La guerre des USA à la Chine, via le Pakistan...et la téléphonie mobile !
On s’en doutait un peu de ce qui se tramait au Pakistan depuis des mois, mais on en a confirmation aujourd’hui. Les Etats-Unis et la Chine sont en guerre, et ce n’est pas une guerre seulement économique. C’est une guerre réelle, avec envois de bombes sur des cibles bien déterminées, une guerre du renseignement surtout, chaque adversaire tentant d’avoir le contrôle des communications de l’adversaire, et c’est aussi une guerre qui se passe sur un terrain fort particulier qui n’appartient ni à l’un ni à l’autre, bien entendu, comme pour les conflits précédents (Corée,Viet-Nam) : au Pakistan, cette fois, l’endroit aujourd’hui de tous les dangers dans le monde on s’en doute, depuis le temps que je vous en parle.
Cette confirmation, nous l’avons eue fortuitement au bas d’un article du jour du New-York Times, qu’il convient de toujours éplucher consciencieusement. L’annonce n’est pourtant pas celle du jour des 21 morts à Parachinar, fief Taliban, (attention aux images) provoquée par une frappe de missiles vraisemblablement tirés d’un drone Reaper. L’objectif ayant été cette fois le camp de Fazal Sahed, un des lieutenants de Baitullah Mehsud, fréquemment cité comme étant l’instigateur de l’assassinat de Benazir Bhutto. Non, c’est au bas d’un article somme toute anodin sur la nouvelle politique de Barack Obama dans la région, qui préconise une "aide" à certains "militants" plutôt qu’une confrontation stérile. Je ne reviens pas sur ce débat proprement dit, qui propose une main tendue aux talibans, "sur l’exemple irakien", à savoir ce qu’aurait réussi à faire Petraeus en Irak en "réconciliant" les chiites et les sunnites. A voir les deux derniers attentats meurtriers survenus dans le pays, je n’ y crois pas vraiment. L’avenir du pays est mal engagé, et sa partition certaine annoncée.
Joe Biden on le sait, a en tête depuis au moins 2006 une partition en deux voire en trois du pays (avec les kurdes) et on s’y achemine à grand pas dès le départ des américains. Non sans difficultés, comme celle consistant à partager les revenus de l’or noir, dont est dépourvue la partie sunnite. Des sunnites qui devront se voir apporter une part des revenus des Chiites .“Sunnis have to be given money to make their oil-poor region viable. The Constitution must be amended to guarantee Sunni areas 20 percent (approximately their proportion of the population) of all revenues.” Voilà une bonne et généreuse idée qui promet bien des heurts et des difficultés. Selon Biden, donc, seuls 5% des insurgés sont d’irrémédiables endurcis : "Vice President Joseph R. Biden Jr., speaking to NATO allies this week in Brussels, called 5 percent of the Taliban “incorrigible - not susceptible to anything other than being defeated.” Un pourcentage qui représente fort peu de personnes en définitive : "A senior European diplomat involved in Afghanistan said officials believed that number to be 100 to 1,000 Qaeda and Taliban members. Mr. Biden said he believed that “another 25 percent or so” were uncertain about their commitment to the insurgency, while about 70 percent were involved because it meant “getting paid.” L’argent, moteur de l’insurrection dans un pays sans industrie véritable autre que le trafic de drogue et sans travail. Ce seraient donc ces 100 à 1000 personnes seulement que les américains chercheraient à supprimer, façon Tsahal vis-à-vis des responsables du Hamas, via des attentats ciblés menés par les drones tant réclamés par Robert Gates ? Avec parfois de bien grossières erreurs de cible, vite rattrapées dans l’esprit prosaïque des américains par une offre de compensation financière d’un goût fort discutable, comme on a pu l’apprendre fin janvier dernier "U.S. commanders on Tuesday traveled to a poor Afghan village and distributed $40,000 to relatives of 15 people killed in a U.S. raid, including a known militant commander. The Americans also apologized for any civilians killed in the operation.". Cette histoire de paiement compensatoire assez scandaleux dans le principe, suite à des bavures manifestes, est un secret de polichinelle, mais dont on n’entend strictement rien dans la presse ou la télévision officielles. Aucune allusion n’y est faite, embargo complet, ça ne doit pas se savoir. Trop honteux, sans doute. "The U.S. regularly makes payments to Afghan relatives of those killed in operations, but the payments are rarely publicized. (...)The villagers met the U.S. delegation about 100 yards from 15 newly dug graves. American officials asked for a list of the dead, but villagers said no one there was literate". Un paiement discret effectué à l’arrière d’un camion de l’armée stationné près du cimetière : "On the back of an Afghan army truck, U.S. officials paid $40,000 in Afghan currency to representatives of the 15 people killed - $2,500 for each death plus $500 for two wounded men and $1,500 for village repairs." Seulement grâce à ça, on a une meilleure idée de l’hypocrisie américaine, qui d’un côté nie être l’auteur des faits, même quand on en retrouve les traces, et de l’autre se rachète une bonne conscience, à 2500 dollars la vie d’enfant. "Disgusting", comme ils disent si bien.
