La Guinée-Conakry en transition démocratique
Le 27 juin 2010, les longues files d’attentes devant les bureaux de vote témoignent de l’engouement de la population pour les premières élections du pays. Malheureusement, le report du second tour a freiné cet élan démocratique que la Guinée-Conakry n’a jamais connu en 52 ans. En effet, depuis la sortie du pays des colonies françaises, la Guinée a vécu sous la dictature.

Le rôle du médiateur
Lorsqu’il débarque en Guinée à la demande de la CEDEAO (communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest), Blaise Compaoré doit faire face à l’ambition du général Dadis Camara, chef de la junte militaire. Arrivé au pouvoir en 2008, à la suite du décès du président Conté, le général Camara était investi de la mission d’organiser les premières élections. Mais la soif de pouvoir va rattraper “Dadis”, et les méthodes démocratiques (ainsi que ses troupes) vont vite lui échapper.
Le pire arrive le 29 septembre 2009 : des manifestants anti-Camara sont fusillés dans un stade de Conakry. La communauté internationale condamne et envoie le président burkinabé au front afin de concilier le fumant Dadis avec le parti démocratique des “Forces vives” de Guinée. Tant que le général reste en place, aucun accord n’est envisageable pour l’autre camp.
Assassinat raté et transition réussie
Coup de théâtre. Le 3 décembre 2009, “Toumba”, un membre de la junte retourne l’arme contre son général car il redoutait que son chef lui fasse endosser la responsabilité des massacres. “Dadis” s’en sort et va atterrir au Burkina-Faso. En convalescence, il va accepter de céder la présidence transitoire au général Konaté qui doit nommer un Premier ministre issu des Forces Vives (Jean-Marie Doré). Désormais, le chef de la majorité transitoire et son gouvernement sont chargés d’organiser le scrutin. Le 7 mars 2010, la date du premier tour est fixée.
La Guinée-Conakry a tourné une page de son histoire. Et ceux, malgré le report du duel entre Cellou Dalein Diallo et Alpha Condé, pour raisons administratives. Mais la stabilité politique passera par la paix sociale et l’adoption de réformes saines. Le plus dur reste donc à faire.
Pour le médiateur Compaoré, une prochaine échéance l’attend (pas au Burkina-Faso), en Côte d’Ivoire, où il joue également le rôle d’arbitre. Bravo Président !
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