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La Russie rejoint le réseau de lutte contre la pédophilie en ligne

N’accorde-t-on pas trop d’attention, d’importance – et de fonds – au problème de la pédophilie et de la prolifération des contenus illicites sur l’Internet ? Les médias amplifient-ils un phénomène restant contingenté à des cas isolés ? Au fur et à mesure que se développe la coopération internationale de lutte contre ces contenus délictueux, il semble que non. L’Afa (Association française des fournisseurs d’accès) vient de se féliciter de l’adhésion de membres russes au réseau qu’elle a contribué à fonder. Sur les 673 signalements de sites recueillis par son site Point de contact en 2009, 250, soit 15 %, étaient domiciliés en Russie…

Depuis 2005, la Hongrie, puis en 2007, la République tchèque, et à présent la Russie, ont rejoint le réseau international InHope que l’Afa (Association des fournisseurs d’accès et de services Internet) a contribué à établir. En 2011, ce seront la Roumanie et la Slovaquie, dont les instances ont intégré depuis mai dernier le réseau en tant que « membres provisoires ». Déjà, Lettonie, Lituanie, Slovaquie et Slovénie ont intégré InHope qui regroupe des opérateurs de 33 pays, de l’Australie au Japon et aux États-Unis. Cette attention portée au « pays de l’Est » européens tient au fait que nombre de sites locaux, détenus par des ressortissants de ces pays ou des étrangers, véhiculant des contenus délictueux, en particulier pédophiliques, s’est accru. « Le nouvel engagement de la Roumanie, de la Slovaquie, et surtout de la Russie, où de nombreux sites pédopornographiques sont hébergés, vont aider InHope à lutter encore plus efficacement contre la pornographie enfantine sur Internet, » vient de relever l’Afa. Fréquentation des sites pédopornographiques et mise en place de réseaux de facilitation de la pédophilie vont de pair. Tout « amateur » de telles images ne passe pas forcément aux actes, mais de nombreux cas de surveillance ont permis de localiser et d’interpeller des violeurs ou des personnes se livrant à des attouchements sur des enfants et des adolescents.

L’objectif du site Point de Contact, mis en place par l’Afa, ne vise pas qu’à obtenir des sites suspects ou manifestement pornographiques susceptibles de mettre en contact des mineurs et des pédophiles. L’information, la sensibilisation des parents et des jeunes sont aussi au nombre des missions de l’Afa « en vue de la lutte contre les contenus odieux. ». Mais au-delà, en s’appuyant sur des partenaires tels des sites comme PédaGoJeux, ou Net Écoute (dont la ligne de centralisation d’appels est encore en version beta), ou encore Net City, c’est une information des parents et des enfants aux diverses pratiques potentiellement dangereuses qui est poursuivie.

Rapportée par The Independent et relayée en français par Come4News, une expérience de test d’un logiciel permettant de déterminer, par analyse sémantique, le sexe et l’âge d’un interlocuteur en ligne, a révélé que des jeunes en âge de fréquenter des collèges et lycées anglais se laissaient très majoritairement leurrer par des adultes se faisant passer pour des enfants ou adolescents. Ce subterfuge est notamment utilisé via les réseaux dits « sociaux » et les interlocuteurs adultes mal intentionnés peuvent tenter d’exposer leurs correspondants à des images pédopornographiques et créer progressivement un climat propice à une prise de contact direct. En fait, sous l’égide de ou en partenariat avec l’Afa, c’est un plus vaste dispositif qui se met en place.

Le nouveau partenaire russe de l’Afa, la Friendly Runet Foundation (Droujectbenniï runet), a depuis sa mise en service en janvier 2009, recueilli 1 560 signalements en quatre mois, et 403 adresses réticulaires de sites commerciaux ou individuels, forums, ont été traitées car contenant des images ou des contenus relatifs aux abus sexuels sur mineurs et contrevenant à la législation russe en vigueur. 233 sites ont été fermés à la suite des investigations, les contenus litigieux étant retirés des autres sites signalés. Ces chiffres sur quatre mois sont à mettre en regard de ceux de l’Afa pour 2009 : 1 700 sites signalés (toutes infractions, contenus pornographiques accessibles aux mineurs, incitant à la violence ou à la haine raciale, au suicide, au terrorisme, confondues, ce nombre est encore plus important, 7 527), présentaient un danger lié à la pornopédophilie. En 2009, 663 sites ont été fermés.

Voir aussi :

Pédophilie en ligne : la coopération internationale se renforce…


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1 réactions à cet article    


  • Manggiofagioli 16 juin 2010 16:00

    Tout de même, ne négligeons pas l’intérêt que peux amener la pédophilie en ligne.

    Grâce à elle, des lois très importantes pour les intérêts de grandes entreprises peuvent passer sans provoquer trop de réactions.
    Ainsi, il suffit de déclarer que telle où telle mesure de filtrage de l’internet sert à la lutte contre la pédophilie pour que personne ne voit que cette mesure liberticide a véritablement été votée sous la pression des groupes de la culture industrielle.
    C’est un peu le même coup que pendant la canicule, les vieux, ils n’en ont rien à faire.
    Par contre, supprimer un jour férié, c’est que du bon.

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