Biden et Obama envisagent de traiter avec les 70% d’opposants restants qui pourraient donc arrêter leurs actions en Afghanistan, contre... la promesse d’une vie meilleure, ou plutôt la satisfaction de ce qu’ils désirent : l’établissement de la charia et la vente de l’opium tranquille dans leur coin. Bref, on est loin de l’objectif initial d’apporter à ces contrées dites reculées la civilisation (américaine), la démocratie, et l’éradication de la drogue, une démocratie sur laquelle Biden et Obama semblent nettement déjà avoir fait une croix. C’est un retrait discret qu’on prépare, façon URSS, en acceptant un état de fait : sur le terrain le combat est bel et bien perdu, le pouvoir US en a fait son deuil, et idéologiquement c’est pareil. "Retour vers l’obscurantisme II," (après l’épisode raté Retour vers Moscou), c’est le nouveau film à la mode à Washington ces derniers temps. Discuter avec les Talibans, comme l’envisage Obama pour se dépêtrer du bourbier, on sait tous quel en sera l’aboutissement final : un état islamique strict et non une démocratie. A peine partis, les américains verront les Talibans instaurer leurs lois rétrogrades.Il s’en lavent déjà les mains à l’avance.
Non, ce qui compte aujourd’hui c’est une petite phrase balancée au bas de l’article. Ce n’est pas encore non plus celle-ci : "Several European officials said that the overarching theme behind the Afghanistan review was that NATO was looking for a way out of Afghanistan, and that everything done now was toward that end." Une phrase qui n’est pas mal non plus dans le genre, puisqu’on y apprend que l’Otan est prête aussi à partir, déjà, d’Afghanistan, contrairement aux appels du pied de ses dirigeants pour davantage de troupes sur place. La France qui la réintègre le sait-elle au moins ? Même pas. Mourir pour rien, pour le caporal du 27e BCA, tué hier en Afghanistan, ce sera le lot d’autres soldats malheureusement, dans leur véhicule blindé ne résistant pas à un tir de RPG-7. Non, c’est dans le dernier chapitre qu’est la phase-clé, dans laquelle on évoque ce qu’avait décidé le prédécesseur d’Obama dans cette lutte dans les zones tribales. Bush avant de partir avait en effet signé un décret autorisant des "opérations spéciales" au Pakistan, des opérations qu’avait dénoncé bien avant Seymour Hersh également, mais cette fois à propos de l’Iran. Or ces opérations portent sur un point très précis : "In carrying out missile strikes, the C.I.A. has steadily developed its own network of sources in the tribal areas, and combined with improved information-sharing with Pakistan’s main intelligence agency in recent months, as well as some technical advances like installing more mobile towers to intercept cellphone calls, the agency has been getting much better intelligence on its drone targets than it did just a few months ago, officials said." On y apprend deux choses dans cette incroyable révélation : et d’une, que la CIA et l’ISI travaillent la main dans la main, et de deux (ce dont on s’est toujours douté ici-même !), que l’objectif principal des opérations spéciales est l’écoute des téléphones portables des Talibans, les fameux Hughes du réseau Thuraya dont on vous a déjà parlé à moult reprises ici.
