La boîte de Pandore des attaques de Bombay (3)
L’opération de Mumbaï a été révélatrice de méthodes tortueuses pour déstabiliser un état. Ce n’est pas la première fois que cela se produit. A l’intérieur même des états, le lobby militaro-industriel utilise d’autres méthodes de propagande pour convaincre sa propre population des bienfaits de sa politique sécuritaire. Cet été encore, l’exemple n’est pas venu des Etats-Unis mais d’Angleterre, dans un épisode supplémentaire de la désinformation auprès des citoyens, et de véritables bobards montés de toutes pièces pour accréditer les thèses les plus farfelues dont le seul but, en définitive, est d’effrayer suffisamment la population pour qu’elle accepte au nom de l’antiterrorisme un contrôle de plus en plus poussé des individus. Un contrôle qui a pris des proportions ahurissantes au Royaume-Uni (on en est à l’obligation de passeport pour l’achat de téléphone). En France, visiblement, nous prenons visiblement le même chemin, calqué sur un Homeland Security qui ouvre la voie à tous les abus.

En Angleterre, on avait déjà eu l’histoire de la fable des armes de destruction massive : exactement comme aux Etats-Unis. Là bas, en 2002, le JIC, le Joint Intelligence Committee, la plus haute autorité de renseignements anglais, avait lui aussi asséné sans broncher au pays que l’Iraq , je cite, "is pursuing a nuclear weapons programme." Comme ça ne suffisait pas, les fameux espions du MI6 avaient été priés de rajouter quelques missiles : "Iraq retains up to 20 al-Hussein ballistic missiles" disait-on. Puis comme ça ne semblait toujours pas captiver les foules, les services de renseignement avaient conclu par l’existence "confirmée" d’armes chimiques en Irak "Iraq may retain some stocks of chemical agents ... Iraq could produce significant quantities of mustard [gas] within weeks, significant quantities of Sarin and VX within months, and, in the case of VX may already have done so." Et comme ça ne suffisait toujours pas, Londres avait ajouté "Iraq currently has available ... a number of biological agents ... Iraq could produce more of these biological agents within days". Si avec ça Saddam Hussein ne faisait pas peur à la ménagère de cinquante ans s’apprêtant à se rendre à son hypermarché, c’était à desespérer des médias ! En réalité, tous ces propos émanaient de "CurveBall", un présumé scientifique irakien qui aurait fait défection, recruté au départ par l’espionnage allemand . En réalité, un mythomane manipulé par la CIA, ce qu’on découvrira en 2007 seulement dans un reportage saisissant de la BBC que je vous invite à regarder. Il décrit le comportement de Powell à l’ONU, qui restera comme le plus grand mensonge jamais présenté en public, en dehors du rapport Warren... et d’autres auxquels vous songez sans doute. "Curve Ball" avait tout inventé. La dose de bobards avait été chargée au maximum. Quelques photos du SUN sur le gazage des Kurdes plus loin et c’était dans la poche : l’opinion anglaise était droite debout derrière Tony Blair pour envahir l’Irak ! Les valeureux marins pouvaient quitter les quais de la Tamise à bord de leurs destroyers direction le Golfe Persique en chantant à tue tête du Queen... Le 4 novembre 2007, les américains apprenaient enfin qui était Curve Ball, à savoir Rafid Ahmed Alwan, dans l’émission 60 minutes qui montrait la duplicité totale de l’équipe de W.Bush. Et apprenaient aussi combien s’était trompé Tyler Drumheller, le responsable à l’époque de la CIA Europe, qui avait écouté les délires d’ Alwan. Et fait capturer en Macédoine Khalid el-Masri, un germano-libanais, emmené en Afghanistan pour y être torturé... pour rien.
