La vérité est sur le toit
Cette photo est celle de Seamus. En fait, je ne sais pas si cette photo est vraiment celle de Seamus. Et j’avoue aussi que je l’ai reproduite sur le site de Rue89, qui a fait un bel article sur le sujet. En tout cas, c’est un magnifique Setter Irlandais. Et on dirait que la photo est d’origine, car plusieurs sites américains l’ont repris en la déformant. Je prends le risque de la reproduire, même si je dois être interdit d’entrée sur le territoire US pour 3 siècles. Car il y a une histoire trop forte à raconter.
Seamus est le chien de la famille Romney, et comme tous les Setter Irlandais, il est très affectueux, et un peu remuant.
Comme beaucoup d’Américains un peu fortunés, le papa emmène chaque année sa famille dans son gros Van passer des vacances au bout du monde.
Cette année, c’est au bord du lac Huron, dans l’Ontario - 1100km – entre 12 et 14 heures de route, si tout va bien.
A priori plus de buffles et de méchants indiens pouvant le scalper ou lui barrer la route.
Le très entreprenant Mitt Romney, 37 ans, se charge d’empiler les bagages avant d’emmener la maman féconde, et ses 5 garçons à l’arrière. Tagg (13ans), Matt (12ans), Joshua (8 ans), Ben (5 ans) et le bébé Craig (2 ans). Reste à trouver une solution pour Seamus.
Mitt Romney, possède une théorie, toute acquise à l’apprentissage des lois mormones, dont il a été l’un de ses meilleurs missionnaires,
Même si le chien est l’un des treize animaux admis par les règles antiques de sa communauté religieuse, la prospérité et le confort de sa famille compte avant celle du chien.
Seamus montera donc sur le toit, dans une cage, et pour éviter qu’il se prenne le vent directement en pleine figure, il lui installe une sorte de pare-brise attaché avec des bouts de ficelle. En route pour l’aventure. Et vive les vacances.
Quelques centaines de kilomètres plus tard, Tagg, l’aîné crie : Papa, il y a des traces sur la lunette arrière (ou quelque chose comme ça…).
Le pauvre Seamus, épuisé, mort de trouille, vient de se lâcher.
Prochaine étape by Romney = station service : Petit coup de jet d’eau à la lance sur la voiture + arrosage de Seamus toujours dans la cage.
Dernière étape : On arrive sur le lieu des vacances, et on ouvre la cage.
Seamus s’enfuit à toute allure, et on mettra plusieurs heures à le retrouver.
Voilà toute l’histoire.
Le problème c’est qu’au Massachusset, dont le brillant Mitt Romney finit par être gouverneur, l’on n’avait pas le droit de promener un chien en le mettant sur le toit de sa voiture.
Le problème aussi, c’est que Mitt Romney, cow-boy bronzé made by Marlboro donc éternellement séduisant, et gros patron du business financier américain, dit dans un interview, que son chien Seamus, avait pourtant adoré le voyage, qu’il l’avait placé là pour être à l’abri de ses enfants, et que s’il a fait cette chose interdite, c’est qu’il ne connaissait pas la loi.
Le problème c’est aussi que Mitt Romney a la ferme attention de poursuivre son ascension pour devenir candidat officiel de son parti aux prochaines élections présidentielles Américaines, et qu’il ne veut plus trop aborder ce sujet, pourtant révélé par la presse il y a 4 ans.
Les Etats-Unis semblerait donc un des derniers endroit du monde ou passer des vacances intéressantes, si par malheur, les américains sont capables d’élire Romney comme Président. Les compléments sont à consulter ici et là, à votre bon coeur sur les choses commises ou à venir du personnage, pour ceux qui ont le courage de d’intéresser à la politique Américaine.
Personnellement, je n’y arrive pas vraiment. Faut s’accrocher quand on est un petit Français, car là-bas, il n’y a quasiment pas de débat d’idée.
Nous est on est complètement formatés, avec notre béret stupide sur la tête, et notre sandwich frites-mayonnaise collé aux aisselles. Impossible de s’intéresser à autre chose que des problèmes de civilisation, des problèmes de valeurs, de constitution nationale, sans parler de ceux d’entre nous qui osent même parler de révolution citoyenne...