Comme pour Saddam Hussein, que les américains ont tenté d’assassiner à plusieurs reprises à la suite de l’usage de ses différents téléphones mobiles (voir l’article "Smart Bombs, Dumb Targets", de Slate), les appels des Talibans deviennent des pointages proches de ceux des GPS pour fusées téléguidées Hellfire tirées des drones Raptor/Reaper. Le contrôle de ces téléphones est donc vital. Des éléments précis indiquent que les téléphones servent de cibles aux missiles, via le recoupement par triangulation de plusieurs relais mobiles, aux missiles. "An IMSI-catcher is a device for forcing the transmission of the International Mobile Subscriber Identity (IMSI) and intercepting GSM mobile phone calls.". "Every mobile phone has the requirement to optimize the reception. If there are more than one base station of the subscribed network operator accessible, it will always choose the one with the strongest signal. An IMSI-catcher masquerades as a base station and causes every mobile phone of the simulated network operator within a defined radius to log in". On sait retrouver des otages ou des enfants enlevés par ce procédé, nul doute que les militaires savent le faire pour envoyer leurs bombes à l’endroit repéré. En France, la DST fait ça aussi (sans les tirs !) : "En 2007, la France dispose à l’Uclat (Unité de coordination de lutte anti-terroriste), d’un système pouvant traiter 20 000 requêtes par an, dont les deux tiers sont faites à la demande de la DST et des RG". Sachant que même chez les mollahs l’I-Phone fait un malheur... On comprend aussi parfois pourquoi certains Talibans s’en prennent aux tours relais, comme à Lashkargah, au Pakistan en avril dernier, où un résident appelé Asadullah, interviewé, explique qu’il est persuadé que l’incendie d’un pylône hertzien est bien due aux Talibans ; "Asadullah added one of relatives told him that rebels, who last week asked operators to keep their networks shut from 5pm to 7am, had torched a tower of the Roshan private mobile company. Taliban argue NATO troops stationed in the region use cell phones to track militants".. Survenue en avril 2008, cette attaque est une réminiscence des destructions des années 2001, mais n’est pas représentative de ce qui se passe vraiment aujourd’hui, même si en Irak en 2008 le même mouvement persistait. Pour mémoire, il faut savoir que depuis 2007, les soldats US ont accès à leur portable perso via un réseau mis en place pour eux dans les deux pays : "U.S. soldiers stationed in remote regions of Iraq and Afghanistan can flip open their Razr or LG mobile phones and place calls, thanks to a new portable cellular communications system from LGS, the U.S. government marketing arm of Alcatel-Lucent." Le réseau incluant un GPS et de la téléphonie via IP. "The system marries a GSM cellular front end with a VoIP back end," Stark says. "It has its own VoIP engine on board, and it also integrates with bigger, enterprise-level VoIP systems. Through that VoIP, it can hop off to the public switched telephone network."
Car, sur place, il n’y a donc pas que des téléphones du réseau Thuraya, dont on vous a souvent parlé ici. Il y aussi d’autres fournisseurs d’accès et d’autres mobiles. Notamment en Afghanistan, il y a surtout Roshan, concurrencé par Afghan Wireless, Etisalat and Afghan Telecom. Roshan a des origines disons particulières que sont l’Aga Khan Fund for Economic Development (AKFED), Monaco Telecom International (MTI) et Swedish-Finnish TeliaSonera sont ces trois mamelles. Celui au milieu affiche de grandes prétentions en Afrique. Cette offre et cette disparité, les Talibans, qui étaient les premiers en 2004 à faire sauter les tours de téléphonie mobile en Afghanistan l’ont bien compris aujourd’hui ; et la considère désormais comme leur allié : le téléphone est indispensable pour eux pour coordonner leurs actions. Les images d’un Farouk pris en photo par Paris-Match retrouvé par un journaliste US le portable en main sur le lieu même où sont morts les soldats français est symptomatique. Il ne fallait pas faire sauter les antennes, mais s’adresser à un autre fournisseur d’accès, tout simplement. Et ce fournisseur d’accès les Talibans l’ont depuis trouvé, et il est... chinois.
Et cela nous l’apprenons par deux autres entrefilets discrets. Le premier date en fait du mois d’août dans un journal... indien. Un article nous annonçaît l’ouverture de près de 44 antennes mobiles pakistanaises au Kashmir, haut lieu des préparatifs des attaques de Mombaï : "New Delhi, May 4 (IANS) In what Indian security officials find alarming, Pakistani mobile phone service providers are believed to have erected nine mobile towers in their territory along the Line of Control (LoC) in Jammu and Kashmir. In February this year, the Vigilance and Telecom Monitoring Cell of the Department of Telecommunications conducted a survey at 44 locations on the Indian side of the LoC - the de facto borderline that divides Kashmir between India and Pakistan. It found that at 39 locations, Pakistani mobile signals reached Indian territory." Juste avant Mombai, le Pakistan a ouvertement mis en place un réseau pour portables susceptible d’aider les terroristes potentiels : "Another senior official who deals with insurgents and anti-nationals said : the situation is alarming. Terrorists hiding in border areas are already taking advantage of the Pakistani mobile phone network to communicate with their chiefs in the neighbouring country.” On s’aperçoit encore davantage à quel point les préparatifs de l’opération sur Mombaï ont été minutieux. Finis les coûteux téléphones satellitaires comme ceux qu’employaient les Farcs en Colombie, vive les portables bon marchés relayés par des antennes mobiles !! Un véritable cauchemar pour les services secrets américains, obligés d’écouter, de détecter et de détruire. Finis les grands groupes terroristes ayant un contact satellitaire, vive les minis-groupes mobiles et leur téléphone portable. "The availability of satellite phones has always been inadequate, due to their high cost, forcing anti-nationals to work in large groups and making them depend on each other for every bit of information and directions from their leaders. But now officials fret that militants may change their modus operandi and divide themselves into smaller groups with each man carrying his own set of communication. Mobile phones may supplement satellite phones, as it is difficult to put both on surveillance".