A peine trois ans plus tard, les chefs de l’intelligence anglaise étaient bien obligés d’admettre qu’ils en avaient un peu (beaucoup) rajouté sur la question : "Intelligence chiefs have admitted for the first time that claims they made about Saddam Hussein’s weapons of mass destruction were wrong and have not been substantiated." Bref, tout était faux de a à z. Surtout la phrase de Tony Blair, qui en avait visiblement trop fait en ajoutant un élément inutile : "UK Prime Minister Tony Blair said in September 2002 that Iraq’s weapons could be deployed within 45 minutes". Quarante cinq minutes pour déployer du vent, en effet, ça ne manquait pas d’air. L’homme était sûr de lui : "there can be no doubt at all that those weapons existed, absolutely no doubt because that is said not just by this government or the United States government, it was set out in detail over 12 years by the United Nations and by United Nations inspectors," affirmait-il alors sur un ton péremptoire à la Chambre des Communes. Un homme va y perde la vie, à ce jeu de poker menteur : le microbiologiste David Kelly qu’on va un jour retrouver suicidé le 17 juillet 2003 dans de bien étranges circonstances. Un journaliste de la BBC, Andrew Gilligan, avait laissé entendre que le dossier Irakien de Blair avait été "gonflé" ("sexed-up") pour mieux convaincre les foules, en laissant supposer que sa "gorge profonde", son indicateur était justement Kelly dont la probité était exemplaire (c’était une ancien inspecteur de l’ONU). En 2003 déjà, puis en 2005, Le ministère de Tony Blair avait donc été déjà pris deux fois en flagrant délit de mensonges. Blair n’était pas le "caniche" de Bush pour rien. Mais cela ne lui a semble-t-il pas suffit. En 2004 déjà, des sondages montrent pourtant qu’il passe pour un fieffé menteur. Son directeur de la communication, Alastair Campbell, si sûr de lui, avait sonné un peu trop fort les trompettes de la renommée de son chef... l’homme qui dit aujourd’hui "quand est arrivée l’élection, les Britanniques ont vraiment cru que, lorsqu’on leur disait que les travaillistes avaient changé, c’était vrai. Pour Sarkozy, on pense désormais énergie et changement."
Au même moment où les services secrets anglais commencent à "gonfler" le dossier Irakien, en avril 2002, un jeune islamiste de Birmingham, nommé Rachid Rauf (ici à gauche ), un simple garçon boulanger né au Pakistan, engagé dans l’humanitaire (il est membre local du Crescent Relief dont il bénéficiera en retour plus tard de l’argent), vient de s’enfuir subitement ... au Pakistan. Son oncle, Mohammed Saeed, a été découvert mort, battu à mort plutôt selon la police, qui recherche activement alors son neveu âgé de 21 ans à peine, le dernier à l’avoir croisé vivant. Peine perdue, notre homme a disparu, et s’est installé à Bahawalpur, au sud d’Islamabad... où il a épousé très vite la fille d’un imam local... très lié à Maulana Masood Azhar, le fondateur du Jaish-e-Mohammad, un mouvement terroriste pakistanais très lié à l’ISI, qui s’en sert quand il le souhaite pour ses opérations douteuses. Dont notamment l’attaque le 13 décembre 2001 du parlement indien à New-Delhi ! Une attaque où des terroristes avaient eux aussi téléphoné à l’extérieur du pays durant toute l’opération.... Et là encore, l’Inde avait condamné le Pakistan pour cet attentat, notamment L. K. Advani, l’homme qui y avait tout intérêt... Les services secrets anglais retrouvent la trace de Rauf dès 2004, et commencent à se dire que des candidats anglais d’origine comme ça ils n’en ont pas beaucoup sous le coude, autant y prêter attention. Rauf est donc suivi de près par le MI6. Entre temps, le groupe dont il fait partie a changé de nom et s’intitule désormais le "Lashkar-e-Toiba", le même groupe, oui, que celui qui est accusé d’avoir fomenté aujourd’hui les attaques indiennes ! Notre obscur boulanger est devenu en quelques mois à peine un véritable personnage objet de l’attention de deux services secrets ! La tentation est grande pour Tony Blair de relier une mouvance islamique intérieure remuante à AlQuaida, dont tout le monde sait que le leader se promène alors dans les rues de Qetta, capitale du Baloutchistan, au Pakistan, juste après s’être échappé de Tora Bora... comme le disait encore en février dernier la CIA. Pour cela, notre boulanger est l’homme idéal.
