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Le forum de Davos : l’avènement d’une nouvelle stratégie de gouvernance ?

Chaque année, le forum économique mondial, basé à Genève, se réunit en Suisse dans la ville de Davos. Chaque année, environ 2 200 personnes représentant les mille entreprises membres du Forum, mais aussi des responsables politiques, des leaders religieux, des journalistes ou encore des chercheurs, se retrouvent pour débattre des problèmes les plus urgents de la planète et trouver des solutions. Un cadre ni formel et ni officiel qui permet la mise en place d’une stratégie de gouvernance efficace.

L’idée de départ était prometteuse. En 1971, un professeur d’économie à l’Université de Genève, Klaus M. Schwab, organise le premier « European Management Symposium » et invite pour l’occasion 444 dirigeants d’entreprises d’Europe occidentale à Davos. Il s’agit là d’une parfaite illustration de ce que l’on appellera la « stakeholder approach » : encourager le succès d’une entreprise en prenant en compte les intérêts de toutes les parties prenantes. Les actionnaires et les clients prennent naturellement part au dialogue, sans oublier les salariés et les communautés liées à l’activité de l’entreprise (comme les gouvernements par exemple). 

Klaus M. Schwab proposait alors une tentative de gouvernance européenne autour du monde de l’entreprise. Ce congrès européen s’est ensuite progressivement transformé en forum économique mondial et réunit désormais des acteurs aussi bien publics et privés, que les ONG ou encore des représentants de la société civile. Le Forum économique et mondial compte d’ailleurs parmi ses membres des personnes influentes, telles que le PDG de Renault, Carlos Ghosn, le PDG de Goldman Sachs, Peter D. Sutherland, l’ancien secrétaire général des Nations-Unies, Kofi Annan ou encore Christine Lagarde, la Présidente du FMI. Il organise également de nombreux événements, dont le forum de Davos à chaque fin du mois de janvier. 

Davos : l’opportunité pour les pays émergents de prendre part au débat mondial

Comme le dit Felix Marquardt, fondateur des « Dîners de l’Atlantique » et de l’agence de relations publiques « Marquardt&Marquardt », « s’il fut une époque où Davos représentait la rencontre des grandes puissances occidentales, puis une autre époque (à partir des années 1990) où le forum devint le lieu de rencontre privilégié des pays émergents avec les représentants des puissances occidentales, il est aujourd’hui devenu l’endroit où les puissances émergentes se rencontrent entre elles ». Car en effet, si l’on a reproché à Davos d’être le lieu de rencontre des plus riches et influents, cette critique n’a désormais plus de raison d’être. D’ailleurs, les riches ne sont plus si riches : la crise économique a affaibli les Occidentaux et Européens. Et Felix Marquardt va même plus loin : « Notre désastre est leur triomphe. Si Davos est tellement passionnant, c'est parce qu'on voit cette mutation s'y produire comme en laboratoire. Les vedettes n'y sont plus les patrons du CAC 40, ni les banquiers américains, ni même les chefs d'Etat occidentaux ».

L’Afrique, la star du 41ème Forum économique mondial de Davos

Place aux pays émergents certes, mais aussi aux pays en voie de développement. La 41ème édition du Forum économique mondial en 2012 a d’ailleurs confirmé ce que Felix Marquardt vient de mettre en avant : alors que la zone euro est en proie à une crise économique sans précédent, l’Afrique fait elle, figure d’exception. La Banque mondiale table même sur une renaissance économique de l’ordre de 6% de croissance pour les deux prochaines années. L’ambiance est à l’ambition et à l’espoir : dans une enquête réalisée auprès des chefs d’entreprises qui ont participé au Forum, les entrepreneurs africains sont les seuls à être plus confiants en l’avenir. Un optimisme qui traduit la volonté du continent de renaître. C'est d'ailleurs l'avis de la ministre nigériane de l'Economie, Ngozi Okonjo Iweala, pour qui les mentalités sont en train de changer : « Il y a une nouvelle génération de leaders qui sont très conscients du fait que l’Afrique ne peut pas rester le continent des matières premières. Qu’il faut la transformer ».

Davos, c’est l’avènement de la fin de la diplomatie classique, cette vieille diplomatie qui donnait seulement le pouvoir aux chefs d’Etats et à leur représentants. Le Forum permet de mettre sur pied une stratégie de gouvernance efficace, laissant de la place pour tout le monde et ne biaisant personne.


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