L’affaire Ali Arrass, suite et fin ? Rien n’est moins sûr !
L'affaire Ali Arrass, suite et fin ?... Rien n'est moins sûr !
Ali Arrass a vu sa condamnation confirmée en appel, sa peine a été réduite de 3 ans, passant ainsi de 15 années de prison ferme à 12.
Les proches de Ali ne semblent finalement que très peu surpris de cette décision tant leur attentes à l'égard de la justice marocaine étaient faibles. Leur détermination à se battre jusqu'à ce que Ali soit blanchi est ressorti cependant intacte, voire plus forte encore.
Farida Aarrass indique que la dernière audience (01/10) s'est déroulée dans un climat d'une extrême tension, plus particulièrement lorsqu'il s'est agit de l'audition de Ali sur les tortures qu'il a subit en prison. On imagine sans peine que les magistrats voulaient éviter au maximum d'aborder le sujet dans un climat de sérénité. Selon les observateurs présents, les juges profitaient de ''l'instabilité psychologique'' dans laquelle se trouve fort logiquement Ali pour tenter de le désarçonner et de le déstabiliser dans ses réponses. Il aura fallut tout le talent de Me Cohen pour recadrer en permanence les débats sur la description des sévices subits.
Les débats ont donc été décrits comme vifs et engagés. On sait ce qu'il en advint, la cour se retira pour délibérer et rendit son arrêt moins de 50 minutes après la suspension finale de l'audience. Soit quasiment le temps qu'il faut pour écrire leur arrêt ! Oserait on imaginer que la décision était déjà prise, au moins quand au fond, voire probablement aussi dans sa forme... Maroc, une terre de contraste dit la publicité !
Ali a déjà introduit son pourvoi devant la cour de cassation, en effet, le délai légal pour ce faire est de 10 jours francs à dater du prononcé de l'arrêt. On ne se fait guère d'illusion du côté de la défense quand au verdict qui sera rendu par la cour suprême, malgré le fait que l'arrêt de la cour d'appel soit ''truffés de vices de procédures'', c est pourtant un acte juridiquement nécessaire pour saisir les juridictions internationales, le droit international requiert en effet, que toutes les voies de recours internes soient d'abord épuisées. C'est donc aussi une exigence procédurale pour continuer le combat que compte mener l'ensemble des soutiens de Ali Aarrass..
''Ali sait que son combat sera encore long'' explique Farida, ''il sait qu'il risque des représailles en prison, comme par exemple les menaces que lui a faites le sous directeur de la prison, suite aux déclarations d'Ali au rapporteur spécial des Nations Unies sur la torture''. Luk Vervaet semble lui aussi accuser le coup de cette récente décision. L'autre cheville ouvrière du comité de défense réfléchit déjà à la meilleure stratégie à adopter, selon lui aussi la pression ne doit pas faiblir, il affirme qu'''il ne baissera pas les bras tant qu'Ali ne sera pas totalement blanchi et tant que toutes les responsabilités des états ne seront pas mises en lumière''. Des actions sont déjà planifiées, comme la réalisation d'un clip par Mohamed Ouachen artiste bruxellois bien connu ; il y a aussi un documentaire sur l'affaire qui sera programmé au festival méditerranéenne.
Personne ne peut rester insensible à cette affaire. Elle est emblématique du cas d'un bi-national, et plus particulièrement d'un belgo-marocain. Ce qui est arrivé à Ali aurait pu arriver à chacun d'entre nous. Il est étrange de constater la relativement faible mobilisation atour de ce cas. Elle devrait être logiquement beaucoup plus forte. C'est en tout cas ce à quoi vont s'astreindre dorénavant les soutiens de Ali. Ils comptent nous rappeler au quotidien qu'Ali c'est moi... Ali c'est toi,.... Ali c'est nous !
Madrane Aziz
PS : pour ceux qui veulent soutenir financièrement aux frais d'avocat, le compte est disponible sur le site freeali.eu, ainsi que l'adresse à laquelle chacun peut lui écrire. Merci pour lui
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