Le peuple réclame justice pour le journaliste Norbert Zongo
Le 13 décembre 1998 Norbert Zongo directeur de publication de l’hebdomadaire "l’indépendant" a été retrouvé avec ses compagnons assassinés puis brûlés à une centaine de kilomètre de la capitale Ouagadougou. Dix ans après les assassins n’ont pas été inquiétés. Le peuple Burkinabé continue de réclamer justice. Le 13 Décembre dernier dans tous le pays ce sont des miliers de personnes qui ont exprimé leur refus de l’impunité.
A Ouagadougou comme dans plusieurs villes du Burkina les populations se sont retrouvées pour commémorer les dix ans de la disparition du journaliste Norbert Zongo. Depuis l’assassinat du journaliste chaque 13 décembre est un jour de recueillement et de mobilsation du peuple. Ce dixième anniversaire a été particulier. Les artistes du Mali du Senagal, de la Côte d’Ivoire et du Burkina, reporters sans frontière, associations Survie de France ont apporté leur solidarité au peuple Burkinabé. A travers des marches et des meetings les marcheurs ont réaffirmé leur détermination à poursuivre la lutte contre l’impunité, et réclamé la lumière sur tous les crimes politiques et économiques impunis.
Les marcheurs qui ont parcouru plusieurs kilométres dans la capitale ont tenu des propos hostiles au pouvoir de Blaise Compaoré.
Ce qui suscite la colère des manisfestants c’est le non-lieu prononcé par le juge d’instruction Wenceslas Ilboubo après dix ans de longues attentes. Pour le peuple c’est une volonté manifeste du régime Compaoré d’enterrer le dossier.
Suite à l’assassinat du journaliste et de la pression du peuple il a été créé une commission d’enquête indépendante. Les conclusions de cette commission avaient désigné six sérieux suspects tous membres de la sécurité présidentielle. Elle indiquait que Norbert a été assassiné pour ses écrits sur la mort du Chauffeur de François Compaoré, frère du président appelé le "petit président".
Un des six serieux suspects, Marcel, chef de la sécurité présidentielle avait été inculpé par le juge d’instruction. Dix ans après il sera relaxé et le dossier ainsi classé. Le journaliste Norbert Zongo dérangeait le pouvoir par ses écrits. C’est pourquoi tout le peuple est convaincu que la lumière ne se fera pas sans une pression populaire. Il y a de la part du pouvoir et de sa justice une volonté d’enterrer le dossier. L’attitude des procureur tout au long du parcours du dossier a convaincu plus d’une personne. Généralement le minstère public défend la victime. Mais dans ce dossier les deux procureurs ont défendu plutôt l’accusé.
Le collectif des organisations démocratiques de masses créé au lendemanin de l’horrible assassinat du journaliste a ouvert une pétition pour demander la réouverture du dossier. L’assassinat de ce journaliste qui a suscité une vive émotion dans tout le pays obligeant le président du Faso à organiser une journée du pardon continue de mobiliser le peuple. Pour le peuple les auteurs du crime sont connus, seulement ils sont intouchables. Dans un pays démocratique où les droits de l’homme, le droit à la vie sont sacrés, où il existe une séparation de l’exécutif et du judiciaire, les populations pouvaient espérer. Mais dans ces démocraties bananières elle ne se font pas d’illusion. Le collectif ne s’avoue pas non plus vaincu parce que la volonté populaire finit par avoir raison de la volonté de quelques personnes.
En tout cas le peuple Burkinabé ne veut plus continuer de pleurer ses fils. Il veut que chaque burkinabé puisse jouir de ses droit, de sa liberté de penser et d’opinion.
Le dossier Norbert Zongo comme celui du président Thomas Sankara assassiné également poursuit Blaise Compaoré et son régime.
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