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Accueil du site > Actualités > International > La dette comme arme de guerre

La dette comme arme de guerre

La mécanique est bien huilée.

Les règles bugétaires adoptées en commun à Bruxelles interdisent la création de monnaie. Les Etats sont obligés, pour financer leurs investissements, d'emprunter sur les marchés internationaux, au taux fort. La dette extérieure augmente vertigineusement, au point qu'il faut encore plus emprunter.

Les services publics sont pris dans ce cercle vicieux:les Etats sont sommés de privatiser pour obtenir de nouveaux prêts.

Les institutions internationales et les banques qui sont à la manoeuvre appellent cela "aider" un pays.

Ce qui se passe en Grèce révèle le fond de cette aide : ce pays est "aidé" comme les colonies sont "pacifiées" par les empires.

Car il s'agit bien d'une guerre. Les gains et les pertes des uns et des autres se traduisent de plus en plus en termes de domination territoriale.

Ainsi, le port du Pirée sera t-il vendu. L'Etat grec en possédait encore 75% du capital.

Cela sera vendu comme prise de guerre entre les deuxième et quatrième semestres 2011.

Ainsi, l'autoroute Egnatia Odos:en 2012, les nouveaux féodaux pourront imposer des péages librement fixés par eux aux malheureux grecs qui ont payé la construction.

Une liste impressionnante de services publics dont la privatisation est exigée.

Une liste impressionnante de services publics dont la privatisation est exigée a été dressée au début du mois de juin à l'occasion d'une "troïka" composée de l'Union européenne, de la Banque centrale européenne et du Fond monétaire international.

Sont condamnés :

  • Ote (télécoms)
  • la banque postale
  • EAS (système de défense)
  • Depa (gaz)
  • Trainose (chemins de fer)

Larco (mines)

  • Les ports régionaux
  • La Société d'eau
  • EVO (défense) etc

Le modèle de cette agence c'est le Treuhandanstalt...

La "troïka"exige en outre,dans de véritables conditions de reddition, qu'une "agence au management indépendant et professionnel", comportant des représentants étrangers, soit créée pour mener à bien cette vente forcée.

Elle sera, selon le Monde,"préservée" des interférences politiques quotidiennes", c'est à dire soustraite à tout contrôle qui, de près ou de loin, pourrait s'apparenter à celui du peuple.

Le modèle de cette agence, c'est la Treuhandanstalt, l'institution financière qui avait, après la chute du mur de Berlin, démantelé les groupes industriels est-allemands. A cette différence près que, dans ce cas, les tractations se passaient au sein de la nation allemande réunifiée.

Pour la Grèce, c'est un comptoir impérial qui se met en place.Comme un rappel à ces temps glorieux où, au début du XIXe siècle, les frises du Parthénon furent remises au British Muséum par Lord Elgin.

Un autre rappel s'impose : "la démocratie est née à Athènes quand Solon a annulé les dettes des pauvres envers les riches". C'est le compositeur, penseur et homme politique grec qui ravive ainsi la mémoire de tous les peuples, avec un appel solennel "aux citoyens indignés de Grèce et d'Europe".

C'est que, en effet, la question de la démocratie est posée.

Au delà des conflits classiques entre le travail et le capital,entre les salaires et les profits, nous assistons partout à un dépeçage systématique des services publics, qui porte en germe la dislocation de la société, la formation accélérée de ghettos bientôt soumis aux mafias.

Bref, sans la résistance qui s'affirme, par les grèves et les manifestations en Grèce et ailleurs c'est la barbarie qui menace la civilisation dans l'un de ses berceaux.


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13 réactions à cet article    


  • Catart Catart 7 février 2012 17:04

    hola,

    il faut abroger l’article 123 du traité de Lisbonne et refaire appel à notre BCN pour faire de l’argent comme dirait Etienne Chouard à 0% d’intérêt ne plus passer par la BCE et tous ces privés qui ruinent notre Pays on ne pourra jamais payer les intérêts.
    Il faut même demander une révision de la dette de 50% voire l’annulation pure et simple en fonction de ce que nous avons rembourdé en intérêts par rapport au capital emprunté.
    Cette histoire est une honte.

