« L’Afrique francophone est encore aujourd’hui sous le contrôle de la France »
Au premier Sommet Russie-Afrique, qui a eu lieu à Sotchi du 22 octobre au 24 octobre 2019, Nathalie Yamb, la conseillère exécutive de Mamadou Koulibaly, candidat à la présidentielle en Côte d'Ivoire en 2020, président de Liberté et Démocratie pour la République (LIDER), a, comme l'écrit son parti politique sur son site internet « sonné le glas de la colonisation française en Afrique et souligné la volonté du continent de s’ouvrir au monde en déclarant que « l'Afrique francophone est encore aujourd'hui sous le contrôle de la France » et que la France « considère toujours le continent africain comme sa propriété ».
« Les peuples d'Afrique et particulièrement la jeunesse revendiquent pourtant de plus en plus avec vigueur leur besoin de démocratie, leur droit à l'autodétermination, le droit de décider avec qui ils veulent commercer, avec quoi ils veulent payer ce commerce, sans qu'on les place sous la tutelle d'une ex-puissance coloniale qui se présente toujours sur la scène mondiale comme notre porte-parole et notre avocat. Nous voulons sortir du franc CFA que Paris avec la complicité de ses laquais africains veut pérenniser sous l'appellation Eco qui ne permet aucune industrialisation de l'Afrique francophone » a déclaré la conseillère exécutive de Mamadou Koulibaly. Elle a de manière violente dénoncé une occupation française : « Après l'esclavage, après la colonisation, après les pseudo-indépendances, on ne nous a reconnu que le droit d’être libres, mais seulement au sein de l’enclos français », « car la seule stabilité, que le franc CFA garantit aux pays qui l’utilisent, est celle de la mauvaise gouvernance, de la pauvreté et de la corruption ».
La militante panafricaine, qui aussi a parlé au nom des autres pays africains surtout francophones, a dénoncé le rôle de colon de la France : « Sur le plan économique, la promesse de Sotchi doit être celle de la rupture avec le huis clos actuel appauvrissant où la France semble avoir verrouillé les domaines de l'eau, de l'électricité, des routes, des ponts, des ports par des monopoles protégés, par les gouvernements respectifs ou par des passations de marchés de gré à gré sans appel d'offres pour que nous puissions enfin nous diriger vers une ouverture de l'économie à tous, notamment aux industries et entreprises russes, dans les secteurs agricoles, miniers, énergétiques, de la transformation industrielle, de l'éducation, de la formation ».
Nathalie Yamb a fait porter à la France les problèmes en Afrique « nous voulons le démantèlement des bases françaises qui sous le couvert d'accords de défense bidon ne servent qu'à permettre le pillage de nos ressources, l'entretien de rébellions, l'entraînement de terroristes et le maintien de dictateurs à la tête de nos Etats » avant de dénoncer le fonctionnement de l'ONU : « Nous refusons que la France continue d'usurper la voix de l'Afrique à l'ONU, qu'elle soit à la base de quasiment toutes les résolutions concernant le continent » ; « L'Afrique n'a pas besoin de tuteurs à l'ONU ». La combattante des droits africains considère que la France doit faire place à la Russie car « sur le plan militaire la présence de la Russie, qui n'a pas de tradition coloniale, peut permettre de rééquilibrer les choses dans les pays francophones ». Elle a cité en exemple la République centrafricaine qui serait en train d'accepter une base russe - une décision cependant niée par le Kremlin un jour après la fin du Sommet Russie-Afrique -, « je crois que l'exemple centrafricain dont la ministre de la Défense pourrait mieux nous entretenir, est l'un des plus parlant ». (Lors de la 8ème Conférence internationale pour la sécurité de Moscou la ministre de la Défense de la République centrafricaine avait plaidé pour une aide et intervention de la Russie pour lutter contre le terrorisme et obtenir une aide financière). « En Côte d'Ivoire nous avons un grand besoin de formation militaire et restructuration de l'armée » a continué la militante invitant l'armée russe à former l'armée de Côte d'Ivoire.
A la fin de son discours, Nathalie Yamb, a signalé l'importance de l'année 2020 en raison des nombreuses élections sur le continent africain. L’année qui arrive, 2020, est celle des élections présidentielles au Togo, Burkina Faso, Niger, Centrafrique, en Guinée, Côte d’Ivoire. Espérons que celles-ci verront l’arrivée au pouvoir de dirigeants réellement choisis par les peuples, qui privilégieront enfin l’ouverture sur le monde et de nouvelles et innovantes opportunités d’affaires à l’asservissement bête et stupide au colon d’hier et d’aujourd’hui ».
La vidéo du discours de Nathalie Yamb à Sotchi :
Source : http://www.observateurcontinental.fr/?module=articles&action=view&id=1198
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