• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile

Accueil du site > Actualités > International > La Corée du Sud s’essaye-t-elle à la provocation ?

La Corée du Sud s’essaye-t-elle à la provocation ?

Certains baptisent cette journée comme celle de tous les dangers. La Corée du Sud a en effet annoncé ce matin la tenue d’exercices militaires à proximité de l’île de Yeonpyeong, récemment bombardée par la Corée du Nord

Défense – Certains baptisent cette journée comme celle de tous les dangers. La Corée du Sud a en effet annoncé ce matin la tenue d’exercices militaires à proximité de l’île de Yeonpyeong, récemment bombardée par la Corée du Nord, et ce malgré les menaces de Pyongyang qui consisteraient à répliquer vers le Sud en cas d’exercices de défense à balles réelles.

Le gouvernement nord-coréen promettait un véritable « désastre » si le Sud ne l’écoutait pas. Si du côté diplomatique, la Chine et la Russie, qui ont récemment rencontré des diplomates nord-coréens, ont demandé à Lee Myung-Bak de ne pas effectuer quelconques provocations afin d’éviter tout nouvel incident, il semblerait qu’aujourd’hui, le gouvernement sud-coréen et son nouveau Ministre de la Défense jouent en solo sans se préoccuper de quoi que ce soit. 

Pour rappel, à New York, hier soir, les négociations au Conseil de Sécurité des Nations Unies sur le cas de la Corée du Nord et de la sécurité en Asie du Nord-Est ont échoué, la Chine ayant par exemple rejeté la demande des pays occidentaux portant sur une condamnation officielle du Nord.

 
« La menace nord-coréenne ou le facteur diplomatique
ne sont pas pris en considération dans notre choix
de maintenir les exercices
 »

a ainsi indiqué un membre du gouvernement. 


En local, ce lundi 20 décembre est un jour comme un autre. Comme d’habitude d’ailleurs, que ce soit lors d’une provocation nord-coréenne (essai nucléaire, bombardement de l’île, etc.) ou lors d’exercices sensibles sud-coréens, les séouliens ne montrent aucun signe d’inquiétude et vivent leur journée tout à fait normalement. Séoul n’est pourtant qu’à une soixantaine de kilomètres de la frontière à vol d’oiseau.

Afin d’éviter tout risque, les autorités sud-coréennes ont tout de même invité les habitants, par l’intermédiaire des haut-parleurs situés sur cinq îles entourant Yeonpyeong, à se mettre à l’abri dans un délai court de trente minutes. Cependant, il est clairement souligné que les exercices d’aujourd’hui ne sont qu’un exercice de défense routinier, comme la Corée du Sud a l’habitude de faire depuis des décennies. 

Séoul est également « protégé » par le droit de répliquer violemment en cas de nouvelles attaques nord-coréennes sur son territoire, c’est-à-dire le droit d’utiliser ses forces aériennes et non pas seulement des tirs de canons en direction des côtes nord-coréennes comme ce fut le cas après le bombardement de son île. 

Lors de l’exercice de ce matin, l’armée sud-coréenne utilise des obusiers K-9, de l’artillerie embarquée 105mm, des canons Vulcan et des mortiers 81mm. Côté aérien, aucun exercice n’est prévu mais les jets de combats KF-16 et F-15K sont prêts à s’envoler au moindre incident. Une vingtaine de militaires américains se sont dispersés sur l’île de Yeonpyeong afin d’assurer un suivi médical, les communications et les missions dites d’intelligence. Neuf membres de la Commission pour l’armistice au commandement militaire des Nations Unies assistent en tant qu’observateurs aux exercices. 

Samedi, le comité nord-coréen pour la réunification pacifique a souligné « qu’aucune garantie ne pouvait être donnée concernant le fait que les exercices sud-coréens étaient susceptibles d'entraîner une véritable guerre ». Si toutes les parties concernées par le sujet (Chine, Russie, Etats-Unis et Japon) ont été tenues informées de la tenue des exercices, un véritable clivage s’est créé entre d’un côté les anciennes dictatures communistes (Chine et Russie) et de l'autre les superpuissances américaines et nippones.

