La Chine perd Google...
Et Google perd 400 millions d’internautes !
On s’y attendait depuis une bonne semaine, maintenant c’est fait ! Le géant de Mountain View quitte l’Empire du Soleil levant. Motif : la censure. Le gouvernement de Pékin avait en effet posé cette condition à l’implantation du moteur de recherche sur sa toile. Le sexe, la violence et les jeux étaient clairement interdits, mais personne ne peut quantifier la somme d’informations politiques dites « sensibles » et censurés - ou non ? - par Google.
Comment Google peut abandonner un tel marché ?
Business is Business, les fondateurs du site aux deux O le savent mieux que quiconque. La morale - voire la politique - ne sauraient expliquer les raisons de la perte d’un marché gigantesque - 400 millions d’internautes - et toujours pas arrivé à maturation.
Accusé par les autorités du plus grand pays communiste du monde d’avoir des liens avec la CIA, Google serait-il en train de flirter avec une forme de politisation de son entreprise ? L’agence officielle Xinhua résume parfaitement l’état d’esprit de Pékin en demandant « depuis quand une compagnie privée peut se permettre de contester les lois d’un pays ? »
Qui en sortira KO ?
L’Empire du Milieu dit non à Google, et du même coup à l’ensemble du modèle occidental. Décidée à tirer les fruits du potentiel de consommation de sa puissance démographique, elle se confronte aux grandes puissances occidentalisées sur le champ des valeurs, alors que son combat est purement économique. Une guerre « glacée » dont la principale victime est le peuple chinois, qui perd un moyen d’expression et de communication inespéré.
Twitter contre-attaque
La plateforme de microblogging serait en effet en pleine traduction pour une prochaine implantation chinoise. Et bénéficierait d’un avantage majeur sur Google, puisque les flux Twitter sont syndicalisés par de nombreux sites, rendant la censure plus ardue.
Reste à adapter les fameux 140 signes d’un tweet aux idéogrammes. « Avec 140 caractères chinois, on peut écrire un roman ! » ironisait Al Weiwei, lors d’une rencontre à New York le 15 mars dernier avec Jack Dorsay, fondateur de Twitter.
En même temps, les chinois mériteraient des tweets plus longs ; car ils auraient sûrement beaucoup à dire sur les accidents de mine, les enfants esclaves dans la briquetterie du Henan, les expropriations régulières et violentes, ou encore l’affaire du lait contaminé...
10 réactions à cet article
Ajouter une réaction
Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page
Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.
FAIRE UN DON