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Le phénomène des immolations, un appel au secours de la jeunesse algérienne

Dans une Algérie bloquée jusqu’à l’étouffement, le récent phénomène des immolations qui vient de surgir ajoute du drame à celui des harraga et de l’émeute d’une jeunesse qui a mal à son quotidien et qui désespère de son avenir en Algérie. Le geste désespéré et sa violence inouïe peuvent nous laisser perplexes. De l’émeute collective à l’émeute individuelle qui consiste à se sacrifier pour ne plus subir.

Comment on en arrive à ce geste ultime de désespoir comme celui qui consiste à se jeter dans des embarcations de fortune surchargées, pour affronter les dangers de la haute mer avec le risque d’une mort quasi certaine  ? Les victimes semblent nous dire qu’elles préfèrent être consumées par le feu ou englouties par la mer plutôt que d’être enterrées vivantes.

Quelles sont alors les circonstances qui poussent à cela ? Qui sont donc exactement ces jeunes, parce que globalement il s’agit de jeunes, et comment ont-ils pu acquérir une telle mentalité à un âge où, généralement, on s’accroche solidement à la vie même dans de pires conditions ?

Le profil de ces désespérés n’est pas nécessairement celui qu’on imagine, c’est-à-dire pauvres, chômeurs, peu instruits, poussés par le désarroi socioéconomique. Pas plus d’ailleurs qu’il ne s’agit d’analphabètes, de fous ou de marginaux.

La raison que d’aucuns croyaient exclusivement économique ne l’est assurément pas  ! Même si l’économique peut être déterminant.

Le phénomène traduit en réalité une tendance lourde dans la jeunesse algérienne gravement désespérée et aculée à la mort ou à l’exil.

La perte d’espoir et de repères d’une jeunesse élevée dans le berceau des promesses démesurées, dans un pays riche de plus de 170 milliards de $ de réserve de change et un fonds de régulation des recettes qui déborde de plus 4 000 milliards de Dinars (56 milliards de $), mais dont la société sombre dans la crise en se repliant sur elle – même, s’exprime par l’émeute de rupture, une violence meurtrière (dans un passé encore récent) pour finir dans une violence qu’on se donne à soi – même.

A force de mépris, de corruption et d’interdits la jeunesse algérienne est devenue claustrophobe, angoissée, accablée par un sentiment de promiscuité aux horizons bouchés. Dans les villes surpeuplées, le sentiment de promiscuité est mélangé à l’angoisse des interdits. Le quotidien de la jeunesse algérienne est ainsi fait de violence, d’interdits et de privations. Un quotidien frustrant, trop frustrant  !

Assurément, nous sommes face à une perte de repères qui s’apparente à un trouble existentiel lui même induit par une politique de frustration de la société toute entière et dont c’est la jeunesse fragile qui morfle le plus en l’absence de toute perspective économique, politique, sociale, éducative, …

C’est une juste et courageuse appréhension de l’intégration sociale de la société, dans sa complexité économique, bien sûr, mais aussi culturelle, psychosociologique, politique et affective qui nous permettra d’entrevoir un avenir possible et qui redonnera espoir à notre jeunesse !

Mais pour cela, encore faut-il disposer d’une classe politique dirigeante intéressée par le sort de son peuple  !

Définitivement la réponse ne viendra pas du régime en place mais d’une nouvelle classe politique qui sera elle même le reflet sociologique de la diversité de notre peuple, seule à même d’imaginer les solutions utiles qui redonneront confiance à notre jeunesse en la viabilité de son pays.


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5 réactions à cet article    


  • chapoutier 9 août 2011 12:35

    où voulez-vous en venir ?
    souhaitez-vous que sarkosy vous viennent en aide comme il le fait si bien en libye ?
    il me semble que des réponses existent en Algérie même :

    "

    Appelant à une véritable réforme sociale

    Louiza Hanoune dénonce les inégalités sociales

    Mme Louiza Hanoune, secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT), a encore une fois mis la lumière sur les inégalités sociales dans notre pays. Dénonçant cette réalité amère, elle a affirmé, hier, lors d’une allocution prononcée à l’occasion de l’ouverture des travaux de la session ordinaire du bureau politique

    , que « 8 000 000 d’Algériens ont bénéficié d’action de solidarité durant le mois de Ramadhan », estimant ainsi que 25% de la population algérienne vit en dessous du seuil de la pauvreté et gagne moins de deux dollars/jour. Une situation paradoxale, vu la richesse de notre pays.

