Le Parti Toudeh, Les Communistes Pro Khomeiny
On peut naïvement dire que l’Ayatollah Khomeiny et son mouvement islamique manipulèrent habilement les couches populaires, le Front National (Jebheh Melli ) et une partie de la gauche (Toudeh Parti ). En ce qui concerne le Parti Toudeh, cette idée me semble trop naïve, en effet ce parti ne fut qu’un laquais traditionnel du Kremlin et un protégé des intérêts des Soviétiques en Iran. Le Parti Toudeh n’avait jamais bougé le petit doigt que sous l’ordre du Grand Frère.
La révolution islamique engendra une confusion au sein de l’intelligentsia iranienne qui suivait une série d’erreurs fatales en s’alignant à côté des mollahs. Nos intellectuels croyaient que la lutte " anti-impérialiste " de Khomeiny s’approchait de leurs idéaux. Par contre, dans l’esprit de Khomeiny et son entourage islamique, cette " révolution " fut contre la modernisation, les droits de femmes, les reformes agraires que le chah impliqua en Iran. Le caractère laïque de ces reformes sont le seule motif de Khomeiny et son mouvement et non pas le caractère dictatorial ou dépendant du chah à l’impérialisme.
Khomeiny a profité de cette naïveté, sinon trahison, de l’intelligentsia iranienne pour installer un régime d’obscurantisme, obscurantisme très marqué dès les pratiques initiales ainsi qu’une manière écrite dans la constitution de son régime, la République Islamique d’Iran ( R.I.I).
Non seulement les intellectuels laïques, mais plus étonnant, une partie de la gauche iranienne ne savait pas comment réagir face à ce qu’elle long temps considérait depuis leurs acquis idéologiques comme une doctrine réactionnaire " Opium du Peuple". De coup, la religion n’est plus " le soupir de la créature opprimée" mais l’âme d’un monde opprimé et l’esprit des luttes anti-impérialistes. C’est dans cet esprit opportuniste que le Parti Toudeh a tenté d’édulcorer" l’opium du peuple."
La religion fut longtemps crue " l’opium du peuple". Pour tant ces" communistes" opportunistes changeaient avec la girouette en croyant que cet islam-ci est non seulement en cours de se désintoxication mais a pris l’émission révolutionnaire et mobilisatrice d’anti-impérialisme. C’est sous ce prétexte délirant, mais en réalité par l’ordre de Moscou, que le Parti Toudeh et ses partenaires inconditionnellement soutenait et collaborait avec le régime islamique.
Les mollahs, jouissant d’un succès parmi certaines couches les plus pauvres de la société, ont bien pris un bon ticket chez certains intellectuels laïques et même gauchistes. Les gauchistes qui comportaient des déviations idéologiques sont aujourd’hui encore discrédités par leur soutien à la R.I.I.
Le parti Toudeh, ainsi qu’une partie de l’Organisation des Guérilleros Fédaïs du Peuple d’Iran, appelée " Majorité "—majorité des membres du comité central après la scission de 1980, l’autre partie, Minorité, refusa de soutenir la R.I.I et rejoignit le camps de l’ opposition—, influencés par la politique dominante de l’Union Soviétique, ont soutenu le régime " anti- américain " de Khomeiny pendant les premières années de son existence et sa répression sanglante.
Cette partie de la gauche iranienne ne savait pas ou bien sous-estimait le fait que les mollahs, avec l’aide des bazaris (capitalistes traditionalistes du bazar) avaient dès toujours pour but de forcer la société iranienne à un retour au stade primitive des traditions islamiques avec des enseignements coraniques. La base de la R.I.I, pendant et après la révolution était ces bazaris qui soutenaient Khomeiny contre le chah, ils étaient plutôt des riches capitalistes frustrés et traditionalistes qui ne pouvaient pas s’adapter au rythme de l’économie libérale et la modernisation, menée par le régime du chah dont les conditions favorisaient ceux qui étaient proches de la couronne. Les bazaris sont probablement anti- " l’impérialisme culturel ", mais par leur nature traditionnelle, ils sont des capitalistes traditionalistes et très anti-socialistes.
Le Parti Toudeh et la Majorité en cohorte avec les bazaris s’inclinaient aux intérêts du régime et même ceux de plus réactionnaires et plus brutaux mollahs du régime comme, Beheshti, Khalkhali, Rafsanjani. En abandonnant leurs militants de base, ainsi que des couches intellectuelles, étudiantes et ouvrières, femmes et les minorités nationales, le Parti Toudeh et des Feddayins continuèrent à soutenir " Imam " Khomeiny et son régime, la R.I.I, même dans les années sanglantes de 1980-83.
Cette partie de gauche, entièrement déraillée des normes socialistes, donna au régime islamique le nom d’ " anti-impérialiste " et pendant assez long temps collaborait avec toutes les mesures de répressions, l’identification des dissidents ainsi que toute politique anti-socialiste du régime. Le régime a adopté cette approche généreuse qui l’a bien aidé à la consolidation de plus en plus dictatoriale des ses institutions.
La trahison de ce soutien était qu’il fallait accorder à Khomeiny un soutien quasi-inconditionnel tandis que le régime continuait ses arrestations arbitraires, ses exécutions sommaires jusqu’à ce que celui-ci ait pleinement consolidé son autorité, c’est-à-dire que jusqu’en 1983, époque à laquelle il se retourna contre eux et a éliminé tous les " infidèles ", y compris beaucoup de membres, militants et sympathisants de ces deux courants traîtres.
Cette gauche pro mollahs avait oublié ou mal compris que les communistes égyptiens avaient une fois adopté momentanément cette position de compromis à l’égard des Frères musulmans, les enjoignant de s’allier à eux dans " une lutte commune contre la "dictature fasciste" de Nasser et ses "alliés anglais et américains." Ces deux bavures ont causé une perte définitive de l’influence de gauche dans ces deux pays.
Le couple, Toudeh / Majorité, qui reste toujours complaisant aux " réformistes " du régime, a drôlement failli à analyser qu’une approche à un mouvement islamique était idéologiquement anti-dialectique et anti-socialiste.
Le Parti Toudeh croit toujours à la légitimité du régime et même n’hésite pas à faire appel à participer aux élections truquées du régime pour élire aux élections présidentielles les architecteurs " modérés " du régime comme Khatami, Moein, Rafsanjani, Moussavi et Karrubi.
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