On comprend mieux les efforts sur place pour tenter d’écouter tout ça : les Lockheed Orion de la marine palkistanaise, remise au goût du jour à grand frais des nouveaux réseaux par les américains, l’envoi en urgence en Afghanistan de l’avion qui a permis de localiser les Farcs (le CrazyHawk), bref... la chasse au portable Taliban est ouverte au Pakistan depuis des mois maintenant. "“The security forces and the Intelligence Bureau have been equipped with GSM interceptors in some select areas in Jammu and Kashmir and the central government is mulling erecting some of its own towers to overcome the new challenge more effectively,” the official said." nous dit la même source. Des nouveaux portables, qui sont d’origine... chinoise, ce que nous apprend un troisième petit bout de texte glané sur le net. Il date du 2 septembre 2008, soit à peine plus d’un mois et demi avant les attaques de Mombaï. C’est une annonce d’enlèvement au Pakistan, une de plus me direz-vous. Pas tout à fait : elle vient de la Chine, qui n’apprécie pas que deux de ses techniciens aient été enlevés par les Talibans : "the Chinese government has urged Pakistan to assist in rescuing two Chinese telecoms engineers who have apparently been kidnapped by Taliban militants. The Pakistan based Taliban issued a statement saying that they had taken the two engineers in the Dir district in North West Frontier Province and will issue further demands shortly." Et dans le même communiqué, on a le pot aux roses : "The two engineers, working for ZTE were kidnapped along with their local driver and a security guard in northwest Pakistan near the Afghan border where they had been checking a mobile phone tower. Some reports from local media suggest that the tower belonged to the GSM network, Zong (formerly Paktel) - which is owned by China Mobile". China Mobile, donc, par le réseau Zong (anciennement Paktel) via l’employeur sur place, ZTE, qui vise un marché potentiel de 20 millions d’unités. Au Pakistan, il y a en effet déjà 20 millions de mobiles qui sont chez Mobilink, un réseau anglais, soit la moitié des 40 millions en service. Avec un défaut inhérent à la région : "Authority allows the import and export of licensed cryptography, some countries are reluctant to see decent cryptographic hardware anywhere in that part of the world : meaning that Mobilink SIMs don&’t use any cryptography at all. This makes them pretty easy to copy, so Mobilink is forced to run several servers constantly scanning for the same mobile phone number to appear twice on the network : a commonplace occurrence". En résumé, le réseau Pakistanais est un véritable gruyère. L’endroit idéal, pour la Chine, pour se mêler à des actions d’écoute et de décryptage, donc, des techniques occidentales et américaines. L’espionnage chinois ne s’arrête pas aux frontières de l’internet, soyons en sûr.
Mais un gruyère qui fonctionne au point d’en inquiéter le pouvoir : lors des manifestations pakistanaises du week-end, le gouvernement en place avait mis en action un plan pour que les manifestants ne puissent communiquer entre eux par SMS les emplacements de la police, ou simplement mieux s’organiser. "Aux dernières nouvelles, les SMS sont bloqués sur les téléphones portables à Islamabad, devenue ville retranchée "décorée" de centaines de containers comme barrières à manifestants. C’est, il est vrai, le moyen qu’utilisent ces manifestants pour communiquer "indique le Figaro. Nul doute qu’en France on a suivi le même chemin : dans le lot d’équipement des armées françaises en Afghanistan, on a acheté des brouilleurs de déclencheurs de bombe IED. Or ces déclencheurs sont la plupart du temps des téléphones portables. Nul doute que dans les manifestations les plus importantes, les gendarmes ou les CRS disposent déjà pour sûr d’un équipement similaire à ceux de la police pakistanaise.
