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La conférence d’Annapolis : au-delà de la reprise des négociations !

L’analyste géopolitique tunisien, le Pr Khalifa Chater, présente son évaluation de la conférence de la paix d’Annapolis. Optimiste par nature, il estime qu’elle est susceptible d’ouvrir des horizons, d’instaurer la paix, au profit de tous les partenaires et définit le rôle du « parrain » américain de la reprise des négociations.

Enfin... « la conférence de la paix » vient de se réunir, mardi 27 novembre et de conclure ses travaux ... En tant qu’initiative américaine, acte d’autorité de l’hyperpuissance, elle suscita une grande mobilisation des acteurs et des médias. Optimistes ou pessimistes, les observateurs avisés ne pouvaient que saluer cette prise en considération de la tragédie palestinienne, comme question essentielle, définissant les positions des populations de la région, déterminant, in fine, les alliances fondamentales des Etats, dessinant la carte géopolitique du Machrek/Maghreb, concept que nous préférons à ceux du Moyen-Orient et du Great middle East, liés aux stratégies coloniales et postcoloniales. Il faut prendre la mesure de cette révision de la politique du président Bush, à l’épreuve du terrain, qui traduit une appréciation géopolitique globale, incluant nécessairement les attentes des populations. Bush continuant Clinton, cette mise à l’ordre du jour de la continuité présidentielle américaine, après sa mise en parenthèse, je dirais son interruption tragique, lors de la guerre contre l’Irak, ouvre de nouvelles perspectives dans les relations internationales, au profit de tous les habitants de l’aire. On ne peut que se réjouir de la stratégie de réconciliation générale, qu’elle annonce, qui de surcroît conforte le statut international des Etats-Unis, lui permettant de dépasser ses options stratégiques préférentielles.

« C’est le début d’un processus, non son aboutissement », déclara le président Bush, lors de l’ouverture de la conférence internationale d’Annapolis. Est-ce à dire qu’on se proposait de recommencer le feuilleton des négociations antérieures et qu’on remettait en cause les acquis des assises précédentes, accords d’Oslo, en 1995, sommet de Taba (2001), options de la Feuille de route (2003) ? Les observateurs s’attendaient plutôt à une conclusion du processus, en poursuivant les discussions précédentes et en les finalisant, en application des références de l’Onu, sur la question. D’autre part, l’accord de Genève, proposé, en l’an 2003, par Yasser Abdrabbo et Yossi Bellin, permettait de déblayer le terrain. Pour quoi occulter ces acquis ? Il ne peut être question de revenir sur des positions de principe, telles l’évacuation des territoires occupées, la décolonisation totale, le traitement de la question des réfugiés et les multiples conséquences de cette politique de confiscation générale des biens, des terres, de l’eau, des routes, etc. Ce marchandage permettrait au mieux, aux Israéliens de gagner du temps. Faut-il mettre sur le compte des pertes et profits l’impact de ses effets de ressentiments sur les populations victimes ?

Notons cependant l’importance de la décision de reprendre les négociations bilatérales, pour conclure un accord avant la fin de 2008. L’engagement pris par le pouvoir américain, pour finaliser l’accord, devant créer un Etat palestinien, est en mesure de hâter la conclusion de l’accord, d’exercer une pression énergique, pour traiter la question, ouvrir les horizons, dans le respect du référentiel de l’Onu, de l’éthique de décolonisation et du respect des droits. Il s’agit d’une condition sine qua none.

Faut-il surestimer les définitions du président Bush des nouveaux Etats : « la Palestine comme patrie palestinienne, tout comme Israël est la patrie du peuple juif » (discours inaugural de la conférence) ? ِِ Ces pseudo-préalables ethniques ne peuvent être pris en considération, dans la mesure où ils impliquent le renvoi d’un million et demi de citoyens arabes d’Israël et l’annulation de la loi du retour des réfugiés. Mais ne perdons pas de vue que la dynamique des négociations peut changer les points de vue des partenaires les plus retors. Or, outre la volonté américaine, le souci d’Israël de connaître une ère de paix et de s’intégrer dans son aire - par une normalisation arabe nécessairement conditionnée par la conclusion de l’accord - constituent des arguments de poids pour transgresser les partis pris.


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9 réactions à cet article    


  • nick 30 novembre 2007 13:35

    @Thierry,

    « Que fait on des juifs de Judée-samarie ??? »

    Ben vas-y...proposes...tu veux en faire quoi ?


  • Dr Rached Trimèche Dr Rached Trimèche 30 novembre 2007 14:32

    Bravo Professeur Bonne analyse !

    A mon avis tout cela se résume à une seule phrase :

    « Quand Israël le décidera, Paix il y aura ! »

    Peace in the World


    • Khalifa Chater Khalifa Chater 30 novembre 2007 19:20

      Merci pour votre lucidité. je pense que les deux protagonistes ont inérêt à devenir des partenaires. Je suis pour un partenariat de paix global.


