La grande muraille verte
Crée par l’Union Africaine, la grande muraille verte s’étend sur 7600km de long et 15km de large. Conçue afin de faire face aux problèmes environnementaux, mais aussi sociaux, cette « barrière » naturelle fait néanmoins couler beaucoup d’encre.
Les enjeux de la muraille verte
Le continent africain fait face à des défis climatiques extrêmement importants. Chaleur, aridité, les régions centrales d’Afrique sont touchées de plein fouet par les conditions météorologiques extrêmes.
Cette « muraille verte » a pour but principal de stopper l’avancée du désert. Petit à petit, ce projet s’est transformé en une série de mesure visant à améliorer les conditions de vie des populations du Sahel et du Sahara.
Le projet de la grande muraille verte n’est pas uniquement un projet de reforestation, « c’est un projet global de développement » précise Nora Berrahmouni chargé du dossier à la FAO (Organisations des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture). Elle a pour but de faciliter la vie dans les régions du Sahara et du Sahel, considérées comme les plus pauvres au monde.
S’adapter au changement climatique
Ce n’est un secret pour personne, la planète se réchauffe et les changements climatiques se mesurent d’année en année. L’un des phénomènes, quelque peu sous-médiatisé, est la désertification, qui, en Afrique, touche 2/3 des habitants. La désertification ne veut pas seulement dire l’empiètement des terres par le désert, cela signifie la dégradation des terres en zones arides résultant de plusieurs facteurs comme la déforestation ou encore la présence humaine.
Cette désertification à un impact majeur sur les populations locales et notamment sur la sécurité alimentaire qui n’est pas assurée à cause des sols totalement inexploitables.
C’est en 2007 que les chefs d’états africains ont adopté l’initiative de la Grande Muraille Verte pour le Sahara et le Sahel dans le but de prévoir et d’affronter les changements climatiques majeurs liés à la désertification. Ce projet a pour but d’aider les populations locales en matière de gestion des ressources naturelles.
L’idée initiale était donc une forêt d’arbres d’est en ouest traversant le désert. Depuis, ce projet a été élargi en prenant compte de la gestion rationnelle des écosystèmes et à l’amélioration des conditions de vie des populations locales.
Le choix des plantes est primordial
Planter des arbres afin de contrer l’avancée du désert demande des recherches assez pointues de la part des scientifiques.
Les deux critères principaux sont la résistance à la sécheresse et l’adaptation au climat aride, mais aussi l’intérêt que portent les populations aux richesses alimentaires et médicinales de certains de ces arbres.
Les espèces retenues sont le baobab, le jujubier ou encore le karité qui ont chacun des vertus alimentaires ou médicinales bien particulières.
Une autre espèce très utilisée est l’acacia du Sénégal. Résistant aux contraintes du sol et du climat, il produit du bois de chauffe et possède une gomme utilisée pour la confiserie. Un bon moyen de développer une activité commerciale.
Les objectifs sont nombreux
Un projet d’une telle envergure a bien sûr été pensé longtemps en amont. Afin que le projet soit totalement efficace, 3 objectifs principaux ont été définis :
- L’amélioration des conditions de vie des peuples vivant dans des zones arides. Réduction de leur vulnérabilité face aux changements climatiques et notamment face à la sécheresse.
- Améliorer l’état et la santé des écosystèmes dans les zones arides d’Afrique.
- Mobiliser les ressources nécessaires en créant des partenariats efficaces entre les parties prenantes nationales et internationales.
Un projet critiqué
Les principales limites à souligner à la réalisation de ce projet sont le manque de financement pour supporter un projet d’une envergure comme celui-ci.
Le projet avance rapidement au Sénégal, pays d’où le projet est réellement parti, mais ce n’est pas le cas partout. Le ministre de l’Environnement et du Développement durable, Abdoulaye Bibi Baldé, a reconnu que la Grande Muraille verte reste confrontée à un " problème de moyens ’’, du fait des objectifs ambitieux que ce projet s’est fixé.
Un autre problème à été soulevé par les scientifiques. En effet, cette muraille verte n’aurait pas la capacité de stopper réellement l’avancée du désert. Leur recommandation est plutôt de protéger les sols, qui sont les principaux responsables de cette transformation de l’écosystème.
Malgré tout, une barrière “verte” en plein cœur de la nature ne peut pas être une mauvaise chose en soi. Même si les résultats espérés ne sont peut-être pas totalement à la hauteur, avoir un “poumon vert” africain ne peut être qu’une bonne chose pour la planète.
Pierre Videau / Passion Terre
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