En 2005, aiguillonnés par les terribles attentats de Londres du 7 juillet, les services secrets anglais et la police commencent à surveiller de près de jeunes musulmans pakistanais parmi les 17 000 du quartier de Waltham Forest (qui doit accueillir les jeux Olympiques de 2012 !), à Londres, qui semblent tenir des discours haineux. "Shortly thereafter MI5, Britain’s domestic security services, began an around-the-clock surveillance operation of the men – bugging their apartments, tapping their phones, monitoring their bank transactions, eavesdropping on their Internet traffic and e-mail messages, even watching where they traveled, shopped and took their laundry, according to senior British officials". Ils se réunissent régulièrement à l’étage d’une maison située à 200 m des bureaux de la police (comme localisation, il y a mieux penseront plus tard les inspecteurs). Le 21 juillet 2006, celle-ci envahit la maison et découvre des vidéos de candidats au suicide plutôt maladroits et hésitants et de bien étranges préparation d’explosifs, à base de peroxyde d’hydrogène (communément appelé eau oxygénée). "The group had not yet made the HMTD or refined the hydrogen peroxide to the correct concentration. Some of the suspects did not yet have new passports. Some stumbled or smiled during their videos, giving them an amateurish quality. No plane tickets had been purchased. Mr. Ali testified that he thought they were being watched and had put the plan on hold " dit en juillet 2008 le New York Times. La police dit avoir pourtant découvert LA "bomb factory" comme elle le clame partout. La nouvelle fait vite la une des journaux télévisés, et le tour du monde en moins de deux : avec ces bombes liquides, on peut faire paraît-il sauter facilement des avions de ligne, paraît-il ! Blair est alors en vacances aux Barbades (il ne se refuse rien et encore moins les yachts ou les villas d’amis milliardaires), et téléphone à W.Bush pour l’avertir de la découverte de ses services, découverte qui tombe à pic. La Maison Blanche y voit aussitôt l’occasion de raviver la grande peur Ben Laden qui se fait un peu désirer ces derniers temps. Le porte parole de la maison blanche, Tony Snow (décédé en juillet dernier d’un cancer) indique que “we do believe the plot involved flights from the U.K. to the U.S. and was a direct threat to the United States,” repris en chœur par le secrétaire au Homeland Security Michael Chertoff “It was sophisticated, it had a lot of members and it was international in scope. It was in some respects suggestive of an al-Qaida plot,” Chertoff said, but he cautioned it was too early in the investigation to reach any conclusions". Et l’homme fait son Tony Blair, en parlant de complot imminent " les auteurs présumés de ce complot à grande échelle étaient à « environ deux jours d’un test, et à quelques jours de passer à l’acte" alors qu’à l’époque les apprentis chimistes n’ont même pas réalisé une seule expérimentation réussie. Mieux encore : chez Chertoff, ça tourne à l’hystérie : selon lui les terroristes ont été arrêtés alors qu’ils étaient sur le point de prendre l’avion. En fait, ils n’avaient même pas encore de tickets de réservation : "the men had not bought plane tickets, the officials said, but they were in the process of perusing the Internet to find flights to various cities that had similar departure times". Ah, c’est donc ça : ils allaient bientôt en acheter sur Internet... Nul ne sait comment Chertoff pouvait à cette heure prouver l’envie irrépressible d’achats de tickets, mais bon l’hystérie médiatique est lancée...... En quelques heures, on est passé d’une chambre avec fort peu de matériel compromettant, à part le péroxyde, à une sorte de frénésie mondiale impliquant AlQuaida, qui va très vite en s’amplifiant : deux jours plus tard, on bannit des vols tous les récipients pouvant contenir des liquides : les biberons sont saisis à l’embarquement, et les départs d’avions deviennent des foires d’empoigne. La peur fonctionne à plein, Ben Laden est de retour dans tous les téléviseurs ! Chertoff en rajoute une couche en clamant que plus de 50 personnes sont dans le coup : "as many as 50 people were involved in the plot, an internal Department of Homeland Security document said". On en inculpera au total huit, et le propre frère de Rachid Rauf, arrêté lui aussi sera relâché sans aucune charge contre lui ! Encore une fois, le nom de Tony Blair est donc lié à un mensonge. Selon la presse russe, très attentive, c’est bien un rideau de fumée que cette soudaine et extavagante découverte :"par ailleurs, la presse russe s’interroge sur la crédibilité de l’annonce par Londres de ce projet d’attentat, estimant que cela va surtout profiter au Premier ministre, Tony Blair. Pour plusieurs titres de la presse russe, cette affaire peut servir à détourner l’attention de la guerre du Liban qui préoccupe beaucoup plus MM. Blair et Bush que la menace des attentats". A peine si on remarque, dans les sites présentant l’affaire, comme celui de la BBC... des fusils mitrailleurs de la police des aéroports londoniens qui nous en rappelent d’autres. Toute la police anglaise est équipé des fameux MP5... les photos le prouvant ne manquant pas...
