Le FMI et l’arme de la dette
Je pense qu'il serait légitime de rebondir sur l'actualité bouillonnante des chaudrons médiatiques. Le coup Strauss-Kahn est une sympathique occasion de se poser une vraie question : le FMI, qu'est-ce que c'est ?
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Peu de gens savent qu'il s'agit d'une institution dont le siège est à Washington et qui a été fondée conjointement à la Banque Mondiale, au lendemain de la Seconde Guerre. Sa fonction première fut de réorganiser l'ordre mondial qui se projetait à l'époque et de coordonner les politiques internationales de changes. Par la suite, vers le début des années septante, il a été converti en instrument de refinancement des pays en déficit budgétaire chronique. Il est aujourd'hui composé de 187 Etats-membres, à savoir la totalité de la planète à quelques exceptions près : Cuba, la Corée du Nord, l'Autorité Palestinienne, Andorre ou le Vatican.
Vous comprendrez aisément que les incartades du président du FMI, aussi coquines puissent-elles être, n'ont que très peu d'importance au regard de l'intérêt que leur porte les médias internationaux. Notre attention devrait au contraire se concentrer sur ceux qui subissent les politiques du FMI, de la Banque Mondiale et bien sûr de tous ses membres et particulièrement du seul à démocratiquement détenir un droit de veto. La prise de conscience et la compréhension de ces réalités ne suffisent pas, encore faut-il que nous fassions entendre nos voix, de manière intelligible et intelligente. Il y a un gouffre à combler entre la désinformation et l'absence d'information. Car parallèlement, l'indépendance et le périmètre d'action du FMI ne cesse de croître, soutenus par les dirigeants internationaux du G20. Ce qui, vous l'aurez compris, joue un rôle décisif sur les phénomènes d'immigration et de tensions qui, sortis de leur cadre spatio-temporel, sont récupérés par les médias de masse et les politiques pour légitimer des actions doublement inhumaines et humiliantes à l'encontre de populations qu'ils ont eux-mêmes poussées vers la misère. Le passage sous silence de cette monstruosité qu'est l'exploitation de l'arme de la dette pour asservir un continent à l'esclavage moderne ne fait que rajouter à l'horreur qui se déroule à chaque seconde à nos portes. Pour ceux qui auraient encore la bassesse d'affirmer que ces faits sont réducteurs ou non fondés, je vous exhorte à prendre un billet d'avion pour le pays africain de votre choix et à vérifier tout cela de vos propres yeux.
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