    • Paradisial Paradisial 2 décembre 2007 22:21

      Quand un autre Saladin viendra, La Palestine Historique rennaîtra, unie, paisible, et multiconfessionnelle fort bien entendu.

      Esprits surrannés, noeuds papillons aux cous, s’auto-con-gratulent.


    • fouadraiden fouadraiden 30 novembre 2007 14:44

      je serai juif je ne lacherai rien aux Arabes par un seul cm de plus ni un droitsupplementaire. c’est là la seule ligne éditoriale d’ISRAEL depuis sa création par l’Occident.

      et faudra plus que l’optimise légendaire d’un tunisien pour changer ça.

      pauvres Arabes , devenus l’ombre d’eux-memes ils en sont à invoquer le respect du droit international. et devinez qui est l’auteur d’un tel concept ?


      • nick 30 novembre 2007 14:53

        je serais juif j’aurais envie de vivre en paix...et donc...


      • fouadraiden fouadraiden 30 novembre 2007 16:02

        pour être un juif chez soi et avoir droit à son petit perimètre securisé Israel n’a dautres solutions que la guerre contre les Arabes.il n’y a malheureusment aucune alternative viable.

        l’Occident a parachuté ses juifs européens au coeur du monde arabe et pas de chance pour le foyer juif car il se trouve que ce coeur bat aussi ds la poitrine de tous les musulmans du monde.

        que voulez inventer contre cela ?

        un palestinien extenué ,comme tous,repondait à un journlaiste qui pour la nième fois assenait que les juifs avaient le droit à exister....il a repondu tranquillement :vous savez ,bien des peuples sont passés sur cette terre........ils sont ts repartis.

        les Juifs sont maleurseusement condamnés soit à la guerre perpetuelle soir à se diluer ds le monde arabe.


      • ZEN ZEN 1er décembre 2007 16:56

        Je suis bien plus pessimiste que vous, comme certains commentateurs

        Annapolis : une chance historique d’échouer ?...

        Un nouveau mirage, une nouvelle manière de gagner du temps, de donner le change, probablement....alors que la colonisation de la Cisjordanie, jamais interrompue, s’intensifie, créant une situation irréversible et rendant la création d’un Etat palestinien quasiment impossible.Il suffit de regarder une carte pour le comprendre.Le retrait de Gaza était un alibi commode donnant les mains libres en Cisjordanie pour instaurer un fait accompli , qui ne pourrait être mis en question sans drames.Politique coloniale à courte vue et suicidaire d’Israël... Lundi, plusieurs milliers de colons israëliens se sont réunis devant le Mur des Lamentations , afin de prier pour l’échec de cette conférence. Que va faire Yaweh , alors que d’autres prient pour le résultat inverse ?...Négotiations de la dernière chance en tous cas ; si elles échouent, le camp modéré palestinien sera anéanti et les chances de créer un Etat palestiniens deviendront nulles. S’il n’y a pas de vives pressions des USA sur Israël, il y a peu de chances d’aboutissement. Mais qu’attendre de Bush, qui a avalisé en 2004, l’annexion future par Israël des blocs de colonies les plus importantes de Cisjordanie ?...En paroles, Bush est un sage(ou un opportuniste) :« ...Le désespoir est un terreau sur lequel propèrent extrèmistes et radicaux... », vient-il d’affirmer.

        « Bush est en train de se faire une bonne image en faisant croire qu’il veut la paix entre Israel et les Palestiniens (avec un état Juif et les palestiniens dehors... bien sûr). On peut supposer sans trop s’avancer que de l’argent sera distribué. Il n’est en effet pas possible d’ouvrir un front avec l’Iran tant que la poudrière palestinienne menace Israel. Par ailleurs cela assoit le role de protecteur des US vis-à-vis de l’opinion internationale. Israel prépare ses frappes (justifiées pour Bush & co) vers l’Iran, et le protecteur US se tiens prêt à intervenir si nécessaire. C’est de l’avis de beaucoup le scénario le plus vraisemblable... »(commentaire de Hermès sur Agoravox)

        http://www.liberation.fr/actualite/monde/293019.FR.php ? http://www.monde-diplomatique.fr/cartes/cisjordaniedpl2000


        • ZEN ZEN 2 décembre 2007 11:41

          Mes propos ci-dessus peuvent apparaître comme provocateurs ou exagérément pessimistes...

          J’aimerais me tromper ! Je jette simplement un oeil désabusé sur des dizaines d’années de promesses non tenues, de rencontres sabotées, de discours biaisés...

          Quand reviendra-t-on au protocole de Genève, qui était selon moi, la seule issue pour un début de stabilisation et de paix ? Le seul fait qu’on n’en parle plus confirme mes craintes .

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