• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile

Accueil du site > Actualités > International > La vie dans une décharge de la République dominicaine

La vie dans une décharge de la République dominicaine

Terre de paradoxe et de contrastes, la République dominicaine à travers ses plages et paysages naturels offe un cadre de vie agréable et une beauté naturelle exceptionnelle qui attirent chaque année des milliers de touristes de tous les coins du monde. A la périphérie de San Pedro de Macoris, entouré d'une nature exubérante, une immense décharge à ciel ouvert accueille des milliers de tonnes de déchets urbains de toute la ville.

Il n'est pas facile d'avoir accès à ce lieu perdu où il n’existe aucun contrôle institutionnel. Les gangs et la loi du plus fort régissent le territoire et pour y entrer il faut simplement payer le « péage » à quelqu'un qui se charge de vous protéger tout au long du chemin dans ce cercle infernal.

Des dizaines de personnes - hommes, femmes et même des enfants - gagnent leur vie en collectant des ordures et en misant sur des matériaux recyclables tels que le carton, le plastique et surtout les métaux, qu’ils revendent à quelques pesos le kilo.

Les « rebuscadores », les chercheurs, ont coutume de brûler de petites graines de déchets pour rendre plus facile de trouver du cuivre, le matériau le plus précieux.

En raison de la puanteur et de la fumée qui jaillit des flammes, l'air pollué est irrespirable et provoque des brûlures aux yeux et des larmoiements sans arrêt.

La plupart des rebuscadores sont d'origine haïtienne et viennent de la décharge des bateyes, les plus proches localités initialement habitées par les travailleurs employés dans la récolte de la canne à sucre.

Cependant, beaucoup de gens, parfois des familles entières, vivent dans la décharge, dans des cabanes qu'ils se sont construits, mangent des aliments et des nourritures issus des restes trouvés dans les poubelles. Parfois, ils cuisinent et vendent de plats chauds dont la décharge reste la seule provenance.

Quand je pose des questions concernant la présence de porcs et de chèvres qui errent librement dans les ordures et les vautours, mon “guide” me dit que certaines personnes les élevent ici et les vendent aux bouchers de la ville qui, à son tour, revendent la viande aux consommateurs du marché municipal.

C’est pour cette raison, qu’il y a quelques années, un grand conflit était né au marché de San Pedro de Macoris, en raison du fait qu’un boucher était chargé de vendre de la viande empoisonnée. En tout cas, même aujourd'hui, personne ne sait ici si cette pratique a définitivement disparu.

Sur le plan démographique, on ne sait pas combien de personnes vivent et travaillent dans cette décharge. Les chiffres ne semblent intéresser presonne, en raison du fait que la plupart des enfants qui sont ici ne peuvent pas aller à l'école et sont contraints de survivre avec un destin voué à l'échec.

Dans un pays où une personne sur trois vivent sous le seuil de la pauvreté, le chemin à parcourir pour sortir cette communauté de la décharge est encore trop long.

 


Moyenne des avis sur cet article :  4.27/5   (11 votes)




Réagissez à l'article

13 réactions à cet article    


  • robert 4 septembre 2017 10:49

    Cela existe dans la plupart des pays, mais merci de ce reportage, slso va surement intervenir.


    • Cateaufoncel 4 septembre 2017 11:44

      @robert

      « slso va surement intervenir. »

      Et la société protectrice des véhicules aussi, parce qu’il est scandaleux de faire travailler des camions dans un état pareil.


    • sls0 sls0 5 septembre 2017 01:26

      @Cateaufoncel
      Il y a pire comme camion, il a une carrosserie et des sièges.

      Je n’ai pas vu de pierre pour bloquer à l’arrêt il a des freins.
      Que demande le peuple.

    • zygzornifle zygzornifle 4 septembre 2017 12:48

      A Calais ça commençait a y ressembler sauf que les immondices étaient de ceux qui y résidaient .... 


      • microf 4 septembre 2017 14:01

        Le pire continue, en Republique Dominicaine, les dominicains ne sont pas autorisés á aller dans les hotels et plages oú sont les touristes.
        Imaginons nous une telle chose en France oú les plages sont barricadées et les Francais pas autorisés du tout á y aller parceque ces plages sont reservées aux touristes, si un Francais y est surpris par mégarde, il risque la prison.
        Les milliers de touristes qui y vont, recoivent á leurs arrivées chacun une espèce de cordon qu´il s´attache autour du poignet et qu´il doit garder jusqu´á la fin du séjour.
        Ce bandeau est comme un passeport qui permet de l´identifier comme touriste et un laissez-passer qui lui permet aussi d´avoir accès aux plages, hotels et restaurants.
        Les touristes sont cantonnés dans leurs hotels et plages et n´ont aucun contact avec les Dominicains en dehors de ceux qui travaillent dans ces hotels.

