Le Rwanda, passé et présent
Le 7 avril dernier, le Rwanda a commémoré le 20e anniversaire du génocide de 1994 au cours duquel 800.000 personnes ont été exterminées. Ces cérémonies ont remis ce pays africain au-devant de l’actualité.
Un temps de réflexion et de recul ?
Il y a 20 ans, plusieurs centaines de milliers d’hommes, de femmes et d’enfants ont été tués au Rwanda. Le génocide a commencé le 7 avril 1994 pour se terminer le 4 juillet de la même année. Les victimes ont été exécutées pour la seule raison qu’elles étaient tutsi ou avaient eu le courage de s’opposer aux tueries. Pour certains, cette période a été suffisante pour estomper les souvenirs et de faire en sorte que le pays revienne à la vie.
Pour d’autres, elle est trop courte pour panser les plaies, les cicatrices laissées par le massacre sont encore mal refermées. Les associations de rescapés se sont regroupées dans un collectif. Son président a déclaré que les commémorations constituent un temps de réflexion et de recul. Ces évènements doivent être mis à profit pour discuter des stratégies à adopter pour construire l’avenir.
Un mystère non encore élucidé
Ces commémorations revêtent toute leur importance aussi bien pour les rescapés du génocide que pour le pouvoir en place. Rappelons que l’assassinat du président de l’époque est à l’origine des tueries du 6 avril 1994 ayant déclenché par la suite le génocide. Bien que le mystère sur cet attentat n’ait pas toujours été élucidé jusqu’à présent, tout le monde reconnaît que c’est le FPR (Front patriotique rwandais) du président actuel qui a mis fin au massacre des Tutsis. D’ailleurs, Paul Kagamé en fait la base de sa légitimité au pouvoir afin d’imposer une politique d’inclusion.
L’attente des survivants
Vingt ans après ces évènements tragiques, le Rwanda se trouve encore en pleine phase de guérison. Au cours de cette période, les progrès réalisés dans le domaine de l’économie et en termes de cohabitation sont considérables. Cependant, les survivants attendent que justice soit rendue et que des dédommagements leur soient versés. Ils ont envoyé un message dans ce sens à la France qui a permis à des individus suspectés d’avoir participé ou d’avoir programmé le processus génocidaire de jouir d’une totale impunité.
Relations tendues entre Paris et Kigali
En vue d’apaiser les relations franco-rwandaises, le tribunal de grande instance parisien a prononcé en mars une première condamnation. Quelques dizaines de dossiers sont en examen au bureau du pôle génocide, mais les dirigeants rwandais jugent ce premier pas insuffisant. Le 6 avril dernier, Paul Kagamé a fustigé la France pour le rôle qu’elle a joué « dans la préparation politique du génocide » et la participation de l’Hexagone à son exécution. Cette déclaration a provoqué la colère de Paris. Le gouvernement a ainsi annulé l’envoi de représentants français au Rwanda pour assister à la cérémonie de commémoration.
Un développement économique fulgurant
Au cours de ces deux décennies, l’économie rwandaise s’est développée à une vitesse fulgurante. Le Chef de l’État ne cache pas son ambition de faire de son pays un « Singapour africain » à l’horizon 2020.
Le Rwanda représente actuellement un pays d’opportunités économiques pour les investisseurs locaux ou venus d’ailleurs. Il figure à la 32e place du classement Doing Business 2014 de la Banque mondiale et au second rang en Afrique. Paul Kagamé projette d’en faire une nation à revenu intermédiaire dans les six prochaines années. Cependant, l’écart ne cesse d’augmenter entre les différentes couches sociales.
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