    Samedi 17 Mars 2012 conférence de presse à Paris à 16 h (pour le lieu c’est plus tard...), pour dénoncer tous ces abus, scandales, corruptions, collusions, ou détournements de l’argent de l’état et présentation du programme écrit par le Peuple. Un grand nombre de mouvements, associations personnes individuelles et 3 petits candidats n’ayant pas les 500 signatures se regroupent sous 1 seul nom DEMOCRATIE et parleront d’une seule voix sans pour autant perdre leurs particularités.

    Diffusez l’information au max et venez participer le 17 Mars à 16h à Paris

    http://www.indigne-je-propose.fr/
    facebook journal des indignés nous proposons


    • Richard Schneider Richard Schneider 7 février 2012 20:05

      Bonsoir l’auteur,

      Très bon article.
      La Grèce est totalement sous le choc. Les Grecs ne savent plus que faire : ils sont dans une nasse, étouffés, assommés.
      Les banquiers exigent le démantèlement de l’économie grecque : ils vont l’obtenir.
      Leurs fidèles valets, bras armés du Grand Capital, Mme Merkel et Monsieur Sarkozy se sont fâchés, paraît-il, et ont exigé du Gouvernement d’Athènes de mettre en œuvre immédiatement les mesures, que l’auteur cite dans son article. Sinon ce sera la faillite ... Encore heureux qu’ils ne menacent pas d’envoyer, comme en Lybie, leurs drones et leurs Rafales.
      Triste époque.
      Dire, rappelons-nous, qu’on nous avait vendu l’Euro en nous promettant la paix, le bonheur et la prospérité !
      Amicalement,
      RS


      • Aldous Aldous 7 février 2012 20:27

        Article éclairant. Merci.


        • zobbylamouche 7 février 2012 23:47

          Et pendant ce temps là, une pub juste sur cette page, dans la colonne de droite, nous vante un investissement miraculeux de « 200 euro transformés en 1200 euros en moins de 5 jours ». Le cancer financier est partout, métastasé jusqu’ici, sur Agora Vox. Pas glop !


          • Abdu Abdu 8 février 2012 01:56

            Et il n’y a pas de manifestation européenne...


            • Aldous Aldous 8 février 2012 11:06

              Il faut ajouter à cette présentation que l’endettement grec a été rendu insoutenable en poussant la Grèce, par la corruption, à investir dans les projets mirifiques comme le pont Rion-Antirion, le système de sécurité des JO Siemiens, l’autoroute Via aegnatia, les installation olympiques, la rénovation d’Athenes (autoroutes, métro, projets urbanistiques), chars, avions de combat, navires de guerre...


              Le tous financé par des banques étrangères, principalement françaises et allemandes, et au profit de sociétés etrangeres, principalement françaises et allemandes.

              Ces investissement lourds ont tous la caractéristique de n’êtes pas ammmortissables, d’êtrpluie étalement inutiles pour le peuple grec, et d’avoir été obtenu par la corruption (scandale Siemens) ou la pression ( on vous refinance si vous nous achetez des chars)

              Tout ceci définit une Dette-odieuse au regard du droit international.

              Il est temps que la Grèce mette sur pieds une commission d’experts indépendants pour éplucher la dette souveraine et déterminer ce qui est légal et ce qui est illégitime.


              • sdzdz 8 février 2012 13:11

                Un système néo-impérialiste qu’on réservait auparavant aux pays en développement, mais qui s’avère très juteux, et nécessite un audit de la dette publique mais pas seulement.


                Le problème jusqu’alors dans la dénonciation de la dette publique :
                -on finit par trop occulter la responsabilité de nos « élites » de tous bords. D’ailleurs, la BCE monétise en douce sur le second marché pour perpétuer le système oligarchique européen.
                -on occulte trop un certain nombre d’effets pervers en cas de monétisation totale, car la confiance entre acteurs économiques peut se déliter très rapidement, ou la faiblesse d’une monétisation partielle quand la dette publique est conséquente.
                -on en vient à stigmatiser certains peuples sous couvert de rendre justice à d’autres, comme c’est le cas entre les populations des zones CFA et le peuple français.

                Or, les peuples ont des intérêts communs pour se faire respecter jusqu’à balayer l’oligarchie qui dirige leur propre pays. C’est l’objet du système de monétisation de la dette publique française sur projets francophones présenté par l’IRC (publié début 2009) : une réponse géostratégique à un problème complexe. J’espère simplement qu’elle n’est pas trop avant-gardiste.


