L’UNESCO en actions : une organisation en avance sur son temps

Après avoir vu les fondements historiques de l’UNESCO (notamment avec l’ICIC, un organisme de la SDN où Einstein, Marie Curie ou encore Thomas Mann représentaient déjà un idéal de coopération intellectuel au niveau mondial), voyons maintenant quelles sont ses plus grandes réalisations. Il faut médiatiser ce qu’a fait l’UNESCO pour que l’élection du prochain directeur général, en septembre, devienne pour l’opinion un véritable enjeu, et pas seulement une passe d’armes entre quelques pays.

Premier exemple des capacités de l’UNESCO, c’est en 1960, c’est à dire à peine 15 ans après sa mise en place, et c’est, de suite, un projet extraordinaire que l’on appellera la Campagne de Nubie. C’est en Egypte, et il s’agit alors de déplacer le Grand Temple d’Abou Simbel et d’éviter son inondation par le Nil lors de la construction du barrage d’Assouan. Un chantier littéralement pharaonique qui dura près de 20 ans et qui a concerné 22 monuments. D’autres chantiers de ce type ont suivi, avec les campagne de Mohenjo au Pakistan, de Fès, au Maroc, ou de l’Acropole, en Grèce. Il est par ailleurs surprenant de voir que c’est le ministre égyptien de la Culture Farouk Hosni qui pourrait être le nouveau DG de l’UNESCO en septembre. Loin des résultats de la campagne de Nubie, celui-ci a géré son ministère comme un fief personnel, comme en témoignent les condamnations de ses proches collaborateurs, dont son chef de cabinet Aymane Abdel-Moneim, à dix ans d’emprisonnement.


Nombre de sites classés au Patrimoine mondial de l’UNESCO en 2003

Autre exemple d’une réalisation importante de l’UNESCO, l’organisation de la toute première conférence intergouvernementale en 1968 visant à réconcilier l’environnement et le développement, ce qu’on appelle maintenant le « développement durable ». Et il ne s’agit pas uniquement d’une conférence d’experts, mais bien des premiers éléments concrêts de lutte contre la dégradation de l’environnement. Cette conférence a eu pour résultat le programme "L’homme et la Biosphère" qui regroupe plus de 400 réserves de faune et de flore, ou encore le Programme hydrologique international, qui a été l’un des premiers à s’attaquer au problème de l’eau, cet or bleu qui, en ce début de XXIe siècle, devient une ressource clé.

Un troisième programme d’envergure mis en place par l’UNESCO a vu le jour en 1972, et a connu un succès immédiat. La Convention de Protection du patrimoine culturel et naturel mondial a classé, depuis plus de 30 ans, près de 700 sites, du Taj Mahal à la vieille ville de Tombouctou en passant par la Grande Barrière de corail. Il ne s’agit là encore pas d’une simple liste, mais d’un accès à une aide juridique et technique pour sauvegarder le patrimoine ainsi constitué. C’est en Afghanistant que l’UNESCO tente désormais d’intégrer des sites à ce patrimoine mondial, afin d’aider à sa restauration et à sa conservation. Depuis 2001 s’ajoutent à ce patrimoine "matériel" une liste des chefs d’oeuvre du patrimoine oral et immatériel de l’humanité. L’ajout à cette liste de pièces, de festivals et de langues leur permettra de bénéficier du soutien juridique et financier de l’UNESCO

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