L’horreur à Alger
Les images sont atroces. Les Algériens ont du mal à le croire. Alger rappelle Baghdad, défigurée, depuis l’invasion de l’Irak par les États-Unis, par les attentats suicide. Alger était hier au bord du chaos. L’angoisse, la peur, le dépit et le désarroi par moments... sèment le peuple algérien. Les Algériens replongent dans l’enfer des voitures piégées des années 1993-1998.
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Le nouveau terrorisme
Le terrorisme moderne islamiste n’est pas agonisant. Sa capacité de destruction est réelle, même si ses méthodes ne sont plus celles des années noires. Le GSPC le confirme définitivement en optant pour le label d’Al Qaïda, qui lui assure une médiatisation mondiale. Malgré les multiples arrestations des chefs du GSPC, ses groupes ne donnent pas l’impression d’être déstructurés. Ils arrivent à se reconstituer pour semer la terreur. Les opérations d’hier ne s’improvisent pas, elles se préparent « patiemment », en mobilisant des moyens humains et matériels importants. Du temps est mis pour le passage à l’acte. Le 11 avril dernier, c’était le cœur politique et administratif du pays qui a été frappé. Hier, le GSPC élargit les symboles qu’il entend prendre pour cibles, en s’attaquant à une institution judiciaire, chargée de réguler les élections et une organisation multilatérale pour terroriser les étrangers qui se sont installés en Algérie et tenter d’internationaliser les événements vécus par notre pays.
Rebondir au plus vite
Il est capital, malgré le désarroi, d’affirmer avec force et beaucoup de conviction qu’il ne faut surtout pas céder face aux terroristes. C’est la pire des choses... Le renoncement signifie un délabrement à tout jamais de notre pays. L’État doit être ferme. Les événements sont trop graves pour qu’ils restent sans conséquences sur la vie politique de la nation. On ne peut, indéfiniment, accepter ces actes au motif qu’ils sont le fait d’un groupe d’hommes qui se donnent la mort au nom du martyre et que le « terrorisme est aux abois ». Il est vrai que ceux qui ont choisi de se faire exploser ne sont pas connus des services de sécurité. Ce sont de nouvelles recrues. Ils n’appartiennent pas à la génération du FIS, mais sont les déçus de la société algérienne, recrutés parfois dans des prisons ou dans les mosquées. L’intégrisme fait encore des ravages. Ne pas céder face au terrorisme, c’est aussi comprendre que les pouvoirs publics doivent combattre avec assiduité cette idéologie dévastatrice, qui tend à déformer les fondements de l’islam. La démobilisation des Algériens, dénoncée par les autorités, est réelle. Mais comment mobiliser la rue à nouveau contre le terrorisme au moment où les autorités gèrent cette question avec ambigüité ? Le terrorisme profite de toutes les défaillances pour reprendre du terrain et frapper. Un sursaut national est capital. Il ne peut s’appuyer que sur une nouvelle dynamique politique qui combat l’immobilisme, le renoncement et toutes formes de faiblesse. Les Algériens sont fatigués, ils veulent vivre dans la paix et la sécurité.
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