                • restezgroupir44 restezgroupir44 8 février 2012 13:28

                  Bonjour,

                  Bon article,merci.

                  Pour infos,
                  Blog de P. Jovanovic censuré ,lire ci-dessous,
                  Note aux lecteurs/trices : Depuis 3 ans j’ai reçu des milliers de mails « où acheter dans un endroit sûr ? ». Je ne peux hélas pas répondre à tous les mails. Donc, comme promis (et désolé pour tout le retard), tous LES CONSEILS, LES ADRESSES ET LES TELEPHONES POUR SAUVER VOS MEUBLES dans la mega inflation qui arrive, sont ici, cliquez, avec mes partenaires que j’interroge régulièrement (Joubert 01 42 36 20 39, Guerre 01 47 42 20 96, Schwartz 03 88 36 89 00) pour ce blog.
                  « La monnaie est par nature l’or et l’argent » Karl Marx.
                  Ce blog est maintenant CENSURÉ par les banques, et pas que la BNP. Les conseillers clientèle ne doivent pas lire les informations ci-dessous !!! C’est d’ailleurs le seul blog censuré par les banques... Merci à elles. Conseil de notre lecteur Youssef : « passez par les proxy tels que hidebuzz.org, proxycloud.net ou hiddenaliens.com ».

                   



                  LE REVOLVER SUR LA TEMPE DE LA GRECE... 
                  du 6 au 10 février 2012 : Le SPECTRE (Union Européenne) a demandé aux Grecs de baisser leur salaire minimum à MOINS DE 600 euros, de supprimer les 13e mois, et un gel des salaires sur 3 ans... Et vous avez des politiques français qui vous expliquent sans rire que l’euro grec est le même que l’euro french ou allemand. Bref, avec un smic abaissé (il faut oser, bravo aux fachos de Bruxelles ), les Grecs sont poussés de facto à la révolte par la faim et par leurs politiques corrompus... Jamais je n’ai été autant attendri par la signification réelle du mot « populiste »... Lire ici Ekatharemini. 

                  PS : ce qui se passe en Grèce se passera en France. 

                  PS2 : Vous voyez juste les choses arriver au ralenti, comme dans un accident... Cela a commencé par des jeunes qui ont pratiquement failli mettre le feu à la voiture et à la maison du président grec, lire ici un autre papier Ekat. L’Europe entière voit les députés grecs corrompus vendre leur peuple aux voleurs américano-européens de Bruxelles. Le tout bien sûr pour payer les banques européennes insolvables... Et pas de papiers scandalisés à la une de la presse ! Je ne sais pas pourquoi, mais quelque chose me dit que bientôt les guillotines seront de retour place de la Concorde... Cette seule actualité vous montre ce qui se passe vraiment, maintenant, tandis que TF1 ne vous montre que la neige qui tombe. J’attends les réactions quand le SMIC sera abaissé aussi en France avec la supression du 13e mois... Et que dire du RMI quand il sera supprimé ? Bref, tout ça pour vous dire, aussi, que le bon du trésor grec sur 1 an est passé 520%. Bref, si l’accord Grèce-SPECTRE n’est pas signé, attendez vous à la démission de Papademos... Une bonne révolution, voilà ce qu’il faut maintenant en Grèce pour donner une bonne leçon aux fous furieux de Bruxelles.

                  PS3 : voici l’article de Libé « Menacés par la famine, comme pendant la Seconde Guerre mondiale, les Grecs ont l’impression de replonger dans la dictature. Economique, cette fois. On n’avait pas vu ça en Grèce depuis l’Occupation »... 

                  PS4 : les Grecs prévoyants ont déménagé 16 milliards d’euros en Europe dont 33% à Londres,, regardez cet article vu par Mr Fontana dans le Greekreporter. 
                  Revue de Presse par Pierre Jovanovic © www.jovanovic.com 2008-2012

