en 1947 dans la forêt qui porte mon nom au pays d’Ouganda en Afrique. Je ne m’occupais à l’époque que de quelques singes mais je nourrissais déjà de plus grandes ambitions. Je me suis ensuite introduit dans quelques hommes dans mon pays en 1952 grâce à mon moyen de transport préféré : l’Aedis, aussi appelé…
Sur ces mots, Zika laisse un court temps de silence afin de produire un effet sur son public. Il reprend :
– Le moustique-tigre.
Des « Ooohhh » de curiosité et d’admiration se font entendre. Chikungunya qui se servait aussi de ces moustiques acquiesce de la tête et lui fait signe de continuer son récit.
– J’ai très vite compris qu’on allait former une super équipe et j’ai commencé mon extraordinaire voyage. Mon histoire débute sur l’île de Yap en Micronésie en 2007 : 5 000 victimes. Je ne sais pas si c’est l’ivresse provoquée par cette petite victoire mais j’ai connu une traversée du désert pendant 6 longues années. Rien à me mettre sous la dent. Si, il y a bien eu quelques tribus dont je ne sais même pas le nom qui m’ont permis de survivre mais c’est tout. J’étais au fond du trou. Je pensais disparaître sans même que l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) ne sache que j’existais.
Des larmes commencent à couler sur les joues des différents virus.
– Et là, je l’aperçois, au loin… La Polynésie française, théâtre des débuts de ma success story. Hollywood me voilà ! 55 000 victimes ! Fièvre, éruptions cutanées, fatigue, douleurs musculaires et articulaires, je leur mets la totale. Il reste quand même une petite ombre au tableau : 80% des personnes que je touche n’ont aucun de ces symptômes. Et pour ceux qui les ont, les médicaments habituels font l’affaire. Mais j’ai pris conscience de mon potentiel et je me dirige maintenant vers le continent américain !
– Hourra ! s’enjaillent H1N1 et Grippe Aviaire. Ebola, lui qui vient de disparaître, continue de bouder dans son coin.
– J’arrive au Brésil en mai 2015, Samba di Janeiro ! C’est dans le pays du foot que je passe de corps en corps pour atteindre le but ultime, la coupe du monde du virus : être déclaré urgence de santé publique de portée mondiale par l’OMS en 2016. J’ai donc atteint 1,5 million de victimes. En plus de ça, je rajoute quelques cordes à mon arc. Il paraîtrait que lorsque j’atteins un femme enceinte, le bébé soit atteint de microcéphalie, c’est-à-dire qu’il naît avec un retard de développement du cerveau qui va le handicaper à vie. J’ai aussi la capacité de transmettre le syndrome de Guillain-Barré, alors là, c’est carrément une maladie qui provoque des paralysies et qui est capable de donner la mort. J’aurais tué 3 personnes avec mon attaque Guillain-Barré en Colombie.
Un frisson parcourt alors les rangs.
– Et maintenant Zika ? Qu’est-ce que tu comptes faire ?
– Maintenant ? Dieu bénisse la mondialisation, je vais m’exporter sur la Terre entière ! J’ai réussi à m’introduire dans le sperme d’un mec pour être transmis sexuellement. Les complotistes commencent à parler de moi et vont s’occuper de construire ma légende. Qui sait ? Les juifs m’ont inventé pour éliminer les latinos avant de s’attaquer aux palestiniens ? Ou mieux, des extraterrestres m’ont immiscé en Ouganda. Je les laisse se charger des explications. Et les gars, la cerise sur le gâteau ? Obama a parlé de moi, il a demandé 1,8 milliard de dollars au Congrès pour me combattre. 1,8 milliard ! J’ai une idée de série télé pour HBO, Zika, le virus qui valait 2 milliards !
Et tous se mirent à rire de bon cœur. Sauf Ebola, qui fait toujours la gueule.
Lire l'article sur le site : http://l1ghts.fr/zika/
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