        Les revenus par milliards que génèrent ce tourisme HONTEUX, ne bénéficient pas á ce pays, le touriste paye tout aux agences á l´étranger et tout ces revenus restent á l´étranger.
        Les grands groupes qui sont derrière cette nouvelle forme d´esclavagisme, corrompent les élites sur place, et le tour est joué.


        • foufouille foufouille 4 septembre 2017 14:14

          @microf
          ça existes, ce sont des plages privées.
          « le touriste paye tout aux agences á l´étranger et tout ces revenus restent á l´étranger. »
          donc le pays ne demande aucun impôts aux hôtels ?
          vite, prends ta machette blanche pour tuer ce ne sera pas de ta faute.


        • Cateaufoncel 4 septembre 2017 14:50

          @foufouille

          L’Indice de développement humain de la République dominicaine, supérieure à celui de la Chine, est de 0.692, celui d’Haïti, autre moitié de l’île d’Hispaniola, de 0.462, un des plus bas du monde.


        • zygzornifle zygzornifle 4 septembre 2017 15:19

           @microfet


           « les Francais pas autorisés du tout á y aller parce que ces plages sont réservées aux touristes » 

          c’est déjà arrivé en Côte d’Azur : une plage publique privatisée pour le roi d’Arabie Saoudite
          En savoir plus sur http://www.midilibre.fr/2015/07/24/cote-d-azur-une-plage-publique-privatisee-pour-le-roi-d-arabie-saoudite,1194907.php#2rGwdPXd93OUZ50I.99

          Les Estrosi et autres Ciotti avaient fermés leurs grande gueules sous prétexte que c’était bon pour le commerce .... 

        • microf 4 septembre 2017 15:23

          @foufouille

          Merci @Foufouille, comme je vois que vous vous connaissez bien en matière de machette, si vous m´en prêtez une, ou m´en envoyez une, j´irai rapidemant règler leur compte á ces nouveaux esclavagistes, bien sûr ce sera de votre faute, car je n´ai jamais eu ce genre d´idée que vous me mettez dans la tête.


        • microf 4 septembre 2017 15:33

          @zygzornifle

          Merci @zygzornifle,

          Je vous parle de Francais lamda á qui on refuse le droit d´entrer dans un hotel ou d´aller sur une plage á cause des touristes, et vous me parlez du refus de personnes en France ou Francais á qui on refuse le droit d´aller sur une plage parceque le Roi d´Arabie Saoudite y est.
          Le Roi d´Arabie Saoudite c´est quand même un Roi et l´ami des Francais, il faut bien recevoir ses amis, non ?, lorsque le Roi repart, la plage est reouverte á tous, en Republique Dominicaine, les plages oú vont les touristes, sont fermées pour toujours aux Dominicains.


        • foufouille foufouille 4 septembre 2017 16:23

          @microf
          non ce sont des plages privées interdites aux sans dents.
          vite la machette blanche.


        • sls0 sls0 5 septembre 2017 01:17

          @microf
          Je suis allergique aux tout inclus, mais répondant à une demande pressant style cumul d’absence d’eau de ville, de courant et moustiques en pagaille, j’y vais avec des dominicains.

          A priori ils rentrent.
          Pour une personne qui n’est à l’hôtel c’est plus difficile hors restaurant ouvert sur l’extérieur.
          A Varna sur la mer noire c’est le cas aussi, là bas comme ici la prostitution c’est assez courant. 
          Dans toutes les agences de vacances locales on propose des séjours dans les resorts.
          Ceci dit ces putains de resorts ne profitent pas aux dominicains à part ceux qui doivent blanchir de l’argent, les capitaux sont souvent italiens ou espagnols.
          Le client d’un resort ne rapporte que s’il est captif.

          A deux km de chez moi ce matin il y a un type qui s’est fait descendre pour 35€, ici ça ne dérange pas de trop on a l’habitude mais si c’est un touriste c’est d’un mauvais effet. Un vigile ça ne coute rien, on lui donne un peu d’autorité et un fusil à pompe, il faut qu’il se la pète, en zèle idiot vis à vis des dominicains ils sont pas mauvais.
          J’ai l’habitude mais le dominicains en vacances n’a pas trop le respect d’autrui, bruit et déchets ils sont forts. En une semaine une réputation d’hôtel peut être crâmer, hyper sympas mais il faut s’y habituer.

          Je vous laisse à vos hôtels, mes vacances ici des endroits magnifiques est pas trop connus, en chambre d’hôtes je paie 18 à 25€. Franchement quand il y a trop de touristes ça me fout les boules.
          Il y a un an de passage à Las Terrenas je discutait avec un touriste tout heureux de ne payer que 120€ par jour pour sa villa, je lui ai montrer une annonce à coté de lui pour le loyer d’un appart pour le même prix mais pour un mois.
          Le touriste c’est le produit il faut en retirer un max, des dominicains ça peut montrer du moins cher ou faire fuir, tout est fait pour éviter le contact.


