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Jimmy Carter, le centenaire militant

« J’essaie juste de tenir pour pouvoir voter pour Kamala Harris ! » (Jimmy Carter le 3 août 2024).

Tient-il obstinément parce qu'il veut voter absolument pour Kamala Harris dans quelques semaines (le 5 novembre 2024) ? Ne faut-il pas craindre un détachement complet après les élections américaines ? En attendant, l'ancien Président des États-Unis et Prix Nobel de la Paix Jimmy Carter fête son 100e anniversaire ce mardi 1er octobre 2024. Son premier centenaire !

Inutile de préciser qu'il bat tous les records de longévité, nombre d'années après avoir quitté la Maison-Blanche et âge d'un ancien Président des États-Unis. Il y a de plus en plus de centenaires, ce n'est donc pas étonnant. On se demandera toujours : mais comment atteint-on 100 ans ? Pas quelle est la méthode, mais dans quel état est-on à 100 ans ?

Pour être franc, l'état de santé de Jimmy Carter serait plutôt mauvais. C'est son petit-fils Jason Carter qui l'aurait rapporté au journal géorgien (Jimmy Carter est originaire de Géorgie et y séjourne) "Atlanta Journal Constitution" le 3 août 2024. Le grand-père répondait à une question de son fils Chip Carter qui lui demandait s'il fêterait son 100e anniversaire. Jimmy a résolument dit oui. Détermination à ne pas faire manquer une seule voix à la future Présidente démocrate des États-Unis !
 

C'est la première fois que Jimmy Carter fête son anniversaire seul, seul dans le sens où son épouse, pendant soixante-dix-sept ans, Rosalynn est morte 19 novembre 2023 à l'âge de 96 ans. Pour l'ancien Président américain, l'enterrement de son épouse, le 29 novembre 2023 à l'église baptiste Maranatha de Plains (ville natale des deux époux, en Géorgie), fut sa dernière apparition publique (en présence de Joe Biden), et il ne compte plus en faire d'autre.





Jimmy Carter est très malade, il a été placé en soins palliatifs chez lui le 18 février 2023. Beaucoup craignaient que ce ne fût qu'une questions de jours ou de semaines, et cela fait plus d'un an et demi qu'il y est. En communiquant ainsi, il souhaitait promouvoir les soins palliatifs à domicile, et dédramatiser, dire que ce n'était pas forcément le seuil de la mort, que c'était une manière de poursuivre sa vie, de terminer sa vie de manière plus confortable, moins douloureuse, entouré des siens. Cela a fait couler beaucoup d'encre et provoquer de nombreux débats publics mais aussi privés, dans l'intimité des familles américaines.
 

Il a quand même la baraka, car le 12 août 2015, il avait annoncé qu'il avait un cancer du cerveau. Huit jours plus tard, qu'il se faisait traiter par radiothérapie. Et comme par miracle, le 6 décembre 2015, qu'il était guéri. Il a eu plus de chance que John MacCain.

Sa volonté de voter absolument pour ces élections de 2024 n'est pas sans une grande motivation : la Géorgie fait partie des États incertains qui départageront Donald Trump et Kamala Harris. La candidate démocrate porte aujourd'hui l'héritage de Jimmy Carter plus que tout autre candidat démocrate : « Elle sait ce qui est juste et elle se bat pour cela. » a insisté Jason Carter. À Chicago, lors de la Convention nationale démocrate le mois dernier, Jason Carter avait en effet indiqué : « Kamala Harris porte l'héritage de mon grand-père. (…) Elle comprend que le leadership est une question de service et non d’égoïsme. Elle sait aussi que l’on peut faire preuve de force et de décence. Et que l'on peut faire beaucoup plus de choses avec le sourire qu'avec un air renfrogné ! ».
 

L'ancien Président devrait pouvoir voter par correspondance. Son bulletin de vote devrait arriver en principe un mois avant le scrutin, soit le 5 octobre 2024. En fait, le bureau de vote du comté de Sumter, en Géorgie, dont dépend Jimmy Carter, a déjà annoncé que les bulletins de vote seraient envoyés à partir du 7 octobre 2024 et que la date limite pour s'inscrire au vote par correspondance en Géorgie était le 25 octobre 2024. Pour pouvoir voter par correspondance, il faut remplir certaines conditions bien répertoriées, comme être étudiant, ou personne âgée, ou personne à situation de handicap, etc.

