La politique occidentale sème-t-elle le chaos dans le monde ?

Evénements du Maidan, des dizaines de morts. Odessa, une trentaine de prorusses morts dans un incendie consécutif à un affrontement intercommunautaire. En Ukraine de l’est, des dizaines de morts dans des affrontements entre prorusses et soldats ukrainiens. En l’espace d’une semaine, que d’événements. Une rampe de missiles mal utilisée et c’est 300 morts dans un avion dont le tort était de passer au mauvais endroit. En Irak, c’est aussi près de 300 morts dans une zone pétrolifère, la plupart exécutés par des extrémistes islamistes. Avec les chrétiens persécutés par ces fous islamistes au point que l’ONU enquête sur d’éventuels crimes contre l’humanité du côté de Mossoul. A Gaza, plus de 600 palestiniens et 20 à 30 soldats israéliens sont morts. Bientôt 1000 morts car rien ne semble arrêter le terrible engrenage. Quant à Tripoli en Libye, ce sont des dizaines de morts près de l’aéroport, beaucoup de civils pris entre les feux de factions adverses. Ces événements ne sont que des fragments tragiques insérés dans une séquence sans fin qui se déroule dans un large espace incluant l’Est de l’Europe, le Moyen Orient et l’Afrique. Pourquoi tous ces drames ? Certes ce sont les armes qui tuent mais le politique semble être le grand responsable de tous ces carnages.

En Israël, il est devenu courant de considérer que l’Etat major décide des actions à mener alors que le gouvernement ne fait qu’avaliser les décisions. Cela a été souvent le cas, mais pas pour l’intervention actuelle à Gaza. Quelques hauts gradés ont glissé dans les médias des déclarations laissant entendre que l’armée israélienne a exécuté les ordres venus des politiques. Allons voir du côté de l’Ukraine. Là aussi, les tensions et les morts sont le résultat direct ou indirect de décisions politiques, la première ayant été le partenariat entre l’Union européenne et l’Ukraine. Une mauvaise décision prise on ne sait au nom de quels intérêts (d’aucuns suspectent des manœuvres souterraines américaines visant à rapprocher l’Ukraine de l’Otan), mais en tous cas une décision fâcheuse et imprudente qui a produit une crise politique de grande ampleur dans un pays qui était déjà instable. Le tsar Poutine n’est pas prêt à se laisser faire. Les morts en Syrie découlent aussi de décisions politiques précipitées, avec la reconnaissance d’une opposition syrienne dépourvue de toute légitimité. En Libye le chaos actuel résulte aussi d’une décision politique prise par Nicolas Sarkozy avec en appui ses homologues britannique et américain. Le chaos au Mali découle pour une bonne part de la chute du régime Kadhafi. Quant à la situation en Irak, elle découle de décisions politiques prises par GW Bush en 2003. Elle est aussi alimentée par des décisions politiques souterraines prises au Qatar et en Arabie saoudite avec des financements plus que suspects. Les tensions violentes entre communautés en Centrafrique sont aussi le résultat de manœuvres orchestrées par quelques dignitaires politiques et autres activistes agitateurs de haines.

Finalement, rien n’a changé depuis 1914. Enfin si, puisqu’il y a un siècle, c’étaient les armées qui s’affrontaient. Des millions de morts sous la responsabilité des politiques. La plupart étant néanmoins des civils réquisitionnés par l’armée. On ne mourrait pas dans les grandes villes mais sur les champs de batailles. En 2014, les civils sont nombreux à périr, en tant que victimes collatérales et les responsables semblent être comme en 14 les politiques. L’Occident mène depuis une à deux décennies une politique qui accentue les tensions, renforce les conflits, alimente parfois les haines entre populations. C’est une hypothèse. Les tensions récentes entre communautés en France ont-elle été renforcées par une position du gouvernement français en faveur d’Israël tout en laissant deviner ce choix partisan en interdisant deux manifestations ? Plus généralement, les diplomaties occidentales avec leurs sanctions décrétées avec un arbitraire évident ne jouent pas l’apaisement. La logique punitive ne résout que rarement les problèmes. En plus, les manœuvres souterraines semblent alimenter les conflits. Il se murmure que les services américains seraient intervenus dans ces farces démocratiques qu’ont été les révolutions oranges en ex-URSS.

Les citoyens que nous sommes sont en droit d’attendre quelques livres réalisés par des enquêteurs impartiaux sur le rôle des politiques occidentales dans la genèse des tensions et autres conflits parfois soldés par des massacres. Pour des intérêts économiques ou idéologiques. Il faut en effet un travail d’investigation sérieux pour connaître la vérité. Ce qui nécessite aussi du courage car en cet Occident démocratique, les diffuseurs de vérités sont bien souvent laminés dans leur carrière. La politique garantit les libertés, la sécurité, la prospérité, mais elle crée parfois du chaos. Bien qu’ayant quelques convictions, je m’en tiendrai au point d’interrogation figurant dans l’intitulé de ce billet.