Dans les tous premiers éléments donnés à la presse, en effet, les autorités anglaises parlent de TATP (Triacetone Triperoxide) comme explosif. Les journalistes foncent sur le sujet et décrivent avec force détail la terreur possible dans les airs. Seulement voilà, certains découvrent un hic dans l’histoire présentée toute ficelée : un spécialiste des explosifs de l’armée anglaise a démonté en quatre lignes dans la presse la possibilité de réaliser en vol ces explosifs qui doivent être mélangés dans certaines conditions drastiques : "In the original story put out by security officials, liquid explosives - TATP (Triacetone Triperoxide) - were to be made on board the planes by mixing sports drinks with a peroxide-based household gel and then detonated using an MP3 player or mobile phone. Former British Army explosives expert Lt Col. Nigel Wylde dismissed that story as an impossible "fiction" that would take up to 36 hours to complete, emitting noxious fumes in the onboard lavatory that would trigger alarms in the aircraft air change system, and cause the plot to be quickly neutralised". 36 heures de préparation, ça laisse largement le temps de faire le tour du monde en avion (rempli de fumée donc, c’est un peu gênant pour préparer l’explosif tranquillement avec en prime de l’acétone, et de l’acide sulfurique, qui comme chacun sait, se versent comme du café !).
Quelques jours plus tard, les journalistes reçoivent une mise au point de la police : ce n’est plus du TATP, finalement, mais c’est plus simple, un banal mélange de péroxyde d’hydrogène et... de boisson Tang qui tombe à point nommé ??? Bien, se disent les dociles journalistes, on refait tous les papiers : à la une des journaux anglais à scandale fleurissent des boîtes de Tang. Et là, un journaliste plus curieux que les autres, aidé par un chimiste, fait remarquer que c’est peut être possible, mais qu’il faut pour cela que le péroxyde soit pur, ce qui est rarement le cas, car de toute façon sous cette forme il est déjà instable et peu exploser tout seul. Un nouveau spécialiste appelé en renfort rend son verdict : "exceptionally sensitive to impact, friction and electrostatic discharge", selon lui c’est un"exceptionally hazardous explosive", le mélange est...tout simplement inutilisable et surtout intransportable en l’état. Les explosifs en canettes, c’est du bidon ! Du flan complet, de la désinformation totale. Comme le dit un site plutôt réputé, c’est tout juste digne de JC Vandamme : "Based on their behavior, it’s reasonable to suspect that everything John Reid and Michael Chertoff know about counterterrorism, they learned watching the likes of Bruce Willis, Jean-Claude Van Damme, Vin Diesel, and The Rock (whose palpable homoerotic appeal it would be discourteous to emphasize)".
Le gouvernement anglais est plutôt embarrassé par ces révélations scientifiques, et décide de donner plus de crédit à la thèse du complot en masquant les possibilités réelles. Pour ça, il faut un commanditaire. Il est tout trouvé, ce sera Rachid Rauf, toujours surveillé à distance par les services secrets. Mais là, subitement, les services secrets pakistanais, au courant de toute l’histoire et désireux d’y mettre leur grain de poudre explosive s’emparent de l’idée et arrêtent Rauf par surprise. Mauvaise nouvelle pour les anglais : "Peter Clarke, then the head of Counter Terrorism Command, said of Rauf’s arrest : "This was not good news, we were at a critical point in building our case against them. If they got to hear that he had been arrested they might destroy evidence and scatter it to the four winds." Tony Blair, pas pour autant décontenancé, s’active aussitôt, et le lendemain les journaux anglais changent de titre : le cerveau des attentats est au Pakistan, au camp de Bakalot dans le district de Manserah (on a donc bien localisé le lascar), et il est islamiste ! Génial, un Ben Laden bis, et il est anglais ! Et c’est bien lui qui a dicté la recette et dirige les préparatifs aux terroristes apprentis chimistes ! A noter qu’en 2005 la région avait été ravagée par un terrible tremblement de terre.
