La dernière carte d’Obama
Parfois, quand menace une rupture définitive avec un vieux conjoint, on tente un dernier appel qui est une lettre d’amour et aussi un ultimatum. Je pense que c’est ce cri du cœur que voudraient aujourd’hui lancer à l’Amérique ceux qui l’ont bien connue.
Quand on a toujours désiré la liberté, et qu’on a aimé l’Amérique au point d’y vivre, on regrette qu’elle mène une si mauvaise vie… Torture, invasions, corruption, injustice… elle est allée bien loin dans le vice ; on souhaiterait qu’elle se refasse une vertu. On voudrait, surtout, qu’elle se ressaisisse avant d’aller poser ses pénates chez le vieux beau McCain et sa gourgandine de la foi aveugle. Trop loin dans la bêtise, c’est comme le vice, on ne s’en sort plus et, hélas, céder à celle-là ne nous sauve pas de celui-ci.
Qui sauvera l’Amérique de la bêtise et la sortira de son petit train-train de criminelle de guerre d’habitude ? Une grande passion pour Obama ? L’assuétude au mal est bien forte… On a parlé d’un Dream Team Clinton-Obama, puis Obama-Clinton, mais ce qu’il faudrait à l’Amérique, c’est d’être prise en main et suivie par une équipe forte… Ça et la promesse d’une nouvelle vie.
Pour séduire l’Amérique, les démocrates doivent lui offrir un Dream Team collégial, une équipe de rêve qui ne laisse personne douter que la volonté et la compétence ne soient là, en consensus, pour gommer les erreurs du brouillon qu’est toujours le passé et lui écrire au propre un nouveau plan de son avenir
Huit personnes crédibles suffiraient, avec chacune sa mission et son objectif, mais travaillant pour un but commun : rebâtir une Amérique qu’on puisse aimer et en laquelle on puisse croire.
1. Barack Obama : président… et secrétaire aux Affaire internationales. Laissant la cuisine administrative, les jeux de coulisses partisans, la distribution des prébendes et l’inauguration des fêtes foraines à son vice-président, il se consacre à son véritable rôle qui est d’être l’image sur la page couverture du magazine Amérique. Il assume personnellement la tâche prométhéenne de rebâtir la crédibilité des Etats-Unis dans le monde. Il devrait voyager partout et apporter un message d’espoir et de fraternité. Bill Clinton et Edward Kennedy pourraient l’accompagner. Une tournée Bono aussi…
Si, dans quatre ans, une majorité des gens partout sur cette planète ne considèrent plus l’Amérique comme la première menace à la paix dans le monde, il aura fait son travail. Si, dans encore quatre ans, ces gens respectent et AIMENT les Etats-Unis, Barack Obama aura été un grand président.
2. Joe Biden : vice-président et secrétaire à l’Administration. Sa mission : gérer l’intendance. Voir à ce que le pays fonctionne au quotidien, pendant que ses collègues préparent demain.
3. Hillary Rodham Clinton : secrétaire à la Santé, l’Education et le Bien-Être (HEW). Sa mission : la santé gratuite, l’éducation gratuite et un revenu garanti pour tous les Américains. Amener donc les Etats-Unis au niveau d’un pays civilisé, comme le Canada ou la France.
4. Al Gore : secrétaire à l’Environnement et aux Ressources naturelle. Sa mission : l’indépendance énergétique pour les Etats-Unis, la fin de la pollution, l’abandon des énergies fossile, la recherche et le passage complet aux énergies vertes. Accessoirement, dans ses temps libres, sauver la planète de l’effet de serre et du réchauffement climatique en convainquant les autres nations d’en faire autant.
5. Michael Bloomberg : secrétaire à l’Economie, aux Finances et au Revenu. Sa mission : reprendre le contrôle de la FRB, de la monnaie et du crédit. Assainir les marchés financiers, relancer l’économie et ramener en Amérique une capacité de production industrielle suffisante.
6. Willliam Fallon : secrétaire à la Sécurité, la Défense et les Renseignements. Sa mission : assurer l’ordre et la sécurité du pays, tout en mettant fin à toutes les guerres des Etats-Unis et à leur infiltration agressive et provocatrice du monde entier. L’homme respectable qui sait sa battre, mais a été limogé par Bush pour avoir dénoncé les mensonges et les intrigues des Etats-Unis au Moyen-Orient, pourrait apporter la paix.
7. John Edwards : secrétaire à la Justice et aux Institutions. Sa mission : remettre en place l’État de droit et redonner confiance au peuple en ses institutions. Éliminer le Patriot Act et autres mesures fascistes. Rétablir une vraie démocratie. Promouvoir une presse libre. Sévir contre la corruption. Remettre à jour les lois et les institutions pour qu’elles correspondent à notre siècle et aux besoins d’aujourd’hui (pardonner à Edwards ses incartades passerait incidemment le message que l’Amérique est sortie de l’adolescence boutonneuse et est devenue une société adulte).
8. Bill Richardson : secrétaire à l’Identité nationale et aux Relations communautaires. Sa mission : souder les Etats-Unis en un tout cohérent. Les Etats-Unis sont devenus subrepticement un pays fragmenté. Il faut définir une politique d’immigration et d’appartenance indestructible, commune, comme celle des Etats-Unis du XIXe siècle. Cette fois, il faut le faire en donnant toute leur place aux Noirs et aux Latinos et autres, car dans une génération les Caucasiens seront une minorité aux Etats-Unis.
Ensemble, ils peuvent VRAIMENT changer le monde. Idéalement, ce gouvernement serait vraiment collégial ; les membres en seraient élus en bloc, comme une équipe, et les décisions y seraient prises a la majorité. Ce raffinement, cependant, n’est pas essentiel. Juste créer l’équipe serait un pas historique et en annoncer la création garantirait l’élection d’Obama.
Les Américains seraient plus heureux et le monde entier respirerait mieux si ce rêve se réalisait
http://les7duquebec.wordpress.com/2008/09/15/un-dream-team-pour-obama/
Pierre JC Allard
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