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Le Liban, laboratoire des conflits du Moyen-Orient

Vendredi se tiendront les élections présidentielles libanaises, la plupart des Français la regardent de loin, comme un fait divers, et ne se rendent pas compte de son impact dans les relations internationales.

Si la guerre d’Espagne a été le laboratoire sanglant de la Seconde Guerre mondiale, le conflit politique qui agite le Liban, petit pays situé à la frontière d’Israël et de la Syrie, est celui des conflits régionaux du Moyen-orient. Le Liban, pays comptant 18 communautés religieuses pour un peu plus de trois millions d’habitants (et environ autant de diaspora), connaît depuis l’assassinat de l’ex-Premier ministre Rafik Hariri (14 février 2005) une aggravation de la crise de régime qui le mine depuis septembre 2004 avec le vote de la résolution 1559 au Conseil de sécurité (2/09/2004) demandant le retrait des troupes syriennes. La présence des troupes syriennes avait été l’une des dimensions de l’accord de Taëf (23/08/89). En effet, les chiites avaient été plus ou moins "lésés" dans cet accord post-guerre civile : ils n’avaient pas obtenu de véritables pouvoirs politiques, en dépit de leur représentation démographique (c’est la première communauté). Le "lot de consolation" a été la présence des Syriens qui, de facto, a rectifié l’équilibre des pouvoirs en leur faveur (en laissant vivre le Hezbollah, et en introduisant une forme d’immunité des chiites dans le Sud). Depuis le retrait de la France de Syrie et du Liban (1918), les Syriens sont persuadés de l’intérêt stratégique du territoire libanais leur ouvrant à la fois une nouvelle façade portuaire pour leurs exportations vers l’Europe et un moyen d’attaquer Israël en toute impunité par l’intermédiaire du Hezbollah. Ils n’ont donc jamais voulu retirer leurs troupes du pays et ce malgré la stabilisation du pays et les demandes réitérées de la majorité de la population. C’est ce refus de rendre sa liberté au Liban qui a conduit à l’assassinat des charismatiques députés autonomistes et anti-syriens. Aujourd’hui la nation libanaise est scindée entre, d’un côté les pro-syriens : chiites pro-Hezbollah, partisans chrétiens du général Aoun et de l’actuel président Emile Lahoud (chrétien lui aussi) et du Amal du président du conseil actuel Nabih Berri (chiite) et de l’autre, majorité anti-syrienne, composée des Druses, de l’autre moitié des chrétiens et des sunnites (proches de l’Arabie saoudite). Les Occidentaux, Français en tête (surtout sous Chirac), ont pris fait et cause pour les forces du 14 mars (anti-syriennes), tandis que les Iraniens défendent, au travers des forces du 8 mars (prosyriennes), leurs intérêt (panchiisme) et ceux de leur seul allié dans la région : la Syrie. Ce conflit diplomatique peut, en cas de victoire de l’un ou l’autre des parties, démontrer les capacités de nuisance et l’influence de l’Iran et ainsi l’avantager dans sa course au leadership du Moyen-Orient, ou montrer la capacité de l’Europe et des Etats-Unis à rétablir la démocratie et à faire respecter « le droit à l’autodétermination des peuples », capacité mise en doute par les fiascos irakiens et afghans.


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3 réactions à cet article    


  • Ikarus Ikarus 26 novembre 2007 18:42

    Le caractère complexe de la règion est bien évoqué. Mais un autre acteur important peu mentionné est Israël. L’Etat hébreu voit en effet dans le Liban un état hébergeant ses ennemis arabes. L’évacuation du camp de Nahr al Bared n’a pas résolu le problème qui se pose. Les dirigeants libanais doivent ainsi trouver un compromis entre le rejet d’un groupe tel que le Hezbollah accusé de soutenir le terrorisme anti-israélien et son acceptation suite à son action social et sa popularité.


    • Ikarus Ikarus 26 novembre 2007 21:22

      Un petit bleme :

      « Depuis le retrait de la France de Syrie et du Liban (1918), » L’arrivée de la France dans la région date de 1918, le départ d’après la seconde guerre mondiale...


    • pad pad 26 novembre 2007 23:40

      Désolé, je me suis trompé l’intérêt syrien date bien de 1918 mais avec le retrait des ottomans et son intégration avec le Liban dans le protectorat français au moyen orient.

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