La Suisse à la « une »
La petite Suisse a fait la « une » de plusieurs journaux dans le monde entier. Le prestigieux journal américain New York Times a été jusqu’à consacrer sa couverture aux violents débordements qui ont suivi la manifestation du parti politique de l’Union démocratique du centre (UDC). Le journal italien La Stampa titrait même : « la Suisse, mouton noir de l’Europe ! » - allusion à la campagne de ce parti visant à expulser les délinquants étrangers dans leur propre pays.
Il était temps que la Suisse sorte des clichés rébarbatifs du petit pays placide qui se goinfre de fondue au fromage et mange du chocolat, vautré au milieu d’une montagne de pièces de monnaie. Certes, la carte postale est plutôt flatteuse pour ceux qui ont la chance - ou la malchance - de vivre dans cette philosophie. Mais que les lecteurs se rassurent. Ceux qui peuvent se permettre d’emballer leur barre chocolatée avec des billets de banque sont une minorité. D’ailleurs, beaucoup sont de riches étrangers venus bénéficier des arrangements fiscaux qu’ils ne pourraient pas revendiquer dans leur propre pays.
Le Suisse moyen (largement majoritaire) ne peut pas déduire un seul franc de ses impôts. Il connaît les mêmes problèmes que ses voisins européens - criminalité, insécurité et vandalisme en augmentation, appauvrissement du pouvoir d’achat de la classe moyenne et situation financière précaire pour les moins bien lotis. Alors le « p’tit Suisse au bras noueux » descend parfois dans la rue et manifeste sa colère face aux injustices de cette démocratie qu’il ne trouve finalement pas toujours très démocratique.
A la lumière de ces faits, il est important de ne pas s’émouvoir face à une situation qui n’est pas dramatique. Certes, la manifestation de Berne a fait quelques blessés légers, des dégâts matériels et laissé quelques bleus à des politiciens narcissiques ne supportant pas la contestation. Indubitablement, des casseurs se sont engouffrés dans la brèche pour afficher au monde entier que la Suisse possédait aussi son lot d’imbéciles écervelés en mal d’action et de destruction.
À la vue des drames et scandales quotidiens autrement plus dramatiques qui entachent notre planète, il est dommageable d’offrir une telle publicité à une poignée de vandales qui se targuent aujourd’hui d’avoir fait parler d’eux dans tous les quotidiens de la planète. Car malgré certains problèmes, la Suisse reste un pays privilégié où il fait encore bon y vivre. N’en déplaise à certains...
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