        • sls0 sls0 5 septembre 2017 02:53

          Je vis en RD mais je suis plus sierra que playa.

          Des bateys j’y suis allé avec des étudiants en médecine pour les soins. Franchement la région n’est pas trop attirante au niveau paysage, resorts et canne a sucre, on se fait du fric sur le compte des haïtiens et des touristes.
          Avant c’était l’esclavage, maintenant ça ressemble assez bien à l’indenture servant, le type passe son temps à rembourser ses dettes.
          Ils y a des gens qui se font leur beurre sur leur dos coté Haïti et RD, comme ils ont des potes qui font les lois ça perdure.
          C’est les américains qui ont lancé la mode au début du siècle dernier. 
          Sinon ça fait un an que le camion poubelle passe deux fois par semaine de façon non aléatoire.
          Avant on avait 2 minutes pour réagir au cri « basula » (poubelle) et la périodicité d’une fois par semaine à une fois par mois.
          C’est pas trop le top.
          Sinon il y a toujours des carrioles à cheval qui ramassent pour 3€, c’est surtout pour le vert, gravats et terre.
          3-4 fois par semaine c’est pour la bouffe des cochons.
          Pour ce qui est métaux est plastique je mets devant chez moi des ramasseurs ça ne manque pas, en 5-10’ c’est disparu.
          Les plaques d’égouts disparaissent aussi, on s’y habitue, la nuit ça surprend.

          Pour la décharge de San Pedro je n’ai pas d’éléments, je connais mieux les décharges de Madagascar du moins celles du père Pedro.
          Le coup de payer, je reconnais la touche locale, l’étranger ça reste le pigeon. Mafia du transport OK, mafia d’une décharge...
          Cela dit même dans le foutoir il y a des apparences de chefs.

          Ca peut paraitre le foutoir mais le dominicain avec un kg de pétrole produit 1,92$, nous malgré nos centrales nucléaires et des rois de l’économie énergétique on en est à 0,74$ de mémoire. Les suisses les battent quand même.

          Je vois passer des récupérateurs, il y en a un que je connais mieux, 3 bouteilles de verre c’est 5 pesos, ect il mange, il fume et il boit et il ne voudrait pas changer de vie il est libre. (1€ c’est 55 pesos)

          Plus haut on parle de l’IDH dominicain qui est correct, on veut à tout prix qu’ils vivent comme nous, je suis retourné 5 semaines en Europe. Pendant cette durée j’ai vu autant de sourires dans la rue qu’ici en 30 minutes.
          Je vais sortir manger, j’en aurai pour 25 pesos, mon budget assistance scolaire c’est 300.000 pesos cette année. On peut vivre pour pas cher hors critères occidentaux. Je n’aide pas pour bouffer ce n’est pas nécessaire, le scolaire même gratuit c’est un cout, 295 pesos la chemisette d’uniforme est 345 pour la jupe.
          Cahiers 25 pesos au prix de gros. Parfois il y a des parents qui l’ont dure
          Pas besoin de faire les décharges pour trouver du pauvre dans un pays pauvre.
          Il y a une classe moyenne qui se développe, ça construit sérieux et il y a des aides.
          Ça dépote coté université, il faut voir la motivation des jeunes pour leur futur, pour changer de caste. Et oui comme dans pas mal de pays d’Amérique latine il y a un système de caste, la caste en dessous n’existe pas pour la caste au dessus et tout en bas il y a l’haïtien et tout est fait pour qu’il y reste. Un sans droit à exploité.

          Au fait pour les chèvres, on en trouve au cimetière, en ville même une fois au tribunal, j’avais vu qu’une chèvre voulait entrer, je lui ouvert la porte.
          Les cochons on en trouve en ville mais le long de la rivière. Pas d’élevage en batterie ici ; les cochons se balladent partout mais plus à la campagne. Vu l’odeur pas étonnant d’en voir dans une décharge. Pas de bol pour eux, pas d’OGM ou transgénique, que de la bouffe de cochon. Ça du nez un cochon, pas pour rien qu’on l’emploie pour les truffes. Pas sûr qu’il se mette à l’huile de vidange.

          De la façon que c’est parti en Europe, dans 20 ans il y aura peut être un dominicain qui ira filmer nos petits enfants dans les décharges.

Ajouter une réaction

Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page

Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.


FAIRE UN DON

Auteur de l'article

Raul Zecca Castel

Raul Zecca Castel
Voir ses articles



Publicité



Les thématiques de l'article


Palmarès



Publicité