Lorsqu'un bulletin de vote par correspondance arrive au bureau de vote, il est immédiatement "verrouillé" par les assesseurs. Le porte-parole du bureau du secrétaire d'État de Géorgie Robert Sinners a expliqué le 24 septembre 2024 : « Une fois que le bulletin est retiré de l'enveloppe, il n'y a aucun moyen de remonter jusqu'à l'électeur qui l'a mis. ».

Alors que ce sera certainement la dernière élection où Jimmy Carter pourra voter, son arrière-petit-fils (fils de Jason) Henry Carter, qui vient d'avoir 18 ans, a déclaré le 17 septembre 2024 que, pour lui, ce serait au contraire la première fois qu'il pourrait voter. L'alpha et l'oméga ! Une grande émotion.
 

Le Carter Center a organisé le 17 septembre 2024 à 19 heures 30 au Fox Theatre d'Atlanta un grand concert pour le centenaire de Jimmy Carter, un événement musical avec des vedettes de renommée mondiale de la pop, du rock, du jazz, du hip-hop, du gospel, de la country, de la musique classique, etc., pour rendre hommage à l'ancien Président, pour célébrer son action au service de l'humanité.
 

Les billets étaient vendus 100 dollars l'unité, en signe de clin d'œil pour les 100 ans du Prix Nobel. Les recettes de ce concert ont été versées au Carter Center, la fondation créée en 1982 par Jimmy et Rosalynn Carter pour promouvoir la paix et la santé dans le monde et qui lui a valu le Prix Nobel de la Paix en 2002.
 

Ce concert était sans doute la meilleure forme d'hommage que pouvait recevoir Jimmy Carter. Chuck Leavell, qui a participé à cet événement, ancien claviériste des Allman Brothers et des Rolling Stones, a rappelé la campagne présidentielle de 1976 : « À l’époque où Jimmy Carter se présentait à la Présidence, les Allman Brothers ont donné des concerts pour sa campagne parce que nous croyions en sa vision d’espoir et de changement pour l’Amérique. Nous n’aurions jamais pu imaginer l’impact positif qu’il aurait sur le monde entier. (…) C’est un honneur de jouer à son centième anniversaire et de célébrer un homme dont l’héritage continuera sûrement d’inspirer les générations futures. ».
 

Une immense mosaïque est en train de se constituer avec toutes les photos et films envoyés par les citoyens, américains ou étrangers, pour être offerte le jour de son anniversaire le 1er octobre 2024. On peut la voir sur cette vidéo.





2024 restera une année cruciale pour les États-Unis. Le peuple américain, profondément divisé, choisira entre l'espoir et l'outrance, entre les démocrates et les trumpistes. La figure tutélaire de Jimmy Carter, aimé de toute l'Amérique, mais aussi du monde entier, les nombreux messages de sympathie qu'il reçoit à chaque anniversaire le prouvent, et plus encore pour son centenaire, donne une autre image des États-Unis que la grossièreté, le mépris, le machisme. Une image d'espoir, de paix et surtout, d'apaisement du débat politique. C'est tout le défi qu'aura à relever Kamala Harris, qu'elle soit élue... ou pas.


Aussi sur le blog.

Sylvain Rakotoarison (28 septembre 2024)
http://www.rakotoarison.eu


Pour aller plus loin :
Une mosaïque pour Jimmy !
Jimmy Carter a 100 ans.
Jimmy Carter a 90 ans.
Le dernier sage ?
L'Amérique de la Paix.
Jimmy Carter et le temps des cacahuètes.
Lauren Bacall.
Maurice Jarre.
Bill Clinton.
Vera Miles.
Les Yes-She-Can de Barack Obama !
Kamala Harris sera-t-elle la première femme Présidente des États-Unis ?
USA 2024 : Joe Biden se retire et soutient Kamala Harris !
Donald Trump victime d'une tentative d'assassinat.
Les 80 ans du Débarquement en Normandie.
Ronald Reagan.
Triste Trump (hic) !
Paul Auster.
Standard & Poor's.
Moody's et Fitch.
Les 75 ans de l'OTAN.
Lee Marvin.
Les 20 ans de Facebook.
Bernard Madoff.
La crise financière mondiale de 2008.
La boîte quantique.
Maria Callas.
Henry Kissinger.
Alexander Haig.
Katalin Kariko et Drew Weissman.
Rosalynn Carter.
Walter Mondale.
Marathonman.
Bob Kennedy.

