L’écrivaine Calixthe Beyala, candidate à la Francophonie
L’OIF (l’Organisation Internationale de la Francophonie) a été fondée en 1970 sur la base du Traité de Niamey (Niger). Depuis sa création, il n’y a jamais eu à sa tête, un secrétaire général français. D’ailleurs, c’est la première fois qu’un candidat de l’Hexagone se déclare. Hier, Le Figaro, en sa page 36 (Confidentiel), annonçait que l’écrivaine à succès Calixthe Beyala, avait envoyé une lettre officielle aux autorités de son pays, en vue d’officialiser sa candidature au secrétariat général de la Francophonie. La Francophonie c’est 70 États et gouvernements (56 membres et 14 observateurs), dont les missions affichées, ne sont pas tenues par l’actuel secrétaire général, Abdou Diouf, 75 ans, plutôt vieillissant, et incapable de réelles perspectives ou initiatives.

- Promouvoir la langue française et la diversité culturelle et linguistique ;
- Promouvoir la paix, la démocratie et les droits de l’Homme ;
- Appuyer l’éducation, la formation, l’enseignement supérieur et la recherche ;
- Développer la coopération au service du développement durable.
Personne ne sait ce qui s’y passe. Avec un budget annuel de plus de 79,3 millions d’euros, dont 63,5% impartis à la mise en œuvre des programmes, ce qu’on voit sur le terrain, notamment en matière d’éducation ou de droit de l’Homme, est nullissime. Et pour cause. Puisque le secrétaire général est élu par les différents pays et Gouvernements, à coup de lobbying ridicule, il se trouve que certains observateurs complaisants, se déplacent lors d’élections présidentielles controversées qu’ils avalisent. Retour d’ascenseur oblige. Il y a urgence, il faut dépoussiérer tout ça.
Calixthe Beyala c’est the right woman in the right place comme le disent nos voisins insulaires. En effet, d’où vient la Francophonie ? C’est en 1926 que le processus est enclenché, avec la mise sur pied par des écrivains, de l’Association des écrivains de langue française (Adelf), suivie par des journalistes francophones avant que les Etats ne s’impliquent. Donc, après la tentative infructueuse de l’ambassadeur et écrivain Congolais Henri Lopes, c’est au tour de l’écrivaine Française d’origine camerounaise, Calixthe Beyala, de tenter sa chance.
L’élection aura lieu lors du sommet marquant le 40e anniversaire de l’Organisation, du 22 au 24 octobre, à Montreux, en Suisse. Ce qui est sûr, sur les 56 membres que compte l’organisation, la plupart, face aux élucubrations de l’actuel secrétaire général qui veut rester 12 ans en place -une folie-, partagent une autre conception de ce mastodonte aux pieds d’argile, trop politisé, et qu’ils veulent dépoussiérer. Elle a donc des chances et c’est tout le mal qu’on lui souhaite…
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A l’image de l’Unesco qui a vu élire une femme à sa tête, il serait aussi temps que l’Organisation Internationale de la Francophonie soit représentée par une femme de valeur, Calixthe Beyala, Française qui plus est. Sa double culture, franco-camerounaise donc européenne et africaine est un double atout. In fine, avec son oeuvre immense, saluée par la critique et traduite dans tous les pays du monde, au-delà de l’attraction charme, il y a derrière, un fort caractère, une valeur sûre. Pour rappel, l’écrivaine a gagné, entre autres, en 1994, le prix littéraire le plus prestigieux français, à savoir, le Grand prix de l’Académie française*.
Le secrétaire général sortant, Abdou Diouf, malgré son échec à la tête de l’organisation, ne veut pas passer la main et a même l’outrecuidance de solliciter un...3e mandat. Est-il seul au monde ? Pour finir, puisque la Francophonie c’est aussi la diversité, petit hommage camerounais avec le chanteur de Bikut-Si*, Ange Ebogo Emerant avec son tube Sogolo Mon, titre féministe dans lequel la star camerounaise dénonce ceux qui font trop d’enfants et ne les élèvent pas correctement...
*Asséze l’Africaine, Paris, Albin Michel, 1994, 352 p. Prix François-Mauriac de l’Académie française ; prix Tropique.
*Bikut-Si, rythme du centre du Cameroun dont est issue l’écrivaine.
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