Là-bas la presse cherche à minimiser l’histoire, ou à la grossir exagérément. Rien de nouveau sous le soleil, décidément.
Mais aujourd’hui, aux Etats-Unis d’Amérique, il y a des chiens qui défilent pour cette histoire dans la rue. Preuve peut-être que ce pays, qui n’a jamais pu défaire ce qui le ronge dans ses aspirations démocratiques, n’a plus qu’un pouvoir surréaliste pour se retourner contre un système qui a confisqué jusqu’à la moindre parole de ses citoyens.
Par contre, je m’intéresse aux chiens, et plus particulièrement aux Setters.
J’en ai toujours eu un au moins un depuis l’âge de 16 ans. Avec mon premier, j’ai fait la route. Kérouac en poche. Je lui ai même appris à faire de la moto dans des petits chemins, en mettant ses grosses pattes sur le guidon.
C’était dans les années 70. Après j’en ai eu plusieurs avec lesquels j’ai fait beaucoup de choses, comme monter très haut dans les montagnes.
Je leur ai un peu sauvé la vie, mais eux, ils m’ont toujours sauvé de la désespérance.
Pas trop mauvais non plus pour impressionner lors de mauvaises rencontres.
Ces chiens, qui avaient beaucoup de succès dans les années 70, et que l’on voyait accompagner des stars, sont tombés un peu dans l’oubli.
Pour laisser leur place par exemple aux Labradors, the Mitterand’s dogs, dont beaucoup sont aujourd’hui complètement dégénérés, ou dangereux.
Mais il est vrai que les setters sont des amoureux fanatiques de la nature.
Et que les retenir enfermés dans un appartement de 40m2 ou certains n’hésitent pas à élever 4 pitbulls ou 3 Rottweilers, est impossible.
Sur la photo, vous voyez donc Seamus et 2 petits bébés chats, qui viennent sur lui…
Un jour, l’un de mes setters gordon a trouvé un petit chat de quelques jours dans un tas de bois et il nous l’a ramené entre les dents.
On lui a donné le biberon. Et le chien lui a servi de maman pendant 3 mois.
A un an, quand il était content, le chat remuait la queue. Il ne miaulait pas, mais faisait un drôle de cri qui venait de la gorge.
Tout cela pour dire, que quand on a eu un chien comme cela, et que l’on a été capable de l’enfermer dans une cage, dans le bruit et le vent pendant plus de mille kilomètres, et que l’on ne regrette pas son geste, c’est que l’on a rien compris ni aux chiens, ni aux hommes. Et qu’ayant si peu de cœur, on n’est pas trop digne de se présenter tête haute à des américains qui rêvent encore et toujours de bonheurs assez simples, et qui sont attachés à des valeurs dans lesquelles la maltraitance est une horreur.
Nous, petits français, nous avions besoin encore d’un Strauss Khan et ses addictions impudiques, pour être sûr que toute représentation politique, tout intellectualisme, ne pouvait pas résister à la vérité de la vie citoyenne d’un homme. Les américains, n’ont besoin que d’un chien dans une cage sur le toit d’une voiture pour comprendre beaucoup de choses. Et c’est très bien, car le jugement est rapide, et l’histoire peut revenir 29 ans en arrière.
Et puis, il y a pas mal de nord-américains qui ont trop eu l’impression d’être à la place du chien dans la cage. Seuls, abandonnés à leur sort, devant résister au mépris, à la misère, à toutes les tempêtes, et que l’on arrose de temps en temps pour qu’ils ne sentent pas trop mauvais.
Au Etats-Unis, 4 personnes sur 10 ont un chien. Et dès que l’on s’éloigne des villes, il y a plus de chiens que d’hommes.
Dans ce très grand pays, comme en Europe, il n’y a pas si longtemps, c’était de vrais loups avec lesquels les hommes devaient partager la nature…
Et ils s’en accommodaient assez bien. Les loups, comme les hommes, ...
Un autre Seamus, en concert avec les Pink Floyd :
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