Le Maroc vers une gouvernance citoyenne
L’année 2010 s’annonce exceptionnelle pour le Maroc. Dès sa rentrée en jeu, l’année a connu l’annonce de la mise en place, de la part du Roi du Maroc Mohamed VI, d’une Commission Consultative de la Régionalisation (CCR). Dans une démarche participative, le Souverain marocain a crée la Commission dont l’objectif de lui rendre avant le 30 juin un document qui répond aux besoins et spécificités d’un modèle de régionalisation avant- gardiste pour les pays en développement, capable de restaurer une vraie démocratie locale. Cette régionalisation élargie, est un prélude à une nouvelle dynamique de réforme institutionnelle dans le pays, a bien souligné le Roi Mohamed VI.
Cette régionalisation escomptée ne doit pas être un simple aménagement technique ou administratif, c’est, plutôt, une option résolue pour la rénovation et la modernisation des structures de l’Etat, et pour la consolidation du développement intégré, a précisé le Souverain. L’enjeu de cette Commission est très important : proposer un modèle de la régionalisation marocain-marocain qui prend en considération les spécificités qui caractérisent la relation et la symbiose existant entre les différentes composantes de la société plurielle marocaine dont la Monarchie est le garant de l’unité et la stabilité. Pour cette raison cette décentralisation rationaliste dans sa conception, comme il a été bien indiqué dans le discours royal, doit respecter l’unité et l’indivisibilité nationales.
La mise en place de ce concept doit considérer quatre fondamentaux : à savoir la préservation aux attachements, aux sacralités et aux constantes de l’état marocain. Le deuxième pilier du concept, tant attendu, est de le concevoir de telle sorte qu’il répond au principe de solidarité entre les régions dans un esprit de complémentarité citoyenne. L’harmonie et la prévention des interférences entre les collectivités locales est la condition sine qua non de la fiabilité de ce projet réformateur. Le discours royal vient après une série de réformes tous azimuts. La nouvelle décennie de gouvernance de Mohamed VI a connue une série de réformes qui ont touchées tous les secteurs. En passant par le code de la femme, le rapport cinquantenaire qui reste originel dans ses recommandations jusqu’ à l’instance de l’équité et de la réconciliation, le Souverain marocain n’a pas hésité d’insuffler une autre énergie motrice dans la gestion pour restaurer une décentralisation avancée appuyée par une gouvernance territoriale efficiente.
A signaler, comme l’a bien précisé le Roi du Maroc, que parmi les objectifs majeurs de cette structuration c’est de placer les régions marocaines du sud récupérées parmi les premiers bénéficiaires de ce statut. Ce dernier, répondra à un besoin stratégique celui de sortir le dossier du Sahara marocain de l’immobilisme, pousser à bout par l’Algérie, dans lequel il s’enlise. Ce chantier structurant, qui est un premier du genre dans le continent africain, dans ses spécificités d’application est en diapason avec l’initiative marocaine qui consiste d’octroyer aux provinces de sud une autonomie élargie sous la souveraineté marocaine. Cette initiative est considérée, de la part de plusieurs hauts responsables onusiens, comme une solution réaliste et réalisable. A rappeler que la faction de Polisario, une organisation séparatiste armée appuyée, un secret de Polichinelle, par l’état algérien, réclame l’indépendance du Sahara marocain.
C’est un différend, qui est aux yeux des USA, la France et l’Espagne, ne peut trouver une issue sans un dialogue direct entre l’Algérie et le Maroc. Cette vision dudit pays s’est accentuée après les événements tragiques du 11 septembre lorsque la région du Maghreb a connu une série d’attentats terroristes et qui n’ont épargné aucun des pays de la région. De surcroît, la montée des éclosions des groupuscules terroristes dans la région du Maghreb, du Sahel et subsaharienne, a favorisé une prise de conscience de la part des grandes puissances de pousser les deux antagonistes de la région pour reprendre le dialogue qui peut bien privilégier, sans doute, l’émergence d’une solution politique qui prenne en compte la stabilité régionale et les intérêts des deux pays.
Dans ce sens, le Royaume du Maroc, et à travers plusieurs messages codés, n’a pas cessé de rappeler sa bonne volonté (L’accès des voyageurs algériens au Maroc n’est plus soumis aux formalités de visa) de coaliser ses forces avec les pays voisins dans l’objectif de rétablir un espace maghrébin propice à un développement humain dans la région et qui peut être, sans doute, une étape majeure dans l’édification du grand Maghreb Arabe. Cette entité régionale reste un rêve convoité, jusqu’à maintenant, pour toute une population maghrébine qui ambitionne de vivre dans une démocratie, une vraie démocratie.
Alors pour qui sonne le glas….
Dr. Cherkaoui ROUDANI
Politologue
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