La France au « secours » du Mali : « Tiens voilà du Boudin ! »
Conséquence directe de la chute de Kadhafi, le conflit malien avait d’abord mis en opposition les forces indépendantistes Touaregs (anciens soldats de Kadhafi) du MNLA face au gouvernement d’Amadou Toumani Touré. Mais à la suite de la prise d’influence d’Aqmi et d’Ansar Edine, c’est un « Etat Islamique » qui est dès lors instauré dans le nord Mali et qui s’oppose aux forces maliennes toujours faibles en moyens.
L’intervention française dans le conflit malien vient de faire pencher la balance dans la guerre entre les djihadistes et les forces maliennes. La France porte désormais le beau rôle de libératrice, comme en atteste certains phénomènes comme l’achat de drapeaux Français à Bamako, alors que c’est en grande partie son intervention en Lybie qui a provoqué cette crise.
Mais tandis que les populations locales, selon Amnesty international, ont et vont souffrir de violences de guerres de la part des djihadistes mais aussi des forces gouvernementales, il est nécessaire de mettre en lumière un aspect géostratégique plus essentiel que sont les relations Franco-Saoudiennes afin de clarifier la démarche de la France.
Depuis le 11 septembre 2001, la guerre contre le terrorisme est devenue le sujet principal des préoccupations de la communauté internationale. Afghanistan, Iraq, Pakistan, Iran beaucoup de pays ont été soupçonné de sponsoriser le terrorisme. Vrai pour certain, faux pour d’autres, les enquêtes ne se sont jamais portées sur le pays natal d’Osama Ben Laden : l’Arabie Saoudite.
Nation théocratique dirigée par le Roi Abdullah, l’Arabie saoudite est pourtant une pierre angulaire du terrorisme international. La banque Al Radj alimentée en dollars par la banque HSBC a été identifiée comme étant la principale banque de financement d’Al-Qaeda, dans plusieurs enquêtes(1). Un certain nombre de djihadistes afghans vivent en Arabie saoudite sans avoir à être inquiétés par la justice saoudienne depuis qu’ils sont revenus d’Afghanistan. En 2002, Abdul-Rahman al-Surahi ancien assistant principal de Ben Laden y a été libéré, ainsi que plusieurs membres d’Al-Qaeda.
D’ailleurs, à partir de 1998, Omar Al-Bayoumi, hôte principal de Nawaf Alhazmi et Khalid Almihdhar deux terroristes du 11 septembre, à reçut plusieurs sommes et virements de la part du prince Bandar Ben Sultan.
Face à ces pistes qui mènent au pays des Saoud, nul ne peut faire l’impasse sur les liens possibles entre l’Arabie saoudite et Al-Qaeda.
Pourtant, le 4 novembre 2012, selon Tactical newswires, le général Puga, chef d’Etat-major Français, c’est entretenu avec le Prince Bandar Ben Sultan, devenu chef des services secrets saoudiens. Le considérant comme étant « l’homme fort » d’Arabie Saoudite, le général Puga et le prince Bandar ont convenu de coopérations militaires et de renseignement ainsi que des contrats d’armements.
En effet, selon la chaine de télévision libanaise Al-Manar, le Prince Bandar, en tant que chef des services secrets saoudiens, coordonne les opérations de déstabilisation de la Syrie au travers d’organisations liées à Al-Qaeda telles que Jabhat al-Nusra. Bien que considérée comme une organisation terroriste par le département de la défense américain, Jabhat al-Nusra représente une part croissante de l’armée Syrienne libre, entre 6000 et 10 000 combattants entrainés. (2)
Jabhat al-Nusra, comme AQMI, ne cache pas ses intentions de prendre le contrôle de la Syrie après la chute d’Assad. Un règlement de comptes aurait déjà eu lieu entre les brigades d’al-Farouq et al-Nusra la semaine dernière.
Ainsi, il devient alors évident, que la France prend part du coté de régimes sponsorisant des mouvements islamistes radicaux et que son objectif géostratégique reste intéressé et de courte vue.
A la lumière de cette analyse, il convient donc d’observer plus attentivement la situation au Mali.
En ce questionnant sur l’origine et l’évolution du groupement islamiste AQMI ou AQIS, l’on trouve très vite l’implication des services secrets Algériens (DRS).
Selon Jeremy Keenan, auteur du livre the dark Sahara, Amari Saifi ou « le Para » anicen leader du Groupe Salafiste pour la Prédication et le Combat (GSPC) est en fait un agent du DRS algérien(3).
Le GSCP auteur d’un certain nombre d’enlèvement de touristes dans le sud de l’Algérie, en plus de son rôle utile pour le gouvernement Algérien, légitimant une augmentation des forces militaires, servirai aussi de justification pour l’augmentation de la présence américaine en Afrique et le maintien de la présence européenne.
Selon Keenan, le 'Proactive, Preemptive Operations Group’(P2OG), crée par le conseil scientifique du pentagone (DSB) en 2002, dont le GSCP serai le test, aurait eu pour but de créer des opérations secrètes visant à « stimuler » les agressions par des groupes islamistes dans la région du sahel légitimant la création d’un nouveau front africain dans la guerre globale contre le terrorisme(GWOT).
Scénario qui vient de se réaliser, car l’AFRICOM, crée en 2008, viens d’augmenter ses moyens en drones et en soldats suite aux évènements maliens. Le GSCP devenu AQMI, crée ou réel, a donc bien servi de justification au renforcement des intérêts convergeant de la politique Franco-américano-algérienne.
D’autre part le MNLA désormais évincé par AQMI ne posera plus de problèmes pour les intérêts miniers d’Areva au Niger, tandis que la présence française semble revigorée face à l’influence chinoise grandissante, comme il fut le cas en Lybie.
Le rôle de la France dans le conflit malien n’a donc rien de très glorieux et rappel bien au monde son passif de politique de pillage économique vis-à-vis de l’Afrique.
Sources :
1)http://www.businessinsider.com/hsbc-ties-to-al-rajhi-bank-2012-7
http://larouchepac.com/node/23412
2)http://www.informationclearinghouse.info/article33616.htm
http://larouchepac.com/node/25177
3)http://www.aljazeera.com/focus/2010/07/201071994556568918.html
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