L’appel à la modération et la retenue était du côté russe la priorité. La Chine évoquait de son côté la sensibilité de la Corée du Nord. Si c’est la Russie qui a fait appel au Conseil de Sécurité en urgence ce dimanche, cela ne change finalement pas grand-chose car rien n’a abouti.

La Corée du Nord osera-t-elle une réplique ? Si c’est le cas, visera-t-elle une autre zone comme elle l’avait promis ? La Corée du Sud cherche-t-elle finalement un conflit pour mettre fin aux « délirs » du « Cher Leader » Kim Jong-Il ? Le risque d’une torpille expédiée par erreur dans les eaux nord-coréennes, comme lors des derniers exercices, n’est-elle pas un signal assez fort pour réduire la taille de tels exercices militaires ?

La réponse cet après-midi très probablement…

 

AROSMIK - 20101220
Toute l'info sur encoreedusud.blogspot.com 
Suivez l’actualité de Corée du Sud sur Twitter ou Facebook

Moyenne des avis sur cet article :  3.33/5   (12 votes)




Réagissez à l'article

5 réactions à cet article    


  • frugeky 20 décembre 2010 11:31

    A lire sur le site cent papier : Corée : Washington joue un jeu dangereux.
    Un article qui change un peu des refrains sempiternels sur les provocations « exclusives » de la Corée du nord.
    Les pourvoyeurs de guerre, partout dans le monde à l’heure actuelle, sont bien les néocons américains et leurs soutiens.


    • ELCHETORIX 20 décembre 2010 14:14

      Bon l’auteur , on le sait à travers les 2 COREE , les USA visent à destabilser la montée en puissance économique et politique et financière de la CHINE !
      Vous avez dit , risque de conflit majeur , oui , sans aucun doute , d’autant plus
      que l’EMPIRE US est en mauvaise posture , avec cette « crise » du capitalisme du désastre !
      @ L’ auteur , petite précision , mais qui a son importance , la RUSSIE ou plutôt la FEDERATION DE RUSSIE n’est plus COMMUNISTE , à mon grand regret d’ailleurs , avec un socialisme , cela va de soi !
      RA .


      • Pegasus Pegasus 20 décembre 2010 18:50

        "Une vingtaine de militaires américains se sont dispersés sur l’île de Yeonpyeong afin d’assurer un suivi médical, les communications et les missions dites d’intelligence.« 

        Petite note, »intelligence« en anglais se traduit par renseignement..

        Mais bon, depuis que Lavrov avait signifié au Nord les limites à ne pas franchir ( http://joongangdaily.joins.com/article/view.asp?aid=2929680 ) et avoir »appuyé« ses »conseils« ( http://www.reuters.com/article/idUSTRE6BD1PZ20101214 ), les risques que la situation dégénèrent sur le coup demeuraient faibles ( encore que la fin de l’année pourraient réserver des surprises )

        Sinon, so long pour le Xe »la guerre est imminente" du mois.


        • morice morice 20 décembre 2010 22:36

          elle s’essaie pas, elle l’a DEJA FAIT...



          il n’est pas question ici de soutenir le régime de la Corée du nord mais de souligner que les tirs contre la Corée du sud ont été en réaction de manoeuvres militaires voulues par les américains.
          Pour quelle(s) raison(s) ?


          on ne peut mieux dire en effet. On cherche à...

          • Pegasus Pegasus 20 décembre 2010 23:38

            Deux problèmes quand même :

            - Les manœuvres dans la zone sont annuelles, et donc pas plus exceptionnelles que celles de l’année dernière. Quant à « voulues par les américains », pas celles-ci. Les exercices maritimes dans cette zone constituent même un des plus vieux sujet de désaccord entre les états-majors sud-coréens et américains. Le Sud veut à tout prix démontrer sa souveraineté sur la zone, et les USA suivent pour ne pas créer de brèche dans leur accord de défense.

            - Je ne vois toujours pas pourquoi il serait légitime de balancer près de 200 obus, en partie sur des civils, en réponse à des manœuvres en face n’ayant rien d’exceptionnel.

Ajouter une réaction

Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page

Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.


FAIRE UN DON

Auteur de l'article

Arosmik

Arosmik
Voir ses articles






Les thématiques de l'article


Palmarès