                  • restezgroupir44 restezgroupir44 8 février 2012 15:37
                    Que la faillite, en septembre 2008, d’une seule entreprise, Lehman Brothers, ait pu conduire le monde au bord du gouffre indique assez la centralité des banques dans la vie économique. Que celles-ci aient ensuite forcé les Etats à échanger leurs dettes « pourries » contre de l’argent frais (c’est-à-dire contre le travail) du contribuable suggère cette fois l’ampleur du problème : le rouage a domestiqué la machine, le moyen s’est métamorphosé en fin.
                    A cela rien d’étonnant. Au gré de leur expansion, les banques ont projeté dans tous les domaines de l’activité humaine leur logique (celle du crédit et du profit), leurs intérêts (les anciens de Goldman Sachs hantent les coulisses de Washington), leurs pratiques (celles du jeu spéculatif) et leurs produits (ô les dettes douteuses titrisées et dispersées aux quatre vents !). Qui veut remonter aux racines d’une crise immobilière en Espagne, d’une opération de blanchiment en faveur d’un dictateur chilien, de l’endettement de pauvres au Bangladesh tombe à coup sûr sur une banque ; l’enquêteur qui cherche à démêler les pratiques opaques d’une chambre de compensation luxembourgeoise tombe en revanche sur un os…


                    • Tall 8 février 2012 15:53

                      Excellent article, clair, juste et pédagogique.

                      A noter que les Belges ont trouvé une parade à ce piège.
                      Mais je vais peut-être faire plutôt un petit billet là-dessus. Vais voir.

                      • Acid World Acid World 8 février 2012 16:57

                        Il faut se soulever car la casse va frapper, en montant vers le Nord-Ouest, l’Italie demain et notre pays après-demain.


                        • Benyamin Ladenstein Benyamin Ladenstein 9 février 2012 00:21

                          Bonjour à tous et merci à l’auteur pour son article, et aux commentateurs pour leurs réflexions.


                          Je souhaite participer à mon humble niveau pour éclairer un autre aspect de cette arme que constitue la dette, voici un lien vers une vidéo de 20 minutes pour saisir ce qu’est un ASSASSIN ECONOMIQUE : il y en a actuellement plusieurs aux postes clés de nos pays d’Europe, les derniers en date on pris les places de premier ministre Grec, Italien et Gouverneur de la BCE cet hiver.


                          Pour la France, on peut légitimement se demander si Sarkozy n’en est pas un aussi, voir l’article d’Agoravox concernant la possible appartenance de notre Président à un service secret étranger :


                          sur son fils Pierre le DJ que l’on vient de rapatrier d’Ukraine à nos frais pour une « intoxication alimentaire ». Un des internautes a donné le lien pour « booker » DJ Mosey :
                          L’adresse pour « booker » DJ Mosey est en Allemagne :  http://djmosey-music.com/ 

                          En allant sur son site au nom anodin, on constate que l’adresse email de Pierre Sarkozy est chez « bornleader.de » en français « chef-né »... la race des Seigneurs, cela ne vous rappelle rien ?

                          Je me suis un peu éloigné du sujet de départ, mais je voulais montrer que l’idéologie justifiant l’oppression des « dominés » par les « dominants » est toujours en vigueur, mais très discrète.




                          • BA 12 février 2012 10:08
                            Dimanche 12 février 2012 :

                            Kastelórizo ou Megísti est une île de Grèce, baignée par la mer Méditerranée orientale et située à moins de cinq kilomètres de la côte Sud de la Turquie, environ 110 kilomètres à l’est de Rhodes.

                            Le 23 avril 2010, Georges Papandréou s’y rend, pour nous annoncer par un très mauvais direct télévisé et en moins de six minutes que « la Grèce accepte le Mécanisme de soutien économique, institué par le Fond Monétaire International, l’Union Européenne et la Banque Centrale Européenne (…) Les marchés ne nous laissent pas le temps (…) Mais les partenaires de la Grèce nous offrent cette possibilité, afin de conduire notre navire dans les eaux d’un port alors protégé, pour pouvoir ainsi le réparer, utilisant des pièces solides et fiables (...) ».

                            Notre dernière île si loin au large a été depuis surnommée par les journalistes, « île du Mémorandum ». Mais plus maintenant, et de manière officielle.

                            Car son maire, Pavlos Panigiris, vient de proclamer « le retour à la drachme et ainsi à l’indépendance » de son île : « Nous reviendrons à la drachme, car sous l’euro notre patrie n’est plus souveraine. Pour rester libres et Grecs, il faut partir (…) Nous ne voulons plus les voir ici [ces politiciens], plus jamais » (journal des Municipalités – aftodioikisi.gr).

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