Des Talibans plutôt malins équipés d’I-Phone utilisant des opérateurs chinois, la CIA qui cherche à écouter les liaisons chinoises, les chinois qui cherchent à savoir comment l’on bombarde attiré par le signal d’un téléphone, et au-dessus de tout ça des drones, des avions espions et au-dessus encore des satellites du même nom, avouez que le le Palkistan est le lieu où ça se passe en ce moment (en attendant un coup d’état qui ne saurait plus beaucoup tarder). Et au milieu de tout cela des Talibans déchirés dans une querelle des anciens et des modernes, de ceux qui font exploser les pylônes de l’enfer et ceux pendus à leur sacro-saint i-Phone, sans oublier ceux qui déposent leur Nokia scotché à un vieil obus d’artillerie... décidément ça bouge partout dès que l’on parle téléphone dans le monde, et le Pakistan n’y échappe pas. Un gag ultime existe cependant dans ce flot de surprenantes annonces : "Earlier this year, a spokesman for the same ehreek-e-Taliban Pakistan group (le groupe de Mehsud, NDLR), Maulana Faqir Mohammed, said that they would not allow commuters to play music in their cars or use musical ringtones on mobile phones". Un Mehsud critiqué aussi, il est vrai, de toutes parts. Dans la capitale comme ailleurs. Les téléphones des Talibans devraient eux aussi être bridés, selon les extrémistes comme le sont les incroyables téléphones Kasher des Haredis dont j’ai tenté ici vainement de vous expliquer le fonctionnement aberrant (s’il n’y avait pas ici d’autres extrémistes) !
Les temps ont donc bien changé depuis 2001, époque ou les talibans détestaient tant les téléphones portables." The ultra-conservative Taliban banned modern technology like the Internet and TV during its harsh 1996-2001 rule, but those items have boomed in Afghanistan since the regime’s 2001 ouster, helping to bring the country into the 21st century." Ce qui n’est pas sans choquer le secrétaire général de l’Otan lui-même, Jaap de Hoop Scheffer : "When I saw an Afghan fellow pull out his Apple iPhone in Kabul, while I was talking on my 5-year-old NATO mobile, I saw another symbol of progress". Les Talibans, mieux équipés téléphoniquement que les soldats qui les combattent ? Voilà qui ne va pas plaire à certains, toujours persuadés d’avoir affaire à des ignorants des techniques modernes ou à de véritables demeurés. Des demeurés qui savent percer n’importe quel blindé français avec un simple bazooka à charge creuse.
En tout cas, des Etats-Unis qui en savent beaucoup plus longs qu’ils ne veulent bien le dire : lors du débat de 2006 aux Etats-Unis sur le contrôle et le monitoring d’Al-Quaida, le publc avait appris au moins une chose : "During the debate, the public learned the U.S. monitors emails and phone calls worldwide, some of whose signals pass through switching stations in the U.S. before being re-routed". En résumé, les 3/4 des appels mondiaux sont transitent via les Etats-Unis, qui redistribuent après... avoir écouté ou non. "A cell phone call in Pakistan to an al Qaeda operative in the same country passes through the U.S. Anyone reading stories on the debate instantly knew any call they made could be monitored, especially if the NSA had the phone number". Ce qu’on avait bien perçu pour Mumbaï, où les USA devaient avoir eu vent de l’intégralité de l’attaque en temps réel, une attaque menée par les terroristes Kalachnikov à l’épaule et la main droite sur la gâchette, et le téléphone Hughes main gauche.
De même, lorsque nous avions retrouvé notre fameux correspondant de Paris-Match, l’ineffable Farouki (Farouk) le portable à la main, sur l’emplacement même où avaient été tués nos soldats, à Sarobi, nous nous étions fait la réflexion d’un décalage énorme entre la vision du Taliban des années 2000 et celui d’aujourd’hui, venu à plusieurs reprises de sa maison pakistanaise nous vendre sa propagande comme un chef de com’ bien plus qu’un chef de guerre... aujourd’hui, ça se confirme davantage, alors que sur son dos, deux super-puissances se font une guerre indirecte qui n’est que la suite des précédentes. L’homme, comme le dit Sarah Daniel, du Nouvel Obs, habite en pleine ville et non dans un village reculé : "Ils habitent de confortables maisons avec leurs femmes et leurs enfants dans le centre embouteillé d’une grande ville proche de la capitale, Islamabad, entre un supermarché et le fast-food d’une célèbre chaîne américaine". Ironie du sort, sans doute.
L’image du Viet-Nam revient au galop à l’esprit... qu’Obama le veuille ou non. Dans un an, on jettera peut-être les hélicoptères des ponts des porte-avions, et l’image sera alors désastreuse pour les américains. Obama, à peine arrivé, hérite du spectre encombrant de Lyndon B. Johnson, qui avait souhaité la continuation de la guerre pour en venir à un retrait pitoyable et catastrophique. Pour Obama, c’est tout simplement le Blackberry en plus, en découvrant un peu tard que l’art de la guerre consiste aujourd’hui avant tout à arrêter celles en cours.
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