Pour faire plus sérieux, Londres affirme que ces informations proviennent bien de l’ISI, les services secrets pakistanais. Qui n’ont pas la réputation de beaucoup collaborer avec qui que ce soit (on le voit bien aujourd’hui en Inde), mais la pilule médiatique passe : "media reports in the days following the alert cite Pakistan’s ISI as having identified Rashid Rauf as, “the link between the plot’s planners and British-based Muslims who were allegedly preparing to carry out attacks on transatlantic flights.” En fait, il s’avère que l’ISI a bien envoyé ces allégations à Londres, mais a oublié de préciser que Rauf, arrêté par ses services, a été invité à dire ce qu’on voulait bien qu’il dise : Rauf a été bel et bien torturé pour ça. Et pas que par l’ISI semble-t-il : "from time to time, his family said, he would be taken, hooded, from his cell and tortured with beatings and electric shocks. They say Rauf told them he was questioned by men with British and American accents while being tortured." Rauf a été visiblement remis à des services secrets étrangers au Pakistan : il est lui-même anglais et sait distinguer un vrai anglais d’un pakistanais parlant anglais ! Les anglais sont donc bien les alliés de l’ISI dans le cas de Rauf. Le 15 août 2006, Syed Saleem Shahzad, le rédacteur en chef d’ Asia Times écrit même qu’au sein même de l’ISI existent des "agents provocateurs" qui souhaitent faire de certains de leurs prisonniers des marionnettes pratiques, et "guide them to carry out any attack on US interests." En résumé, tout le monde a intérêt dans l’histoire à créer la terreur, pour mieux pouvoir parler "antiterreur" ! On fait dire à coup de décharges électriques à Rauf ce qu’on voulait qu’il dise : le boulanger était devenu subitement ingénieur chimiste, et cela n’avait choqué personne cette transformation et ce transfert de connaissances. De la levure au TATP il n’y a qu’un pas, semble-t-il. Depuis cette révélation sidérante, quand j’achète ma baguette journalière, j’hésite toujours un peu. Il aurait inventé purement et simplement le coup des explosifs liquides sous la torture que ce serait pareil : à l’époque déjà, sur Internet, on trouve déjà toutes les recettes nécessaires et des fêlés notoires font sauter des canettes d’aluminium devant les écrans sans qu’on ne leur interdise de les diffuser (ne comptez pas sur moi pour vous donner le lien). Tout cela en oubliant une visite éclair et discrète de Tony Blair... au Pakistan en novembre 2006, justement... porteur d’un demi million de dollars... pour des œuvres sociales, sans doute. Officiellement, pour les "moderate Islamic madrassas"... une dotation appréciée par Tanvir Hussain, le général retraité responsable du Lashkar-e-Taiba (ou LeT) (ou encore LT), fort critiqué à gauche en Angleterre comme par les conservateurs : "a Conservative MP, David Davies, delivered a scathing attack on Mr Blair’s decision to spend hundreds of millions of pounds on the religious schools in Pakistan. "He does not seem to have grasped the fact that these people are not motivated by money. They are motivated by extremist religious ideology.".
On en est là à ce stade : l’histoire des bombes liquides ne tient pas la rampe deux minutes, mais le monde entier y a cru, emporté par une frénésie médiatique sans nom orchestrée à la fois par le gouvernement de Tony Blair et celui de G.W.Bush, qui avaient trouvé là un excellent dérivatif à leur posture délicate au Proche-Orient lors de la crise du Liban. En s’attirant les foudres de leurs propres militaires, parfois. Demain, nous verrons comment notre boulanger anglo-pakistanais s’est débrouillé pour ne pas avoir à venir témoigner au procès des comploteurs, ou plus exactement comment on s’est débrouillé pour qu’il n’ait pas à faire le trajet de retour à Londres.
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