L’arrêt de l’utilisation d’enfants dans les guerres est-il envisageable ?
Que de rapports ou autres textes ont circulé et souligné ce qui était fait d’atroces aux enfants utilisés dans les conflits à travers le monde. Des milliers d’enfants sur la terre seraient envoyés au combat par des organisations mafieuses, par des groupes armés et par certains gouvernements. Qu’en est-il vraiment de la fin de cette pratique ? S’arrêtera-t-elle un jour ?
En prenant en compte le fait que de nombreux protocoles et textes internationaux interdisent le recrutement et l’utilisation des enfants soldats, aucun n’en donne une définition précise et universelle. Toutefois, la grande majorité des institutions onusiennes et des organisations non gouvernementales (ONG) reprennent la définition des principes du Cap formulés par l’UNICEF et un groupe d’ONG lors d’une conférence internationale " Libérons les enfants de la guerre " en 1997. Il est dit qu’un enfant soldat est une personne de moins de dix-huit ans qui fait partie régulièrement ou occasionnellement de toute force armée ou d’un groupe armé, quel que soit son rôle (qualité de cuisinier, de porteur, de messager ou de personne accompagnant de tels groupes), ou accompagnant de tels groupes, autrement qu’en tant que simple membre de la famille, ainsi que les filles recrutées à des fins sexuelles ou pour contracter un mariage forcé. Cette définition de l’enfant soldat ne s’applique pas seulement aux enfants qui portent ou ont porté les armes. Il inclut également les enfants qui occupent les fonctions de combattant, mineur ou démineur, éclaireur, espion, porteur, coursiers, gardes, sentinelles, cuisiniers, esclaves sexuels pour les jeunes filles, esclaves domestiques, etc. qu’ils aient été recrutés de manière volontaire ou forcée. Il est constaté que les filles qui font partie de ces mouvements n’ont pas d’aides similaires à celles mises en place pour aider les garçons.
Selon les propos d’un haut fonctionnaire d’une armée africaine d’Afrique centrale confronté à des guerres dites tribales : " Les enfants soldats sont parfaits parce qu’ils ne se plaignent pas, ne s’attendent pas à être payés et si tu leur dis de tuer, ils tuent… ". Ces propos écoeurants résument à eux seuls la détresse de ces enfants soldats. Que faut-il faire dans tous ces pays qui abusent des enfants soldats ?
Le protocole facultatif à la Convention sur les droits de l’enfant adopté le 25 mai 2000 à New York, auquel ont adhéré les trois quarts des États de la planète, énonce les droits de tous les enfants du monde. Il réaffirme que les droits des enfants doivent être spécialement protégés et lance un appel pour que la situation des enfants, sans distinction, soit sans cesse améliorée et qu’ils puissent s’épanouir et être éduqués dans des conditions de paix et de sécurité.
Malgré ces bonnes résolutions, il ne faut pas ignorer ce qui se passe sur le terrain : la misère et la pauvreté, ainsi que les diverses discriminations sont un terreau propice au recrutement. Les enfants qui adhèrent n’ont pas le choix. Ils viennent de gré ou de force dans ces abattoirs humains manipulés par des adultes.
Faut-il ne pas oublier que la mise en application de ces résolutions est très lente. Il ne faut tout de même pas regretter ce qui a été fait car de petits progrès sont constatés. Les adultes qui sont confortés dans leur guerre utilisent de moins en moins d’enfants. Les ONG ont analysé une vingtaine de conflits dans le monde sur une période de quatre ans et ont observé une légère amélioration. D’où le nombre de conflits armés qui impliquait des enfants soldats est passé de presque trente à moins de vingt. Il est à noter que des dizaines de milliers d’enfants ont été libérés. Par ailleurs, il ne faut pas négliger le travail des ONG qui tentent tant bien que mal de réinsérer ces enfants. D’aucuns diront que l’arrêt des guerres fratricides africaines y est pour beaucoup : fin de conflits au Burundi, en Côte d’Ivoire, en Guinée, au Liberia, en Indonésie et au Népal et Rwanda.
Qui exploitent encore les enfants soldats ?
Il est spécifié dans un rapport international que la majorité des enfants soldats sont recrutés par des groupes armés mafieux agissant dans une vingtaine de pays. Les Tigres tamouls au Sri Lanka (qui vivent leur dernière bataille d’après les informations qui proviennent du pays), les Farc en Colombie, et l’Armée de résistance du Seigneur en Ouganda, ainsi que des groupes moins connus opèrant en Thaïlande, aux Philippines et en Birmanie exploitent des enfants. Ces organisations n’ont que faire des protocoles internationaux et bafouent les résolutions prises par l’ONU. Il est à espérer que l’intérêt des enfants primera et qu’ils finiront par s’engager dans l’arrêt de leur barbarie.
Par ailleurs, il est important que les forces armées régulières qui usent sans arrêt d’enfants arrêtent leurs pratiques. La Birmanie est justement le pays qui fait peu de cas des enfants. Cet état détient le " pompon ", car les dirigeants envoient le plus d’enfants soldats au front. Ne pas oublier les pays suivants : l’Ouganda, la République démocratique du Congo, la Somalie, le Soudan, le Tchad et le Yémen qui ont utilisé des enfants récemment dans les conflits locaux. Il faudrait penser à prendre des sanctions contre ces pays.
Certaines organisations non gouvernementales accusent des pays dits démocratiques d’avoir fait des prisonniers de guerre mineurs et de les avoir torturés. Les États-Unis, Israël et le Burundi sont accusés d’avoir pratiqué des sévices sur des mineurs arrêtés. Il ne faut pas non plus écarter les pays que sont : l’Afghanistan, l’Irak, le Pakistan et l’Iran. Le Hamas a porté du tort aux enfants dans les Territoires occupés en les utilisant comme bombes humaines dans des attentats suicides. Human Rights Watch accuse l’armée américaine de détenir 513 mineurs irakiens en Irak, qui risquent de subir des maltraitances. Difficile de lutter contre ce phénomène alors que 63 gouvernements au moins – dont les Etats-Unis et le Royaume Uni – autorisent le recrutement volontaire de mineurs en temps de paix.
Il serait temps de penser à la réinsertion de ces gamins et gamines et savoir combien de temps prendra la rééducation de ces mômes.
Documents joints à cet article
16 réactions à cet article
Ajouter une réaction
Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page
Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.
FAIRE UN DON