L’Allemagne désigne (enfin) le fauteur de troubles en Méditerranée orientale
Les menaces de Recep Tayyip Erdogan en Méditerranée orientale un de nombreux fronts que la Turquie a ouvert, se poursuivent. Le pésident turc place à nouveau Chypre et la Grèce dans la ligne de mire de la Turquie. Ces menaces d'Erdogan et les défis que la Turquie impose dans la région de la Méditerranée orientale seront au menu de la réunion des Chefs d’État et de gouvernement de l'Union européenne (16 octobre 2020, à Bruxelles).
L'Allemagne a jusqu’ici insisté sur la nécessité de dialoguer pour trouver une solution au problème. Elle a toujours précisé devant le Conseil européen que l'attention devait être concentrée sur le dialogue, tout en rappelant qu’il devrait y avoir une décision de l'UE sur la Turquie en octobre 2020.
Cette position allemande fait référence, bien évidemment, aux « menaces » des 27 de sanctionner la Turquie dans le cas où ses provocations contre notamment Chypre et la Grèce se poursuivraient…Ces provocations consistent en réalité, à l’invasion permanente de la Turquie dans les zones économiques exclusives des deux pays membres de l’Union européenne que sont la Grèce et Chypre.
Voyons où on en est : Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, s’adressant le 14 octobre 2020, au groupe parlementaire de son parti, a déclaré qu’en Méditerranée orientale le gouvernement turc a montré qu’il continuerait de veiller sur les droits du pays ainsi que sur les droits des Chypriotes turcs. Il a précisé que la Turquie ne laisserait personne réaliser quoi que ce soit, sans son aval ! Faisant référence à la nouvelle sortie dans la zone économique exclusive grecque de la plateforme de forage Oruç Reis, le président turc déclarait : « Notre navire Yavuz est retourné au port pour entretien. La sécurité de ce navire est assurée par notre flotte militaire. Et notre Oruç Reis a repris sa mission en Méditerranée, après des travaux de maintenance. Et le Barbaros (autre plateforme de forage turque) poursuit son œuvre. » Voilà comment la Turquie considère ses relations avec l’Union européenne à laquelle elle aspire (officiellement), adhérer.
D’après le néo-sultan et aspirant calife Erdogan, la Turquie décide et les autres acceptent ; au besoin, elle impose…
Sur Chypre, une des causes « nationales » turques, le président turc a déclaré qu'ils suivaient de près l’évolution de la situation. A propos de l’ouverture de la ville fermée de Varosha (voir mon article dédié : https://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/expansionnisme-turc-227620), acte qui constitue un tournant pour Chypre, le président turc a déclaré que nombreux sont ceux qui sont dérangés, comme l’Occident, la Grèce et Chypre, mais que la politique de son pays ne changerait pas.
Rappelons que l'Allemagne a joué aux intermédiaires entre la Grèce et la Turquie l’été dernier afin d’arriver à une désescalade, car les deux pays étaient au bord de la guerre. Elle a même réussi à faire accepter un dialogue entre eux. Cependant, les nouvelles violations turques de la zone économique exclusive de la Grèce ont dynamité ce dialogue, avant qu’il ne commence.
Selon le porte-parole du ministère allemand des Affaires étrangères, Christopher Burger, qui faisait un compte rendu de la visite du ministre allemand des Affaires étrangères en Grèce et à Chypre, début octobre, « la frustration de ses interlocuteurs (les interlocuteurs grecs et chypriotes du ministre allemand des Affaires étrangères, nda) pour les démarches unilatérales de la Turquie est devenue claire, mais il est également devenu clair qu'il y a toujours une volonté de principe (de leur part) de dialogue avec la Turquie et que le paquet décidé au Conseil européen (2 octobre 2020) sur la politique européenne à l'égard de la Turquie restera en vigueur, au moins jusqu'en décembre, la ligne directrice de l'action de tous les partenaires de l'UE ».
Il a ajouté qu'en ce sens « nous devrions certainement discuter de cette question au bon moment avec la Turquie également ». Il a, enfin, renvoyé à la déclaration de Haiko Maas, qui précisait le 14 octobre, que « c'est maintenant à la Turquie en particulier de restaurer la confiance perdue et de créer une atmosphère dans laquelle de telles discussions exploratoires peuvent promettre le succès. C'est pourquoi la partie turque doit s'abstenir de provoquer unilatéralement. » A défaut de progrès dans le dialogue, au moins cette déclaration a le mérite d’être claire et de désigner le fauteur de troubles !
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