 

 


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9 réactions à cet article    


  • Gégène Gégène 1er octobre 11:42

    Pas encore DCD, le Carter ?

    Alors sa vie d’ange, c’est pas maintenant ?!?

    (pas taper, j’avions trop envie)


    • ETTORE ETTORE 1er octobre 12:17

      Un peu.... à Sec le Carter, non ?

      100 BALAIS, et penser encore à faire iech le monde à venir, par ses choix , ne relève t’il pas d’un syndrome de futur zombie ?


      • Seth 1er octobre 13:17

        L’adoration des vieilles guimbardes !


        • mac 1er octobre 18:54

          @Seth
          Peut-être que l’avantage des vielles guimbardes, c’est que le complexe militaro-industriel qui tire les ficelles, a moins de mal avec elles ?


        • pasglop 1er octobre 13:37

          Voir Dick Cheney, jadis destructeur de l’Irak et de l’Afghanistan soutenir aujourd’hui Kamala Harris donne une vague idée de l’image d’espoir, de paix et d’apaisement qui attend ce pays pour les quatre ans à venir.


          • Buzzcocks 1er octobre 14:01

            @pasglop
            Je vous apprends visiblement qu’en démocratie, on vote très rarement pour quelqu’un, mais souvent contre l’autre.
            Enfin, on peut aussi ne pas voter


          • mac 1er octobre 18:50

            @Buzzcocks
            en démocratie, on vote très rarement pour quelqu’un, mais souvent contre l’autre.


            C’est quoi, un postulat ?
            A mon avis l’enjeu de ces élections est plus de savoir si on va mettre fin à la croisade woke qui nous mène tout droit à la troisième guerre mondiale au nom du « bien » ou si on arrête ça...


          • mursili mursili 2 octobre 12:11

            Gageons que le président Trump décrétera en son honneur trois jours de deuil national.


            • phan 2 octobre 12:41
              « Lorsque Jimmy Carter entreprend son premier voyage au Proche-Orient en 1973, le gouverneur de Géorgie, État modeste du Sud des États-Unis, est un quasi-inconnu. En trente ans, il va devenir l’un des meilleurs connaisseurs de la région. Proche d’Ytzhak Rabin, de Moshé Dayan et de Golda Meir, il a dialogué avec tous ceux, d’Anouar el-Sadate à Ehud Olmert, de Hussein à Yasser Arafat, qui ont imprimé leur marque dans l’histoire tourmentée de cette partie du monde. Ce livre reconstitue ainsi la chronologie des événements, crises, guerres et négociations successives dont Carter fut l’acteur ou le témoin. Rendant hommage au courage d’Israël, qui sut l’emporter par deux fois suite à l’agression de ses voisins, le président Carter n’en jette pas moins un regard critique sur la politique de ses dirigeants actuels. Pour établir une paix durable entre Israël et la Palestine, estime Jimmy Carter, le respect des décisions de l’ONU, c’est-à-dire le retour aux frontières de 1967, est nécessaire. Examinant le sort de la Palestine, il dénonce une logique d’apartheid qui empêche son développement économique, réduit ses habitants à la misère et au désespoir. Ce plaidoyer pour la paix s’achève par une description détaillée des étapes qui peuvent aboutir, selon l’auteur, à une cohabitation pacifique entre les fils d’Ismaïl et d’Israël. »
              Palestine : la paix, pas l’apartheid - Broché – 24 octobre 2007 de Jimmy Carter (Auteur), Jean-Paul Mourlon (Traduction)

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