    Evoquant les richesses nationales, Mme Hanoune a estimé que les réserves mises dans les banques américaines et européennes n’étaient pas en sécurité, « à cause de l’instabilité du dollar et de l’euro ». Ces réserves, dont le montant s’élève à 150 milliards de dollars, « peuvent être utilisés pour mener les guerres contre nos frères et voisins arabes comme la Libye ou l’Afghanistan », a-t-elle déclaré.

    Elle appelle le gouvernement à l’ouverture d’un débat autour de cette question, afin d’éviter de retomber dans le scénario de 1988 et 1996. Selon elle, cet argent peut être utilisé pour redynamiser l’économie nationale et résoudre le problème du chômage, qui prend des proportions alarmantes d’année en année. Insistant sur le dossier de la pauvreté en Algérie,

    la SG du PT a souligné que les mesures prises par le gouvernement ne sont pas suffisantes et sont des mesures de replâtrage, visant à contenir la colère de la population, sans pour autant régler les maux de notre société de manière définitive. Les contestations populaires, enregistrées ces derniers mois dans plusieurs wilayas du pays, reflètent, en effet, le mécontentement des citoyens et augure de mauvaises auspices, si le président de la République n’intervient pas dans la conjoncture actuelle pour annoncer de nouvelles décisions, censées apporter de vrais changements au pays.

    Dans ce cadre, elle s’est encore une fois interrogée sur le retard accusé dans le lancement des réformes devant intervenir après les consultations engagées par la commission de Ben Salah, chargée de recueillir les suggestions et les propositions des partis politiques pour la révision de la loi fondamentale du pays. La prochaine réunion de la tripartite (gouvernement-syndicat-patronat), prévue en septembre prochain, doit être, selon la SG du PT, l’occasion d’engager « une véritable réforme sociale ».

    Cette réforme est à même de « garantir le rétablissement de la grille évolutive des salaires et des primes », ainsi qu’« une grille des valeurs » qui aboutit à « l’octroi de salaires sur la base des diplômes obtenus », a-t-elle précisé. Elle a appelé la tripartite à prendre des « mesures dissuasives » à l’encontre des sociétés privées et des multinationales »,

    en raison « du non-respect des droits sociaux et syndicaux et des lois de la République », en vue de garantir leur application dans les secteurs public et privé ». Louiza Hanoune a encore rebondi sur la pénurie des médicaments sur le marché national. Elle invite les responsables du secteur à intervenir, afin de mettre un terme à ce grave problème qui peut avoir de lourdes conséquences, particulièrement sur les personnes souffrant de maladies chroniques. Elle a confirmé dans son discours l’existence d’une mafia qui prend « en otage la santé des citoyens ».

    Elle a appelé le Premier ministre à mettre en place, dans ces circonstances exceptionnelles, une commission d’enquête afin de déterminer les principaux responsables dans cette affaire et prendre en conséquence des décisions audacieuses. Pour clore son discours, Mme Louisa Hanoune a annoncé l’organisation de l’université d’été de son parti (26/28 août). Le programme de cette « université » sera discuté lors de la prochaine réunion du bureau politique."


    • Zoheir Rouis Zoheir Rouis 10 août 2011 02:05

      Bonsoir,

       

      Merci pour l’intérêt porté à cet article. Dans cet article, comme vous l’avez bien lu, il n’est fait mention nulle part d’une solution qui ne viendrait pas des algériens eux mêmes. A vrai dire, je ne voit pas trés bien ce que viennent faire Sarkozy et la Libye dans ce papier.

      Quant à la publicité que vous faites au PT de Louisa Hanoun, vous êtes libre de le faire. Il faut néanmoins dire les choses de manière plus complète, à savoir qu’elle participe au pouvoir en étant dans une assemblée croupion sans légitimité. Alors, elle peut toujours dénoncer ce même pouvoir ...

       

      Bien à vous,


    • Laratapinhata 9 août 2011 23:10

      Alors là , quelle hypocrisie... la perte de repères... et d’espoir.... N’importe quoi... les jeunes Algériens ont au contraire des repères, et s’ils sont désespérés, c’est à raison...

      Comment avoir un avenir dans un pays où ni les compétences, ni l’imagination ne peuvent vouspermettre d’avancer , parce que tout est verrouillé par les plus vieux qui ne veulent pas lâcher les commandes ? En Algérie qu’est-ce que la connaissance, l’innovation face aux aînés qui savent tout, qui ne veulent rien bouger ?

      Arrêtez de nous prendre pour des andouilles...On en connait des anciens condisciples, rentrés plein d’enthousiasme au pays, et complètement désabusés en quelques mois...

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